Le chef du Congrès juif mondial va lutter contre l’antisémitisme en politique
Le philanthrope américain indique que son projet à but non lucratif et apolitique poursuivra les personnalités qui ont recours au langage et aux clichés antisémites
JTA — Le philanthrope milliardaire Ronald Lauder financera, à hauteur de 25 millions de dollars, une campagne contre les candidats politiques américains qui soutiennent ou banalisent l’antisémitisme.
Celui qui est également président du Congrès juif mondial a annoncé lundi le lancement de cette nouvelle initiative, appelée l’ASAP – Anti-Semitism Accountability Project.
C’est lui qui aura le dernier mot sur les responsables politiques, au niveau fédéral, étatique et local, qui seront ciblés pour être battus aux élections, rapporte le New York Times.
Il est un donateur républicain de longue date, mais Lauder a assuré au quotidien qu’il avait l’intention d’utiliser le projet pour poursuivre à la fois les démocrates et les républicains qui ont recours aux langage et clichés antisémites.
Dans un communiqué annonçant le lancement de l’ASAP, il a expliqué qu’il « réagirait également et prendrait des mesures contre les institutions et les personnalités culturelles qui soutiennent l’antisémitisme ».
Ronald Lauder a également fait savoir au New York Times qu’il se renseignerait sur les universités et leurs professeurs et qu’il ferait pression sur eux pour qu’ils cessent leurs déclarations et actions antisémites en contactant les principaux donateurs.
L’ASAP s’associera aux organisations existantes qui luttent contre l’antisémitisme dans tout le pays et encouragera les contacts de ces groupes par l’entremise de son site, d’après le communiqué.
Ce lancement intervient en réponse à une recrudescence documentée de l’antisémitisme dans toute l’Amérique, peut-on lire dans le communiqué.
Selon un sondage commandé par ASAP et mené par Douglass Schoen de Schoen Consulting, l’antisémitisme a doublé au cours des cinq dernières années. Aujourd’hui, 14 % des Américains ont des croyances antisémites, contre 7 % en 2014, selon une enquête publiée par l’Anti-Defamation League (ADL).
Le sondage a utilisé la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale de la mémoire de l’Holocauste.
Lauder a déclaré au Times qu’il avait engagé des équipes de chercheurs pour suivre les campagnes électorales à travers le pays « des plus locales aux plus importantes » afin de surveiller le discours antisémite.