L’armée simule une frappe à grande échelle des usines nucléaires iraniennes
Selon un communiqué transmis par les militaires, l'exercice a compris "un vol longue distance, un réapprovisionnement en carburant et des frappes sur des cibles éloignées"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Des dizaines d’avions de chasse de l’armée israélienne ont effectué des manœuvres en mer Méditerranée, mardi soir, lors d’un exercice de simulation de frappes contre les structures nucléaires iraniennes.
Selon un communiqué transmis par l’armée israélienne, mercredi, l’exercice a compris « un vol longue distance, un réapprovisionnement en carburant et des frappes sur des cibles éloignées ».
Au début du mois, le Times of Israel a appris que l’exercice – entrepris dans le cadre de l’exercice majeur appelé « les Chariots de Feu » – simulerait une frappe à grande échelle en Iran, et notamment contre les structures nucléaires.
L’entraînement des « Chariots de feu », qui impliquent presque toutes les branches de l’armée israélienne, s’est concentré sur la préparation à la guerre sur la frontière nord d’Israël, notamment contre le groupe terroriste du Hezbollah, qui est soutenu par l’Iran, au Liban.
Au vu des incertitudes planant sur la réintégration de l’Iran au sein de l’accord nucléaire de 2015, dans un contexte de négociations qui se trouvent dans l’impasse depuis longtemps avec les États-Unis, l’armée israélienne a redoublé d’efforts en 2021 pour se doter d’un niveau de menace militaire crédible contre les installations nucléaires de Téhéran.
Au début de l’année 2021, le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, a annoncé avoir demandé à l’armée d’élaborer de nouveaux plans d’attaque contre l’Iran. Au mois de septembre de la même année, Kohavi a déclaré que l’armée avait « fait des progrès considérables » dans ses préparations contre le programme nucléaire de Téhéran.
Les responsables de la Défense estiment que certains aspects des plans de frappe de l’armée pourraient être prêts d’ici peu, les autres requérant une année de travail supplémentaire avant d’être opérationnels.
Au-delà de l’identification des moyens de frapper des installations iraniennes enfouies profondément sous terre, avec des munitions et tactiques spécifiques, l’armée de l’air doit prendre en compte la sophistication croissante des défenses aériennes iraniennes. L’armée de l’air doit également se préparer à des représailles, de la part de l’Iran et de ses alliés dans toute la région.
L’exercice a aussi mis l’accent sur la préparation et la réponse à ces représailles.
Selon la Treizième chaîne, l’armée de l’air américaine devait intervenir en complément pour le réapprovisionnement des avions en carburant pendant l’exercice. Une information qui n’a pas été confirmée par Tsahal et que le Commandement central américain a démentie, disant « qu’il n’y a aucune implication américaine directe dans cet exercice. Un porte-parole du Pentagone a aussi nié « une participation directe » du département de la Défense dans l’exercice, selon le magazine en ligne The War Zone.
Mardi, le ministre de la Défense Benny Gantz s’est rendu à Chypre, sur un site où avait lieu un entraînement des « Chariots de feu », qui sert aussi à simuler une guerre contre le Hezbollah au Liban.
« L’armée se prépare actuellement à des opérations et à des campagnes variées, sur des scènes variées et elle fera payer le prix lourd à tous ceux qui cherchent à menacer les citoyens de l’État d’Israël », a déclaré le ministre de la Défense.
Selon Tsahal, les exercices ont simulé, entre autres, l’évacuation de troupes blessées par hélicoptère et le largage de matériel logistique par des escadrons de transport lourd.
Tsahal a précisé que les exercices se sont déroulés sur différents terrains, y-compris dans des zones urbaines et rurales en terrain montagneux, qui ressemblent au Liban.
L’exercice des « Chariots de feu », qui doit durer jusqu’au 3 juin, est le plus grand exercice militaire organisé depuis des décennies.
Les autorités militaires ont déclaré qu’ils visaient à améliorer la compétence et la préparation des troupes et des hauts gradés pour une guerre sur plusieurs fronts, ainsi que la coordination avec d’autres organisations d’urgence, les autorités locales et les ministères.