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Interview

Le candidat Berkovitch dit qu’il débarrassera Jérusalem du « chantage des Haredi »

Le plus jeune candidat en lice à la mairie de Jérusalem et fondateur du mouvement social Hitorerut s'engage à promouvoir les initiatives de coexistence

Ofer Berkovitch, député-maire et chef de la faction de l'éveil ("Hitorerut"), photographié le 18 juillet 2013 (Crédit :  Miriam Alster/FLASH90)
Ofer Berkovitch, député-maire et chef de la faction de l'éveil ("Hitorerut"), photographié le 18 juillet 2013 (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

A 35 ans, Ofer Berkovitch est le plus jeune candidat en lice pour devenir le maire de Jérusalem grâce aux prochaines élections. Le fondateur du mouvement social Hitorerut est aussi le seul candidat laïc (outre le méconnu Avi Salman, un candidat si discret qu’il ne possède même pas sa propre page Wikipedia).

Comme son rival ultra-orthodoxe, Yossi Deitch, maire-adjoint de Jérusalem, et Salman, Berkovitch est un des trois seuls habitants qui vit à  Jérusalem depuis longtemps parmi les six candidats qui cherchent à diriger la capitale.

A la veille du premier tour de scrutin du 30 octobre, Berkovitch se positionne comme étant le seul leader qui ne soit pas mandaté par les responsables politiques du gouvernement – et le seul qui coopère avec ses collègues ultra-orthodoxes, sans pour autant être exposé au « chantage haredi », selon ses propres termes.

« Je ne suis pas un de ces politiciens qui ont été parachutés [dans la course] par le comité central du Likud, ou l’homme de Liberman ni le pantin de Deri – comme ceux qui se sont présentés contre moi », a déclaré Berkovitch dans une récente interview au Times of Israel, en faisant respectivement référence au ministre des Affaires de Jérusalem Zeev Elkin et à Moshe Lion, membre du conseil de Jérusalem.

A lire : Le candidat du Likud à la mairie, Zeev Elkin, veut garder Jérusalem juive

Elkin du Likud, Lion, associé de Deri et Liberman, et Berkovitch, sont considérés comme les trois principaux candidats au premier tour (un second tour aura lieu le 13 novembre si aucun candidat ne recueille plus de 40 % des voix).

« Contrairement à eux, je suis quelqu’un qui s’est épanoui dans la ville et qui a déjà travaillé 10 ans [au conseil municipal], six de ces années comme membre bénévole du conseil et quatre années comme maire-adjoint salarié », a-t-il poursuivi.

Sa marque de fabrique, c’est son apparence : Berkovitch est costaud et dégage une allure vive et énergique. Contrairement aux politiciens plus chevronnés, il parle avec passion et enthousiasme, ce qui ne lui garantit pas forcément un discours clair, mais ce qui lui permet de donner une explication sans détours et complète de ses motivations et propositions politiques.

Le candidat à la mairie de Jérusalem Moshé Lion visite le marché Machane Yehuda à Jérusalem, le 7 septembre 2018. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Pourtant, à l’approche des élections, Berkovitch est considéré comme en retard par rapport à ses rivaux politiques les plus influents : Elkin a obtenu le soutien du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du maire sortant Nir Barkat (bien que la section locale du Likud à Jérusalem refuse de le soutenir), tandis que Lion a reçu le soutien des rabbins ultra-orthodoxes, lui assurant ainsi probablement le gros du vote haredi dans la capitale (environ 35 % du total du vote juif).

Malgré le désaveu des dirigeants ultra-orthodoxes qui, selon lui, allaient le soutenir, le candidat haredi Deitch a pris ses distances et devrait obtenir une partie du vote haredi, tout comme Haim Epstein qui représente le parti radical de Jérusalem.

Le taux de participation aux précédentes élections municipales parmi la population cible de Berkovitch, à savoir les résidents laïcs et juifs orthodoxes modernes, a été très faible, même si une nouvelle loi de la Knesset qui donne une journée de congé à la population israélienne pour aller voter entre en vigueur cette année et pourrait faire augmenter le taux de participation.

Berkovitch se montre toutefois optimiste quant à ses chances de victoire. Il prédit que les électeurs orthodoxes modernes voteront pour lui tandis que la frange plus radicale des juifs orthodoxes ira soutenir son propre candidat (Epstein), ce qui fragmentera à son avantage le vote ultra-orthodoxe.

