« Lapid a lancé la guerre pour gagner les élections », selon le chef du parti arabe Balad
Le député arabe israélien de la Liste arabe unie : affirme que la société israélienne a "perdu son humanité" en soutenant l'opération menée "au prix du sang palestinien"
Un politicien arabe israélien a critiqué le Premier ministre Yair Lapid dimanche, déclarant qu’il avait lancé l’opération à Gaza dans le but de gagner les prochaines élections à la Knesset « au prix du sang palestinien » et critiquant la population israélienne qui, selon lui, a « perdu son humanité ».
Dans un communiqué, le député de l’opposition Sami Abou Shehadeh a déclaré que « les récents sondages électoraux ont contrarié Lapid et [le ministre de la Défense Benny] Gantz », ajoutant « qu’ils essayent de se frayer un chemin vers le pouvoir au prix du sang palestinien. »
Auparavant, lors d’une interview télévisée avec la chaîne publique Kan, Abou Shehadeh avait qualifié la dernière opération à Gaza – surnommée opération Aube par Israël – de « crime de guerre ».
Abou Shehadeh a déclaré que l’assassinat des commandants supérieurs du Jihad islamique palestinien, Tayseer Jabari et Khaled Mansour, était un « crime de guerre » : « Tout assassinat sans procès est un crime, et même s’il est commis par des Juifs, cela ne le légitimise pas « .
Abou Shehadeh a déclaré que ce qui l’effrayait le plus était que la société et les médias israéliens s’étaient complètement alignés derrière ce qu’il a appelé une « machine de destruction massive. »
Il a déclaré que « derrière les bombes intelligentes [d’Israël] se cache une société abrutie ; or, seule une société abrutie perd son humanité. »
Abou Shehadeh a reproché aux médias grand public de ne pas avoir rapporté la destruction à Gaza et la mort d’enfants palestiniens pendant l’opération israélienne.
Dans l’un de ces incidents allégués, au moins sept civils, dont quatre enfants, ont été tués dans le camp de réfugiés de Jabaliya, à Gaza, samedi. Dans un premier temps, les médias palestiniens avaient imputé la responsabilité de l’attaque à Israël, mais Tsahal a ensuite publié ce qu’il a déclaré être « des vidéos prouvant sans équivoque que [la roquette] ne provenait pas d’une attaque israélienne », mais plutôt d’un tir de roquette raté du Jihad islamique palestinien.
Watch this failed rocket launch which killed children in Gaza.
This barrage of rockets was fired by the Islamic Jihad terrorist organization in Gaza last night.
The rocket in the red circle misfired, killing Palestinian civilians—including children—in Jabaliya in northern Gaza. pic.twitter.com/55zSU3fsRY
— Israel Defense Forces (@IDF) August 7, 2022
Confronté à l’argument selon lequel Israël n’était pas derrière l’incident qu’il a mentionné, Abou Shehadeh a déclaré : « Toutes les personnes accusées de crimes de guerre doivent être traduites devant la Cour pénale internationale de La Haye, y compris le Premier ministre, le ministre de la Défense et les militaires, tout comme les agents du Jihad. »
Il poursuit : « Pourquoi Israël a-t-il peur de La Haye ? Parce qu’il sait que sa machine de destruction mérite d’être en prison. »
This is radar tracking of the barrage of rockets fired by the Islamic Jihad terrorist organization in Gaza last night.
This shows the site where the rocket landed—a place where Palestinian civilians, including children, were killed by a misfired rocket. pic.twitter.com/asBh1Whyht
— Israel Defense Forces (@IDF) August 7, 2022
Abou Shehadeh, qui a conservé samedi son rôle à la tête du parti Balad, l’une des trois factions qui composent le parti de la Liste arabe unie de la Knesset, n’est pas le seul député arabe israélien ayant attribué la responsabilité des morts de l’incident de Jabaliya à Israël.
Peu de temps après la publication des accusations dans la presse palestinienne, Ahmad Tibi, membre de la Liste arabe unie, a publié un message sur Twitter : « Voilà ce que le Royaume-Uni et les États-Unis veulent dire lorsqu’ils font référence au droit d’Israël à se défendre. Trois ‘dangereux terroristes’ ont été tués à Gaza. De toute évidence, Israël est plus en sécurité maintenant », a-t-il écrit, accompagné de photos des enfants morts.
Le tweet de Tibi a été accueilli par des réponses cinglantes de la part de nombreux élus israéliens.
« Alors que Tsahal et les forces de sécurité font tout pour nous protéger tous, certains choisissent de répandre des mensonges, de soutenir le terrorisme et de s’en prendre à ceux qui le protègent. Tibi, tu n’as pas ta place à la Knesset ou dans l’État d’Israël », a tweeté le ministre des Finances Avigdor Liberman.
« Menteur », a écrit le ministre des Communications Yoaz Hendel. « Nous avons des vidéos qui prouvent sans aucun doute que l’armée israélienne n’a pas attaqué Jabaliya ces dernières heures ».
Le tweet de Tibi a été supprimé dimanche matin.