Le chef de la Ligue arabe annule sa visite à Ramallah
Nabil Elaraby aurait décalé son premier voyage dans les territoires palestiniens après le refus d’Israël de le laisser arriver en hélicoptère
Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Elaraby a annulé lundi sa première visite officielle à Ramallah, qui devait se dérouler mardi.
Le bureau d’Elaraby n’a pas cité de raison pour cette annulation de dernière minute et déclaré que la visite « avait été décalée à une date qui sera déterminée ultérieurement ».
Selon un haut fonctionnaire du bureau du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, le voyage d’Elaraby a été déclaré parce qu’Israël a refusé de le laisser arriver directement en hélicoptère depuis Amman, a annoncé Haaretz.
Le chef de la Ligue arabe devait discuter des initiatives de paix française et arabe avec Abbas pendant sa visite de deux jours à Ramallah.
Il devait également se rendre sur la tombe de l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat, ainsi qu’à la mosquée Ibrahim, adjacente au Tombeau des patriarches à Hébron.
Une visite de la mosquée Al-Aqsa au mont du Temple n’était pas prévue, selon le quotidien Haaretz, en raison de la sensibilité du lieu saint et des tensions qui y sont présentes.
La visite aurait du intervenir dans un contexte de discussions accrues sur la possibilité de relancer des pourparlers de paix au Moyen Orient, avec l’organisation par la France d’une conférence multilatérale et l’expression par Israël d’un intérêt de l’Initiative de paix arabe, soutenue par la Ligue arabe.
Elaraby a assisté au sommet sur la paix de Paris au début du mois de juin, qui s’est conclu par un avertissement : la violence et l’action colonisatrice mettraient en danger la solution à deux états ; et avec un appel à une conférence internationale sur la question avant la fin de l’année. Israéliens et Palestiniens n’étaient pas invités à la conférence. Israël a rejeté la conclusion du sommet, alors que l’AP a salué la déclaration.
Pendant une rencontre des ministres de la Défense arabes au Caire fin mai, qui avait pour but de discuter de l’initiative française, Elaraby, qui a toujours été un ardent critique d’Israël, a déclaré que l’Etat juif « était véritablement devenu aujourd’hui un bastion du fascisme, du colonialisme et de la discrimination raciale dans le monde ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment offert son soutien à certains paramètres de l’Initiative de paix arabe, qui promet à Israël des relations diplomatiques complètes avec 57 états arabes ou musulmans dès que l’Etat juif aura finalisé un accord de paix avec les Palestiniens, un geste vu comme un changement de politique drastique.
L’annonce israélienne est arrivée après qu’il a été annoncé que les pays arabes avaient envoyé un message à Netanyahu indiquant leur volonté de discuter de changements dans l’Initiative de paix de 2002.
Elaraby a cependant répondu rapidement à l’annonce de Netanyahu sur l’Initiative de paix arabe, déclarant le 4 juin que la Ligue arabe rejetterait toute tentative d’amender la proposition.