A lire : Comment Moshe Lion compte « unifier » Jérusalem

« Si je peux obtenir un taux de participation élevé parmi les religieux laïcs, traditionnels et libéraux, et si je peux obtenir les 10 % des Haredi modernes et réussir à distancer les 10 %-15 % de la faction radicale, alors ce sera la victoire, » a-t-il expliqué.

Après son interview au Times of Israel, Berkovitch a reçu un léger coup de pouce grâce au retrait de Rachel Azaria, la députée Koulanou dont la candidature, comme la sienne, visait les habitants laïcs de Jérusalem. Azaria a cependant assuré son soutien à son rival Elkin, dans un revirement que prévoyait Berkovitch.

« Azaria a conclu un accord avec Elkin. Je l’ai appris de hautes sources au Likud. C’est un accord avec Elkin, dans le but de faire tomber Ofer Berkovitch », a-t-il dit en parlant de lui à la troisième personne, suggérant également que Barkat a financé la campagne d’Azaria pour dynamiser Elkin.

Zeev Elkin, (à droite), candidat à la mairie de Jérusalem aux prochaines élections municipales, tient une conférence de presse conjointe avec Rachel Azaria, députée de Koulanou et ancienne candidate à la mairie de Jérusalem, le 26 septembre 2018. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

« Elkin a tenté de me faire participer aux négociations, il n’a pas réussi…et maintenant ils se servent d’Azaria pour nuire à Ofer Berkovitch », a-t-il accusé.

Alors que sa campagne entame sa dernière ligne droite, Berkovitch s’est engagé à nettoyer la capitale et à pénaliser les pollueurs, à inciter les entreprises et les administrations à s’installer dans la capitale, à sanctionner les propriétaires des « appartements fantômes » et à taxer les immeubles laissés à l’abandon de la ville. A Jérusalem Est, où les habitants palestiniens de la ville boycottent traditionnellement les élections municipales, il cherche à stimuler les initiatives de coexistence autour d’intérêts communs, tels que la propreté de la ville.

« Nous avons un projet social pour Jérusalem Est – l’égalité des droits et des devoirs. Nous voulons investir davantage pour les habitants, et aussi pour mieux faire respecter la loi », a-t-il déclaré au sujet de la position de son mouvement Hitorerut sur les quartiers arabes de la capitale qui ont longtemps été négligés.

Il veut également s’attaquer au chômage endémique des femmes de Jérusalem Est.

« Nous ne pouvons pas continuer avec ce chiffre désastreux indiquant que 16 % des femmes arabes sont sur le marché du travail. Je le refuse. Il faut qu’il y ait un objectif ambitieux, qu’il soit relevé de 5 % chaque année », a-t-il dit.

« Nous sommes pires que le Liban. »

Sur cette photo du 12 juillet 2018, des ordures sont empilées dans un quartier palestinien de Jérusalem Est. (Crédit : AP Photo/Mahmoud Illean)

Bâtir un mouvement social…depuis l’Argentine

Né dans le quartier de French Hill à Jérusalem, le fondateur du mouvement Hitorerut se décrit lui-même comme un « patriote du cru ».

Il a servi dans l’armée israélienne pendant six ans, pendant la Seconde Intifada et la Seconde Guerre du Liban, avant d’être démobilisé avec le grade de capitaine. C’est alors, a dit M. Berkovitch, qu’il a été incité à créer une coalition de jeunes militants qui cherchaient à améliorer la vie à Jérusalem.

« J’ai été démobilisé en 2008. J’ai compris que Jérusalem était confrontée à une grande crise, que les jeunes partaient, qu’il y avait une pénurie dans les emplois de qualité, que les prix du logement montaient en flèche, que les événements culturels n’étaient pas subventionnés, et j’en passe ».

« J’ai décidé que j’allais me battre pour l’avenir de la ville, l’avenir sioniste, tolérant et productif de Jérusalem », a-t-il expliqué.

Mais il n’était pas prêt à renoncer à un rite de passage israélien : un long voyage à l’étranger après l’armée.

« L’histoire est assez drôle. J’ai été démobilisé de l’armée en janvier 2008, j’avais réservé un vol en février pour un voyage d’une durée de neuf mois en Amérique du Sud », se souvient-il.

« J’ai participé à quatre réunions en janvier et j’ai compris qu’il y avait un engouement pour la création de Hitorerut. J’ai consulté mon conseiller stratégique et ami, et j’ai dit : ‘Écoute, je ne peux pas me lancer immédiatement après mon service militaire sans faire ce voyage en Amérique du Sud’. »

Ofer Berkovitch, conseiller municipal de Jérusalem, lors d’une fête de rue organisée par la municipalité de Jérusalem, le 7 novembre 2014. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Je suis parti, malgré les conseils, en Amérique du Sud. J’ai fait du trekking et j’ai mangé des steaks, mais quand j’ouvrais mon ordinateur, j’étais à Jérusalem », confie-t-il.

