La Russie est mécontente de la réconciliation israélo-turque
Dans le même temps, le directeur du Ministère des Affaires étrangères d’Israël s’efforce de dissuader Moscou de livrer des systèmes de défense de missile à l’Iran
Alors que l’agitation régionale croissante semble rapprocher Israël et la Turquie, des alliés transformés en adversaires, cela pourrait bien déplaire à un acteur majeur régional.
Selon un article paru jeudi dans les pages de Haaretz, la Russie serait mécontente de la détente qui se profile entre les deux nations du Moyen Orient, et a fait part de ses réserves à des officiels israéliens lorsque des diplomates se sont rencontrés à Moscou jeudi pour discuter des tensions régionales.
Une exigence turque clé pour la réconciliation est qu’Ankara obtienne un accès spécifique à la bande de Gaza pour apporter l’aide humanitaire et développer l’infrastructure de l’enclave très pauvre. L’accord peut aussi inclure des nouvelles dispositions où Israël deviendrait un fournisseur clé de gaz naturel vers la Turquie.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré au Directeur Général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold, que son gouvernement, qui a vu les tensions augmenter avec la Turquie au sujet des combats en Syrie, n’est pas content de cette évolution : Moscou ne veut pas voir la Turquie obtenir un accès dans les affaires palestiniennes, et ne souhaite pas perdre son statut de fournisseur principal de gaz d’Ankara.
Gold était jeudi en Russie, cherchant à persuader Moscou de ne pas poursuivre son projet de livrer des systèmes anti-missile S-300 à Téhéran, a annoncé la Radio de l’Armée.
L’Egypte n’est pas satisfaite non plus de la perspective d’une main mise plus grande de la Turquie sur Gaza, et Haaretz a annoncé que les positions russes et égyptiennes pourraient convaincre Jérusalem de reculer sur l’accord.
Les tensions entre la Russie et la Turquie ont augmenté avec le soutien de Moscou pour le président syrien Bachar Assad et la campagne aérienne russe intensive contre ce que le pouvoir russe affirme être des cibles « terroristes » dans son état allié au Moyen Orient.
Israël et la Turquie ont vu leurs relations se détériorer après le raid naval israélien de 2010 contre la flottille en direction de Gaza où 10 citoyens turcs ont été tués à bord du Mavi Marmara, exacerbant un refroidissement des tensions entre les deux pays. Des pourparlers à huis clos ces mois récents ont tenté de faire parvenir Ankara et Jérusalem à une détente.