La violence va empirer en Cisjordanie, dit un haut-responsable des renseignements
Prenant la parole lors d'une conférence, le général de brigade Amit Saar a estimé que les violences croissantes en Cisjordanie seraient la question la plus difficile en 2023
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le chef du département de recherche des renseignements militaires a expliqué que la situation déjà tendue en Cisjordanie n’allait qu’empirer dans l’année qui s’annonce et qu’il ne fallait pas évoquer, comme de nombreux responsables l’ont fait, une simple « vague de terrorisme ».
Prenant la parole lors d’une conférence organisée par Gazit, un think-tank militaire, le général de brigade Amit Saar a estimé que les violences croissantes en Cisjordanie seraient la question la plus difficile – après la question iranienne – en 2023.
« On peut dire que rien n’a changé… que le terrorisme est saisonnier, qu’il y a une vague tous les deux ou trois ans, qu’il se calme pour revenir ensuite. Il y a des gens, dans l’establishment de la sécurité, qui croient cela – mais pour pour ma part, j’ai un avis différent », a dit Saar.
« Je pense que nous devons examiner ce qui s’est passé ces derniers mois – pas le nombre d’attentats mais bien leur cause », a-t-il ajouté.
« Nous assistons à l’effondrement des fondations qui nous permettaient de gérer le conflit. Nous sommes loin d’être en capacité de résoudre ce conflit mais il y avait des fondations qui nous permettaient de le gérer », a-t-il continué.
Saar a indiqué que l’Autorité palestinienne avait perdu sa légitimité auprès des jeunes Palestiniens et que l’accès aux armes à feu, en Cisjordanie, était facile – ce qui a favorisé les fusillades répétées qui ont été enregistrées.
« Ils s’en prennent à tout, à l’AP, au Hamas, aux groupes organisés… Ils sont en colère, ils ont accès aux armes, les incitations sont nombreuses. Ils veulent écrire leur propre histoire et la partager sur TikTok », a-t-il déclaré, en référence au groupe terroriste de la Fosse aux Lions ainsi qu’à d’autres organisations de Palestiniens armés en Cisjordanie.
« Ce qui est beaucoup plus compliqué à gérer », a noté Saar.