Israël en guerre - Jour 423

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Le chef de cabinet de Netanyahu serait interrogé sur des allégations de chantage

La police chercherait à lever l'embargo concernant l'accusation selon laquelle Tzahi Braverman aurait fait pression sur un officier de Tsahal pour qu'il modifie le compte-rendu de réunions liées au 7 octobre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) s’entretenant avec son secrétaire du cabinet de l’époque, Tzahi Braverman, lors d'un Conseil des ministres au siège des services du Premier ministre, à Jérusalem, le 17 juin 2018. (Crédit : Marc Israel Sellem/Pool)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) s’entretenant avec son secrétaire du cabinet de l’époque, Tzahi Braverman, lors d'un Conseil des ministres au siège des services du Premier ministre, à Jérusalem, le 17 juin 2018. (Crédit : Marc Israel Sellem/Pool)

Tzahi Braverman, le chef de cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, serait sur le point d’être interrogé par la police cette semaine au sujet d’allégations selon lesquelles il aurait cherché à faire chanter un responsable de l’armée israélienne pour qu’il modifie les procès-verbaux officiels des discussions en temps de guerre.

Selon la chaîne publique Kann, Braverman devrait être interrogé par la police avant le week-end, dans le cadre d’une enquête approuvée par la procureure générale Gali Baharav-Miara et le procureur de l’État Amit Aisman. La police aurait l’intention de demander la levée de l’embargo sur les détails de l’affaire à l’issue de l’interrogatoire.

Braverman a vigoureusement nié les allégations, les qualifiant de « graves calomnies » et « d’incitation sauvage », et a menacé de poursuivre Kann en justice si cette dernière ne revenait pas sur ses allégations et ne présentait pas des excuses publiques après que la chaîne l’a nommé dimanche en relation avec l’affaire. Kann a maintenu son reportage.

Le chef de cabinet de Netanyahu aurait été accusé d’avoir recueilli un enregistrement vidéo sensible d’un responsable de Tsahal, obtenu grâce aux caméras de sécurité du bureau du Premier ministre, afin de l’inciter à modifier les protocoles des réunions gouvernementales liées au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Un article publié en début de semaine par Ynet affirmait que les tentatives de modification du procès-verbal de la réunion portaient sur la connaissance qu’avait Netanyahu de la possibilité d’une attaque du Hamas juste avant le 7 octobre 2023, en particulier sur l’activation par des terroristes de dizaines de cartes SIM.

Le bureau de Netanyahu a fermement démenti cet article, le qualifiant de « nouvelle fabrication complète qui fait également partie d’une chasse aux sorcières médiatique sans précédent contre le bureau du Premier ministre en temps de guerre, conçue pour blanchir les graves échecs d’autres personnes la nuit du 7 octobre ».

Selon un reportage de la chaîne N12 diffusé mardi, le fonctionnaire militaire au centre des allégations a reçu un message vers 4h du matin le 7 octobre – moins de trois heures avant le début de l’assaut – concernant les cartes SIM. Le message indiquait toutefois que les responsables de la sécurité ne considéraient pas l’information comme immédiatement urgente et qu’elle n’avait donc pas été transmise à d’autres membres du cabinet du Premier ministre, notamment à Avi Gil, alors secrétaire militaire du cabinet du Premier ministre. Une discussion sur ces informations aurait été prévue plus tard dans la matinée du samedi.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu dirigeant une réunion du cabinet de sécurité, à Tel Aviv, le 7 octobre 2023. (Crédit : Haïm Zach/GPO)

La Treizième chaîne a rapporté lundi que des responsables de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet avaient tenté de joindre Braverman dans les heures précédant l’assaut pour discuter de l’activation des cartes SIM, ce que le bureau de Netanyahu a immédiatement démenti.

« Cela n’a aucunement eu lieu », a déclaré le cabinet du Premier ministre dans un communiqué.

« En règle générale, une mise à jour des renseignements du Shin Bet au Premier ministre passe par le secrétaire militaire de ce dernier. Dans les heures qui ont précédé les massacres du 7 octobre, le chef d’état-major n’a reçu aucun appel téléphonique de qui que ce soit. »

Netanyahu a insisté sur le fait qu’il n’avait été informé de l’existence des cartes SIM qu’après le début du pogrom.

L’enquête sur Braverman s’inscrit dans une série de scandales qui ont touché le cabinet du Premier ministre au cours de ces dernières semaines et que le bureau de Netanyahu a qualifié d’attaque à motivation politique.

Quatre membres de Tsahal et un porte-parole de Netanyahu ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête distincte sur le vol de documents hautement confidentiels du Directorat des Renseignements militaires, dont au moins un a été divulgué à la presse étrangère, possiblement à des fins politiques. La semaine dernière, le tribunal de Rishon Lezion a déclaré que la fuite avait nui aux tentatives de conclure un accord visant à ramener les otages détenus par le Hamas. Au moins l’un des quatre soldats aurait été libéré.

Dimanche, le tribunal a prolongé de quatre jours la détention d’Eli Feldstein, un suspect clé dans le scandale entourant les soupçons de mauvaise manipulation de documents classifiés par le bureau du Premier ministre. Feldstein a été arrêté le 27 octobre. La prolongation de sa détention signifie qu’il aura été détenu pendant 18 jours à l’expiration de sa période de détention actuelle. La police et le Shin Bet pourraient demander une nouvelle prolongation de sa garde à vue mercredi.

Mardi, l’avocat d’un des soldats soupçonnés d’avoir volé des renseignements militaires et de les avoir transmis au cabinet du Premier ministre a affirmé que Feldstein avait dit au soldat qu’il avait transmis les documents en question à Netanyahu, qui en avait ensuite demandé d’autres.

Dans une déclaration aux médias mardi, critiquant implicitement la police et le Shin Bet, le bureau de Netanyahu a allégué que Feldstein et les autres suspects étaient maintenus en détention sans raison et soumis à des pressions pour qu’ils accusent le Premier ministre de crimes.

« Nous sommes très peinés de voir qu’ils détruisent la vie de jeunes hommes avec des allégations sans fondement afin de nuire à la gouvernance de droite », a déclaré le cabinet du Premier ministre.

« Dans un gouvernement démocratique, les gens ne sont pas détenus pendant 20 jours dans un sous-sol à cause d’une fuite, tout en étant empêchés de rencontrer un avocat pendant des jours, dans le seul but de leur soutirer de fausses accusations contre le Premier ministre. »

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