« En Argentine, les gens pensaient que j’étais fou, que j’essayais de lancer un mouvement politique : ‘Il n’est pas normal’. Puis ils sont rentrés en Israël après quelques mois et ont vu que j’étais membre du conseil municipal ».

Au cours des dix années qui ont suivi sa création, Hitorerut (« réveil » en hébreu) est passé de deux des 31 sièges du conseil municipal en 2008 à quatre en 2013, quand M. Berkovitch a également été désigné comme un des huit maires-adjoint de la ville.

Berkovitch a pour objectif de doubler à nouveau la représentation de Hitorerut aux élections de 2018 – qui, avec la course à la mairie, verront les habitants élire une liste du conseil municipal – à huit sièges.

« Nous avons rassemblé des gens de gauche et de droite, mis de côté la question palestinienne et dit : « Concentrons-nous sur les préoccupations quotidiennes des habitants – les transports, la culture, le développement économique, la propreté », a-t-il dit au sujet du mouvement.

Avec leurs T-shirts jaunes et leurs regards pleins d’énergie, les militants de Hitorerut sillonnent les rues de Jérusalem et, a fièrement ajouté Berkovitch, sont tous bénévoles. Mais la jeunesse qui caractérise sa cause a aussi servi de prétexte aux critiques de Berkovitch, qui affirment qu’il est trop jeune et inexpérimenté pour diriger la ville, avec tous les défis économiques et sociaux complexes qu’elle présente.

Ofer Berkovitch (à droite) manifeste devant le chantier de construction du nouveau Cinéma City à Jérusalem, réclamant qu’il soit ouvert le Shabbat, le 10 avril 2013. (Crédit : Flash90)

Emploi, propreté, coexistence

Au cours de cette interview, M. Berkovitch a exposé les trois principaux défis auxquels il s’attend, s’il est élu : le premier est le développement économique, à savoir l’implantation d’entreprises internationales à Jérusalem, la construction de pôles d’emploi et l’installation des administrations gouvernementales dans la capitale, comme l’exige la loi.

« Ce n’est pas pour aujourd’hui. Ils sont installés à Tel Aviv », a-t-il dit au sujet des bureaux du gouvernement, « je vais me battre contre le gouvernement, ou coopérer avec lui, pour les ramener ici. Cela prive la ville de dizaines de milliers d’emplois, et de 400 millions de shekels pour l’économie locale ».

La deuxième problématique, a-t-il dit, est celle des « préoccupations quotidiennes des résidents », citant la propreté comme premier exemple.

« Que Jérusalem soit sale n’est pas une fatalité. C’est dû au fait que le maire ne veut pas suffisamment s’occuper de cette question », a déclaré M. Berkovitch, s’engageant à « commencer par la propreté, comme point de départ pour faire bouger les choses ».

Un employé municipal nettoie les ordures dans le quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem, le 4 mars 2016. (Crédit : Corinna Kern/Flash90)

Il a promis de « commencer à infliger des amendes – les pollueurs doivent payer : une famille dans les parcs, les marcheurs, ceux qui lancent des objets par les fenêtres. [J’aimerais] accroître la surveillance dans ce secteur pour apporter de l’argent à la ville. Que les [les fonctionnaires de la ville] laissent tomber le stationnement [les amendes]; qu’ils fassent payer ceux qui polluent la ville avec leurs déchets ».

« J’ai beaucoup de respect pour les événements culturels, mais je pense que Nir [Barkat] s’est fourvoyé. Il a oublié qu’être maire commence par la notion de ‘sécurité et de propreté’. Et c’est ce que les résidents attendent », a-t-il ajouté.

La troisième question soulevée par Berkovitch est celle des projets de coexistence, qu’il considère « moins à travers [un prisme] identitaire, et plus à travers des intérêts communs ». A titre d’exemple, il a proposé des initiatives sportives, culturelles et de nettoyage conjointes enre les résidents juifs de Jérusalem Ouest et les résidents arabes de Jérusalem Est.

« Quand les Arabes verront que les Juifs se battent avec eux, côte à côte, pour une ville propre et que la partie orientale de la ville restera propre, cela changera leur façon de penser », a-t-il dit.

