Le Canada évacue les enfants de ses diplomates d’Israël craignant une attaque iranienne
Ottawa approuve le transfert temporaire des enfants et de leurs tuteurs dans un pays tiers, quelques jours après avoir averti ses citoyens d'éviter tout voyage dans la région
Le Canada a décidé de faire quitter Israël aux enfants de ses diplomates et à leurs tuteurs, par crainte d’une aggravation du conflit au Moyen-Orient, a déclaré jeudi le ministère canadien des Affaires étrangères.
La crainte d’une escalade régionale survient alors que l’Iran et son mandataire libanais, le Hezbollah, menacent d’attaquer Israël à la suite des assassinats du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran et du chef de la branche armée du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Fouad Shukr, la semaine dernière à Beyrouth.
Jérusalem n’a ni revendiqué ni nié la responsabilité de l’assassinat très médiatisé de Haniyeh, qui est intervenu quelques heures après qu’Israël a tué Shukr à la suite d’une attaque à la roquette du Hezbollah qui avait tué douze enfants sur le plateau du Golan quelques jours plus tôt.
Les menaces de représailles de la part de l’Iran et du Hezbollah ont ravivé les craintes d’un conflit plus large dans une région déjà sur le qui-vive depuis la guerre de dix mois entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre sur le sud d’Israël.
Les récentes tensions ont attisé les craintes d’un conflit plus large.
Le projet du Canada d’évacuer les familles de ses diplomates par crainte d’une attaque de l’Iran et de ses mandataires a été signalé pour la première fois dans les médias israéliens mardi, mais n’a pas été immédiatement confirmé par le ministère des Affaires étrangères du pays.
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il avait approuvé le transfert temporaire des enfants des diplomates et de leurs tuteurs vers un pays tiers sûr. Il a ajouté que les diplomates en poste à Ramallah, en Cisjordanie, et à Beyrouth n’avaient pas de personnes à charge vivant avec eux.
Le Canada a averti samedi ses citoyens d’éviter tout voyage en Israël, estimant que le conflit armé régional mettait en danger la sécurité. Il a également demandé à ses citoyens de ne pas se rendre à Gaza et en Cisjordanie.
Les ambassades de Tel Aviv et de Beyrouth ainsi que le bureau de représentation auprès de l’Autorité palestinienne (AP) en Cisjordanie « restent tous pleinement opérationnels et continuent de fournir des services essentiels aux Canadiens », a déclaré le ministère dans un communiqué.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Près de 40 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
À ce jour, 331 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.