L’ado israélien mis en examen pour le meurtre d’Aisha Rabi
La cour a prolongé la détention du suspect qui aurait lancé la pierre qui a mortellement frappé la Palestinienne ; il sera inculpé pour homicide involontaire, a dit un responsable
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Les procureurs de l’Etat ont informé la cour des magistrats de Rishon Lezion, mardi, qu’ils avaient l’intention d’inculper le principal suspect dans l’affaire des jets de pierre qui ont tué une femme Palestinienne au mois d’octobre.
Le tribunal a accepté la demande des procureurs de prolonger la détention de l’adolescent israélien jusqu’à dimanche afin de donner le temps à ces derniers de présenter les chefs d’inculpation retenus à son encontre.
La police a noté dans un communiqué que les procureurs « ont l’intention de soumettre un acte d’inculpation au cours des prochains jours ».
Un responsable du ministère de la Justice a fait savoir au Times of Israel que l’Etat prévoyait d’inculper le suspect pour homicide involontaire – un crime passible d’une peine maximum de 20 ans d’emprisonnement.

Le mineur a été arrêté le 30 décembre aux côtés de deux autres lycéens de la yeshiva Pri Haaretz située dans l’implantation de Rehelim, dans le nord de la Cisjordanie. Une semaine plus tard, deux autres jeunes garçons du même pensionnat ont été appréhendés.
La semaine dernière, les services de sécurité du Shin Bet – chargés de l’enquête avec l’unité des crimes nationalistes de la police – ont levé partiellement un embargo sur le dossier, indiquant que les cinq adolescents étaient soupçonnés d’être impliqués dans le meurtre d’Aisha Rabi.
Cette Palestinienne âgée de 47 ans et mère de huit enfants avait été tuée par un jet de pierre qui l’avait frappé mortellement à la tête alors qu’elle circulait à bord d’une voiture en compagnie de son époux et de sa fille à proximité du carrefour de Tapuah, dans le nord de la Cisjordanie, le 12 octobre.
Les adolescents sont soupçonnés de « graves infractions terroristes, dont le meurtre », a annoncé le Shin Bet.
Les avocats des cinq suspects ont expliqué que leurs clients avaient gardé le silence durant les interrogatoires et qu’ils avaient refusé de coopérer à l’enquête.
La semaine dernière, la cour des magistrats de Rishon Lezion a assigné à résidence quatre des cinq jeunes.
A la demande de la police israélienne, le président du tribunal, Guy Avnon, a autorisé la publication de certains de ses propos concernant la prolongation de la détention du principal suspect.
« Dans le cas de ce suspect, l’intensité des soupçons est très élevée », a noté Avnin dans sa décision de jeudi. Il a ajouté qu’il était hors de question de remettre le suspect en liberté provisoire, car il pourrait présenter un danger pour autrui ou tenter d’entraver l’enquête.
Le ministère de la Justice n’a pas indiqué si les procureurs avaient l’intention d’inculper les quatre autres adolescents.

La père du principal suspect a fait une déclaration mardi, affirmant que son fils était innocent et qu’il avait été violenté lors des interrogatoires par le Shin Bet.
Il a clamé que l’adolescent se trouvait à un repas de Shabbat en présence de dizaines d’autres élèves de Pri Haaretz au moment de l’attaque.
Le Shin Bet a été vivement critiqué par les activistes d’extrême-droite et certains députés concernant le prolongement de la détention des adolescents et a démenti avec vigueur les accusations de torture.
Avnon a affirmé qu’il « est clair que l’unité chargée de l’enquête, aux côtés du Shin Bet, mène une enquête approfondie, sérieuse et rigoureuse en tentant de découvrir la vérité ».