Israël en guerre - Jour 374

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Lapid condamne le rapport « antisémite » de la commission d’enquête de l’ONU

Le Premier ministre a déclaré que le document "biaisé" faisait partie de l'enquête sur la guerre de 11 jours avec le Hamas l'année dernière qui a été "écrit par des antisémites"

Le Premier ministre Yair Lapid s'adressant à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, au siège de l'ONU, le 22 septembre 2022. (Crédit : AP Photo/Julia Nikhinson)
Le Premier ministre Yair Lapid s'adressant à la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, au siège de l'ONU, le 22 septembre 2022. (Crédit : AP Photo/Julia Nikhinson)

Vendredi matin, le Premier ministre Yair Lapid a critiqué un rapport d’enquête des Nations unies accusant Israël de violer le droit international, dans le cadre d’une enquête en cours sur les violations présumées des droits en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, après les 11 jours de combats entre Israël et le groupe terroriste du Hamas l’année dernière.

« C’est précisément parce que je n’étais pas Premier ministre au moment de l’opération ‘Gardien des murs’ que je me sens obligé de souligner que le rapport de l’ONU sur l’opération est biaisé, faux, incitatif et manifestement déséquilibré », a déclaré Lapid sur Twitter, faisant référence au conflit de 2021.

« Toute critique d’Israël n’est pas forcément de l’antisémitisme, mais ce rapport a été écrit par des antisémites (comme Israël l’a déjà dénoncé) et est un rapport clairement antisémite », a-t-il ajouté.

La commission d’enquête permanente des Nations unies a publié son deuxième rapport jeudi, appelant le Conseil de sécurité à mettre fin à « l’occupation permanente » d’Israël, et les États membres de l’ONU à poursuivre les responsables israéliens.

Le document de 28 pages, qui sera présenté à l’Assemblée générale le 27 octobre, accuse Israël de violer le droit international en rendant permanent son contrôle sur la Cisjordanie et en annexant des terres revendiquées par les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie, ainsi que des terres syriennes sur le plateau du Golan.

« Les actions d’Israël constituant une annexion de facto comprennent l’expropriation de terres et de ressources naturelles, l’établissement de colonies et d’avant-postes, le maintien d’un régime de planification et de construction restrictif et discriminatoire pour les Palestiniens et l’extension extraterritoriale du droit israélien aux colons israéliens en Cisjordanie », peut-on lire dans le rapport d’enquête.

Les forces de sécurité israéliennes surveillant des Palestiniens qui traversent un poste de contrôle israélien près de la ville de Bethléem, en Cisjordanie, le 22 avril 2022. (Crédit : Wisam Hashlamoun/Flash90)

Elle a également accusé Israël de mener des politiques discriminatoires à l’égard des citoyens arabes, de voler les ressources naturelles et de commettre des violences sexistes à l’encontre des femmes palestiniennes.

La commission a cité des « motifs raisonnables » pour conclure que la présence d’Israël en Cisjordanie « est désormais illégale au regard du droit international en raison de sa permanence » et des « politiques d’annexion de facto » du gouvernement israélien.

« En ignorant le droit international pour établir ou faciliter l’établissement de colonies, et en transférant directement ou indirectement des civils israéliens dans ces colonies, les gouvernements israéliens successifs ont établi des faits sur le terrain pour assurer le contrôle permanent d’Israël en Cisjordanie », a déclaré Navi Pillay, ancienne responsable des droits de l’homme de l’ONU qui préside la commission.

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, s’exprimant lors d’une conférence de presse au siège européen des Nations unies à Genève, en Suisse, le lundi 2 décembre 2013. (Crédit: AP/Keystone/Salvatore Di Nolfi)

Le rapport ne mentionne nullement les mots « Hamas », « roquettes » ou « terrorisme ».

Israël a refusé de coopérer avec la commission et ne lui a pas accordé l’entrée en Israël ou l’accès aux zones sous contrôle palestinien en Cisjordanie et à Gaza.

L’ambassade d’Israël à Genève a rejeté le rapport d’enquête, déclarant que « les commissaires qui ont fait des commentaires antisémites et qui se sont engagés de manière proactive dans l’activisme anti-Israël, tant avant qu’après leur nomination, n’ont aucune légitimité ni crédibilité pour aborder la question qui nous concerne. »

L’ambassade a ajouté que le rapport porte atteinte à la crédibilité de l’ONU et à ses mécanismes de défense des droits de l’homme.

Pillay a dirigé l’enquête ouverte et a été rejointe par l’Indien Miloon Kothari, premier rapporteur spécial des Nations unies sur le logement adéquat, et par l’Australien Chris Sidoti, expert en droit international des droits de l’homme.

Kothari avait provoqué un tollé après avoir été cité dans un podcast cet été, s’élevant contre le « lobby juif » et remettant en question l’inclusion d’Israël dans les Nations unies, ce qui avait suscité des accusations d’antisémitisme de la part des Israéliens et des appels à sa démission. Pillay avait défendu Kothari et avait déclaré que ses commentaires avaient été délibérément contextualisés. Kothari a depuis présenté ses excuses.

Miloon Kothari, membre de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et Israël, informant les journalistes du premier rapport de la commission, le 14 juin 2022. (Crédit : Jean Marc Ferré/ONU)

Sidoti avait auparavant rejeté les accusations d’antisémitisme portées contre la commission et déclaré qu’elles étaient « jetées comme du riz à un mariage ».

L’enquête de l’ONU a été initiée lors d’une session spéciale du Conseil le 27 mai – suite au conflit entre Israël et des terroristes palestiniens dans la bande de Gaza – quand le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé de créer une commission d’enquête sur « toutes les violations présumées du droit international humanitaire et toutes les violations et tous les abus présumés du droit international des droits de l’homme » en Israël, à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et à Gaza.

La commission a été la première à recevoir un mandat illimité de l’organe de défense des droits de l’homme des Nations unies – plutôt que d’être chargée d’enquêter sur un crime spécifique – et ses détracteurs estiment qu’un tel examen permanent témoigne d’un parti pris anti-Israël au sein du Conseil, qui compte 47 États membres. Les partisans de la commission y voient un moyen de garder un œil sur les injustices subies par les Palestiniens sous des décennies de régime israélien.

Un démineur israélien inspectant une maison endommagée par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, à Sderot, le 19 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Tsafrir Abayov)

Son premier rapport, un document de 18 pages publié en juin, attribuait la violence entre les deux parties à la « discrimination persistante d’Israël à l’égard des Palestiniens ».

Suite aux commentaires de Kothari cet été, Israël avait demandé la dissolution immédiate de la commission. Fin juillet, Lapid a déclaré que la commission était « fondamentalement entachée par les préjugés exprimés publiquement par ses dirigeants, qui ne répondent pas aux normes fondamentales de neutralité, d’indépendance et d’impartialité requises par les Nations unies ».

Israël justifie ses politiques par des mesures de sécurité nécessaires pour mettre fin au terrorisme.

Lazar Berman a contribué à cet article.

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