Il a également critiqué la façon dont la ville gère les services municipaux à Jérusalem Est.

« Qui devons-nous blâmer pour la situation à Jérusalem Est ? Nous devons nous blâmer nous-mêmes. Si nous refusons de donner des salles de classe aux enfants de Jérusalem Est, et que ceux qui le font sont le Hamas et l’Autorité Palestinienne, la faute est sur nous », a-t-il dit. « Pour l’incitation à la haine, pour le fait qu’on ne leur enseigne pas des choses qui pourraient les aider à s’intégrer dans la société israélienne ».

Taxer les propriétaires d’appartements « fantômes », et les immeubles abandonnés

Berkovitch s’est prononcé en faveur d’une augmentation de la construction dans la capitale, tout en s’occupant des propriétaires d’ « appartements fantômes » qui vivent à l’étranger et dont les propriétés restent vides pendant une grande partie de l’année.

Des ouvriers sur le chantier des appartements de luxe à Mamilla, en face de la cité de David, considérés comme des appartements-fantômes. (Crédit : Rebecca Zeffert/Flash90)

« En ce qui me concerne, je triplerai les taxes sur ces propriétés », a-t-il dit, pour inciter les propriétaires à louer leurs appartements pendant l’année.

« Ceux qui veulent venir à Jérusalem pour une semaine ou un mois, qu’ils prennent une chambre d’hôtel. Nous avons des hôtels fantastiques. », dit-il. « D’habitude, [les propriétaires] sont des sionistes qui veulent renforcer la ville. Aidez la jeunesse de Jérusalem en louant vos appartements entre les vacances ».

« Deuxièmement, je souhaite envoyer un message à ce marché : je n’aime pas ce phénomène. Si vous continuez à construire des appartements pour les riches, nous lutterons contre cela », a-t-il ajouté.

Il s’est également engagé à appliquer des taxes municipales aux biens immobiliers abandonnés de longue date à Jérusalem, tels que l’hôtel Dan Pearl à l’extérieur de la Vieille Ville, qui ont toujours bénéficié d’exemptions fiscales.

« La ville a perdu des centaines de milliers de shekels en impôts fonciers, la ville a perdu des centaines d’emplois, la ville a perdu des milliers de touristes qui auraient fait des achats [dans les petits commerces] » a-t-il dit en parlant de plusieurs anciens hôtels qui sont fermés depuis une dizaine d’années. Pourquoi ? »

Lion et Elkin « susceptibles de capituler devant le chantage des Haredi »

« En fin de compte, c’est un choix entre un candidat qui travaillera en coordination avec les ultra-orthodoxes, et un candidat qui sera contrôlé par les Haredi. Elkin ou Lion, parce que leur base politique viendra des Haredi – peuvent tout céder. Sinon, ils vont mettre en place une stagnation qui permettra aux Haredi de continuer à prendre leur part du gâteau, au lieu de créer un équilibre. C’est le choix auquel nous sommes confrontés », a déclaré Berkovitch en résumant la compétition.

Moshe Lion en compagnie du maire de Jérusalem Nir Barkat (D) et du grand rabbin séfarade de Jérusalem Shlomo Amar (C) lors du mariage de la fille de Moshe Lion à Neve Ilan, le 19 juin 2016. (Crédit : Yaakov Cohen/Flash90)

« Ce n’est pas que je sois contre les Haredi – je suis en faveur des Haredi. J’aime tous les habitants de Jérusalem…Mais je veux aussi garantir au public laïc le sentiment qu’il peut vivre ici, et il en va de même pour la communauté religieuse traditionaliste, et ainsi de suite », a-t-il ajouté.

Il a déclaré que ses principaux rivaux, qui sont tous deux relativement nouveaux dans la ville (Lion a quitté Givatayim près de Tel Aviv il y a cinq ans pour se présenter comme maire en 2013 ; Elkin a déménagé récemment pour la même raison), ne connaissent pas bien les défis et les succès récents de Jérusalem.

« Les autres candidats sont susceptibles de céder au chantage des Haredi, et ne comprennent peut-être pas les mesures stratégiques que la ville doit prendre pour prospérer et se mettre sur la bonne voie. Ils n’ont pas été associés aux succès des dernières années : le dynamisme culturel, le développement économique, la révolution urbaine…Je ne pense pas qu’ils sachent ce qui est nécessaire, je ne pense pas qu’ils connaissent assez bien la ville, je ne pense pas qu’ils comprennent ce qu’il faut faire ici ».

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