Lapid soutient l’appel de Liberman à un gouvernement d’unité Likud-Kakhol lavan
Après l'appel du chef de Yisrael Beytenu à une coalition sans ultra-orthodoxe, le n°2 de Kakhol lavan pense que ce gouvernement potentiel serait "une bonne chose pour Israël"

Le n°2 de Kakhol lavan, Yair Lapid, a appuyé dimanche l’appel d’Avigdor Liberman à un gouvernement d’unité dirigé par le parti d’opposition, et associé au Likud, après les élections de septembre.
« Un gouvernement d’unité dirigé par Kakhol lavan est la bonne chose pour Israël », a déclaré Yair Lapid sur Twitter.
« Nous avons besoin d’un gouvernement qui s’attelle aux défis auxquels fait face le pays et pas aux défis judiciaires du Premier ministre », a-t-il dénoncé, ajoutant qu’il est « heureux que [Avigdor] Liberman comprenne que c’était la bonne chose ».
Samedi, le chef de Yisrael Beytenu avait déclaré aux micros de la Treizième chaîne qu’après les élections de septembre, il forcerait la formation d’une coalition d’urgence avec les partis Likud et Kakhol lavan pour empêcher les formations ultra-orthodoxes d’entrer au gouvernement.
Son appel à un gouvernement d’urgence revient à exiger un gouvernement sans Benjamin Netanyahu, bien qu’il ne l’ait pas clairement évoqué lors de l’interview télévisée, puisque que Benny Gantz, à la tête de Kakhol lavan, a promis de ne pas rejoindre un gouvernement dirigé par le Premier ministre actuel, poursuivi dans trois affaires judiciaires.
« Nous imposerons un gouvernement avec les partis Likud et Kakhol lavan – ce sera un gouvernement d’urgence, un gouvernement libéral-national. Nous ferons tout pour bloquer les ultra-orthodoxes, pour ne pas les laisser entrer au gouvernement », a ainsi assuré Avidgor Liberman à la Treizième chaîne.

Plus tard samedi, sur Facebook, il a ajouté que « le représentant du parti qui aura remporté le plus de sièges sera celui qui tentera de former un gouvernement ».
« Netanyahu essaie de concentrer la campagne sur la question de savoir qui sera Premier ministre », a ajouté M. Liberman à l’antenne de la Treizième chaîne. « Je pense que la question la plus importante est de savoir quel genre de gouvernement ce sera. »
Une coalition Likud-Kakhol lavan-Yisrael Beytenu, sans les ultra-orthodoxes, a ajouté le député sur Facebook, représenterait la volonté « d’une majorité écrasante des citoyens d’Israël ». Il a également exclu une coalition dans laquelle Itamar Ben-Gvir, le leader du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, serait présent.
Il a dit espérer que Yisrael Beytenu remporterait suffisamment de sièges en septembre pour imposer une telle coalition et avoir entendu des dirigeants ultra-orthodoxes déclarer qu’ils refuseraient de siéger dans un gouvernement avec lui, ce avec quoi il était tout à fait d’accord
« Vous m’avez convaincu », a-t-il déclaré. Ce qu’il fallait, a-t-il dit, c’était bien un gouvernement sans les ultra-orthodoxes.
Il a qualifié son ami de longue date Aryeh Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, « d’ancien ami ». Et il s’est plaint qu’alors qu’Israël était actuellement confronté à une crise budgétaire, « le seul endroit où ils n’ont pas l’intention de réduire les dépenses, c’est dans les yeshivot [des ultra-orthodoxes] »

Le Likud a réagi : « Le diable est sorti de sa boîte – Liberman dit explicitement qu’il est prêt à s’allier avec Lapid et Gantz, et à imposer la formation d’un gouvernement de gauche. Quiconque veut un gouvernement de droite ne doit voter que pour le Likud, dirigé par Netanyahu. »
Le parti Kakhol lavan a également publié un communiqué, disant : « Mieux vaut tard que jamais. Si Liberman était parvenu à cette conclusion avant que lui et son parti ne votent pour la dissolution de la Knesset, ils auraient évité des élections inutiles pour le peuple d’Israël. »
La Knesset a voté sa dissolution et a convoqué de nouvelles élections pour le 17 septembre, après l’échec de Netanyahu à parvenir à un compromis entre Yisrael Beytenu, parti laïc de droite, et les ultra-orthodoxes dans la foulée des élections du 9 avril. Netanyahu n’a donc pas été en mesure de former une coalition majoritaire. Liberman avait déclaré à plusieurs reprises qu’il soutenait Netanyahu comme Premier ministre et qu’il ne rejoindrait pas un gouvernement d’unité. Il a refusé d’entrer dans la coalition en raison d’un projet de loi réglementant l’enrôlement des ultra-orthodoxes dans l’armée.