L’Autorité palestinienne refuse finalement un accord avec Israël sur des vaccins
Le nouveau ministre de la Santé Nitzan Horowitz (Meretz) avait pris la décision de transférer un million de doses de vaccins contre le coronavirus aux Palestiniens
L’Autorité palestinienne (AP) a annulé vendredi un accord avec Israël portant sur le transfert d’un million de doses de vaccins contre le coronavirus, indiquant qu’elle refusait de recevoir des doses « en passe d’être périmées ».
L’Etat hébreu avait annoncé plus tôt un accord selon lequel il transférerait à l’Autorité palestinienne un million de ses propres doses de vaccin Pfizer arrivant à expiration, en échange de quoi elle lui remettrait « la même quantité de doses » lorsqu’elle les recevrait du laboratoire américain.
« Après l’examen par les équipes techniques du ministère de la Santé du premier lot de vaccins Pfizer reçu ce soir d’Israël (…) il a été découvert qu’il n’était pas conforme aux caractéristiques prévues par l’accord », a déclaré le porte-parole du gouvernement de l’AP Ibrahim Melhem.
« Le gouvernement refuse de recevoir des vaccins en passe d’être périmés », a ajouté M. Melhem lors d’une conférence de presse aux côtés de la ministre de la Santé, Mai al-Kaila, précisant qu’environ 90 000 doses avaient été reçues.
Il n’a pas précisé la date de péremption des vaccins. Sur les réseaux sociaux, des photos de doses Pfizer portant l’inscription « juin 2021 » ont été largement partagées.
Plus tôt, l’AP n’avait pas confirmé l’existence d’un accord conclu avec l’Etat hébreu.
Le ministère de la Santé de l’AP avait seulement fait état d’une initiative de Pfizer pour le transfert de doses entre Israël et l’Autorité palestinienne, approuvée côté palestinien afin d’ « accélérer la campagne de vaccination et atteindre l’immunité collective ».
Désormais, l’AP attend que le laboratoire Pfizer livre directement les vaccins commandés, a indiqué M. Melhem, sans préciser de date.
Sollicités par l’AFP, le ministère de la Santé israélien et l’organe israélien chargé des opérations civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat) n’ont pas commenté les déclarations palestiniennes dans l’immédiat.
Le bureau du Premier ministre et les ministères israéliens de la Défense et de la Santé avaient indiqué plus tôt vendredi dans un communiqué conjoint qu’en échange des vaccins sur le point d’être périmés accordés à l’Autorité palestinienne, Israël recevrait « la même quantité de doses de Pfizer aux mois de septembre/octobre 2021 ».
« Le coronavirus ne connaît pas de frontières et ne fait pas de différence entre les peuples. Cet échange important de vaccins est dans l’intérêt de chaque partie », avait écrit sur Twitter Nitzan Horowitz (Meretz, gauche), nouveau ministre de la Santé israélien.
Grâce à une vaste campagne de vaccination, lancée fin décembre après un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer, Israël a vacciné environ 55 % de la population, soit plus de 5,1 millions de personnes, avec deux doses de vaccins.
Côté palestinien, 270 604 personnes ont reçu leurs deux doses, selon le ministère de la Santé de l’AP. Plus de 2,8 millions de Palestiniens habitent en Cisjordanie et deux millions dans la bande de Gaza.
De jeudi à vendredi, 165 nouveaux cas ont été recensés dans les deux Territoires palestiniens, portant à plus de 312 000 le bilan total depuis le début de la pandémie, dont environ 3 540 décès, selon le ministère de la Santé de l’AP.
En Israël, 25 nouveaux cas ont été recensés en 24h d’après les autorités sanitaires qui ont comptabilisé un total d’environ 840 000 cas, dont plus de 6 420 décès.