Israël en guerre - Jour 424

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La refonte judiciaire divise les anciens « prisonniers de Sion » de l’ex-URSS

Des groupes pro- et anti-réforme ont publié des lettres ouvertes présentant des arguments fondés sur leurs expériences derrière le rideau de fer

Le rabbin Yossef Mendelevitch à l'aéroport Pulkovo de St. Petersburg, le 30 novembre 2014 (Crédit : Cnaan Liphshiz/via JTA)
Le rabbin Yossef Mendelevitch à l'aéroport Pulkovo de St. Petersburg, le 30 novembre 2014 (Crédit : Cnaan Liphshiz/via JTA)

Le projet de refonte judiciaire qui divise la société israélienne en particulier, et le peuple juif en général, divise également un petit groupe d’Israéliens qui connaissent extrêmement bien la notion d’injustice : les anciens prisonniers politiques sionistes de l’ex-Union soviétique.

Au début du mois, plus de 120 anciens « prisonniers de Sion », également connus sous le nom de refuzniks, et des personnes qui se sont battues pour quitter l’Union soviétique pour Israël, ont signé une pétition soutenant la réforme. Les partisans de cette réforme assurent qu’elle corrige les prétendus débordements du pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir législatif, tandis que ses opposants estiment qu’elle rendrait le pouvoir judiciaire subordonné au gouvernement et nuirait gravement à la démocratie israélienne.

Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a suspendu la réforme pendant au moins un mois à la suite de manifestations de masse.

Mardi, plus de 50 personnes ayant les mêmes références ont répondu avec leur propre lettre, avertissant que la réforme mettait en danger la démocratie. Les deux groupes ont fondé leurs opinions divergentes sur leurs expériences derrière le rideau de fer.

Pour le groupe opposé à la réforme, celle-ci « représente effectivement un coup d’État, ouvrant la voie à la dictature dans l’État d’Israël ».

« Nous connaissons bien la dictature et la façon dont elle affecte chaque citoyen dans tous les aspects de sa vie. Sous l’URSS totalitaire, certains d’entre nous ont été jugés, emprisonnés, envoyés dans des camps de travail et des hôpitaux psychiatriques en raison de leurs efforts pour faire respecter leurs droits nationaux et leurs droits de l’Homme », ont-ils ajouté.

Parmi les co-signataires de cette lettre figurent Vladimir Lifshits, qui a été emprisonné dans un camp de travail soviétique pendant plus d’un an, jusqu’en 1987, pour avoir demandé à immigrer en Israël plusieurs années auparavant, et son épouse Anna. Un autre est Naftali Prat, condamné en 1956 à six ans de prison pour activités sionistes, qu’il a passés dans le camp de travail de Mordovie.

Parmi les signataires refuzniks de la lettre pro-réforme figure Yossef Mendelevitch, qui a participé à une tentative audacieuse de 12 sionistes de détourner un avion à Riga pour l’emmener en Israël. Il a été arrêté en 1970 et libéré en 1981. Un autre co-signataire est Anatoly Goldfeld, qui a été condamné à quatre ans de prison dans le cadre de la tentative de détournement.

« Nous nous souvenons très bien des procès anti-sionistes qui nous ont été intentés, à nous et à nos camarades, sous l’ex-Union soviétique, et de la déclaration qui nous était répétée au début de chaque procès : ‘les tribunaux soviétiques sont guidés par la pensée judiciaire socialiste' », ont écrit les refuzniks qui soutiennent la réforme. « En d’autres termes, il y a une loi, mais l’idéologie officielle la supplante. »

Le député Yuli Edelstein (Likud) et président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, est un ancien prisonnier de Sion. Il est arrivé en Israël en 1987 après avoir été détenu dans une prison soviétique pendant plus de trois ans. Défenseur de longue date d’une réforme du système judiciaire (lorsqu’il était président de la Knesset, il avait désobéi à un ordre de la Cour suprême), il a néanmoins critiqué l’action du gouvernement dans la poursuite de cet objectif.

Natan Sharansky, un faucon politique, ancien président de l’Agence juive et peut-être le refusnik le plus connu, n’a signé aucune des deux lettres. Dans une interview accordée au Times of Israel le mois dernier, Sharansky a émis des réserves quant à la rapidité et à la manière dont la réforme a été avancée, mais il a également déclaré qu’il pensait qu’une réforme du système judiciaire était nécessaire et que la législation prévue par le gouvernement ne ferait pas d’Israël une dictature.

Lorsque le président Isaac Herzog a dévoilé son ‘cadre alternatif‘ il y a deux semaines, Sharansky a écrit un billet sur le blog du Times of Israel intitulé « L’initiative du président Herzog n’est pas parfaite, mais je la soutiens ».

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