La réforme du système judiciaire au menu des entretiens entre Sullivan et Netanyahu
Un responsable américain confirme que le sujet a été abordé mais refuse d'en dire plus ; l'administration a déjà indiqué qu'elle ne prévoyait pas de faire pression sur Israël
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a évoqué jeudi la réforme controversée du système judiciaire proposée par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de sa rencontre en tête-à-tête avec le chef du gouvernement israélien à Jérusalem.
Confirmant un rapport d’Axios, un responsable américain a déclaré que le sujet avait été abordé mais a refusé de s’étendre davantage. Le bureau de Netanyahu a également refusé de faire tout commentaire.
Le ministre de la Justice Yariv Levin avait annoncé début janvier un programme controversé de réformes du système judiciaire qui comprend l’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême.
Cette réforme, qui doit être soumise au Parlement à une date encore inconnue, a été conspuée samedi soir par une foule de quelque 80 000 personnes à Tel-Aviv. Une autre manifestation est prévue et le chef de l’opposition Yaïr Lapid a annoncé qu’il y participerait.
Elle vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats et met en péril selon ses détracteurs le caractère démocratique de l’Etat d’Israël.
En visite à Jérusalem, Sullivan a rappelé à M. Netanyahu « l’engagement de l’Amérique envers Israël […] enraciné dans une histoire partagée, des intérêts partagés et des valeurs partagées », selon une vidéo du bureau du Premier ministre israélien.
M. Sullivan est le premier haut responsable américain à se rendre à Jérusalem depuis l’investiture, fin décembre, du gouvernement formé par M. Netanyahu, figure de la droite israélienne, avec des partis d’extrême droite et des formations juives ultra-orthodoxes.
Les deux hommes ont également abordé le dossier iranien et « discuté des prochaines étapes pour approfondir les accords d’Abraham », processus de normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes, et « élargir le cercle de la paix, en mettant l’accent sur l’Arabie saoudite », indique un communiqué.
L’AFP et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.