Le Disneyland de l’électronique de Shabbat ?
Zomet Experience à Alon Shvut décortique comment des appareils électroniques peuvent être utlisés le Shabbat, si c'est ce qui vous branche
Alon Shvut – Il y a un type spécial de geek juif qui regarde les appareils approuvés pour le shabbat et qui se dit « Mon Dieu, je voudrais vraiment savoir comment fonctionne le circuit électronique à l’intérieur pour que les rabbins aient pu autoriser son utilisation le Shabbat ». Heureusement, ce geek a désormais un endroit à visiter, le centre de visiteurs Zomet Experience de l’Institut Zomet à Alon Shvut.
Zomet a créé un centre de sciences pour qu’enfants et adultes puissent comprendre la technologie derrière des objets comme les détecteurs de métaux, les systèmes d’amplification de la voix, les ballons d’oxygène, les claviers, les lampes, les charriots chauffant les plats utilisés dans les hôpitaux, et les fauteuils roulants électriques qui sont cashers pour une utilisation le Shabbat.
Plus de 30 000 personnes ont déjà visité le centre de visiteurs depuis son ouverture en décembre 2013. Il y a deux semaines, le centre a achevé la traduction en anglais de l’ensemble de ses explications et de ses vidéos.
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L’institut présente la Zomet Experience comme un « voyage techno-halakhique. »
La vidéo promotionnelle pour le centre des visiteurs ressemble à une version ultra-orthodoxe de « Heart of a Champion » de Nelly, qui incite certainement les visiteurs à commencer à parler de disjoncteurs et de courants electriques.
Les gadgets de Zomet, comme les claviers informatiques, téléphones, stylos, fauteuils roulants, ascenseurs, fours à micro-ondes et d’autres objets agréés pour le Shabbat, sont populaires dans les bases militaires et les hôpitaux, où les activités sont considérées comme essentielles pour protéger des vies humaines.
Ils sont également utilisés dans les milieux agricoles comme les étables, puisque les vaches doivent être traites une fois par jour, y compris le Shabbat, et dans les hôtels.
Les rabbins et ingénieurs de Zomet utilisent le concept halakhique du gramma qui signifie que dans certains cas, des actions interdites le Shabbat comme l’utilisation de l’électricité peuvent être autorisées si elles sont effectuées par « causalité indirecte ».
La plupart des appareils électroniques fonctionnent lorsque les circuits s’ouvrent ou se ferment, démarrant ou arrêtant des connexions électroniques. Donc, le travail de Zomet est de trouver des moyens pour fermer et ouvrir ces circuits pendant que l’électricité ne passe pas, de sorte que les utilisateurs actionnent indirectement l’appareil qui commence à fonctionner après un certain délai.
Cela semble compliqué ? Parce que ça l’est. Mais c’est là où entrent en jeu les expériences et les vidéos exposées au centre d’accueil, même pour les gens qui ne sont pas très portés sur la technique.
« Je l’ai jamais aimé les musées de science, depuis que je suis enfant », a expliqué le directeur de Zomet le rabbin Daniel Marans, qui se passionne pour la façon par laquelle la technologie peut contribuer au respect des strictes lois juives.
« Lorsque vous demandez aux gens pourquoi vous ne pouvez pas utiliser l’électricité le Shabbat, ils ne savent pas comment répondre. L’électricité n’est pas mentionnée dans le Shulhan Arukh [le code de base du droit juif]. Donc, nous devons expliquer aux gens pourquoi nous ne pouvons pas l’utiliser ».
Les plus gros problèmes avec l’utilisation de l’électricité le shabbat viennent de commandements interdisant d’allumer du feu, de construire, et de créer quelque chose de nouveau.
Donc les rabbins doivent chercher des façons de contourner ces interdictions. Par exemple, des ampoules qui émettent de la chaleur se rapprochent plus de la notion biblique du feu que des ampoules LED, qui ne chauffent pas lors de leur utilisation. C’est la raison pour laquelle les ampoules LED sont utilisées de préférence dans les appareils de Zomet.
« Les gens comprennent l’importance et la beauté du Shabbat », estime Marans.
« Nous pouvons résoudre les défis dans le cadre de la loi juive. Certaines personnes pensent que nous sommes à la recherche de failles », a-t-il ajouté.
« Mais nous voyons Dieu comme un être omniscient, qui savait que nous aurions finalement des téléphones cellulaires et des appareils photo numériques. Nous croyons que Dieu savait que nous pourrions résoudre ces problèmes dans le cadre de la loi juive ».
Beaucoup de dispositifs de Zomet aident les personnes handicapées, à mobilité réduite ou malades. Une fillette de 9 ans en fauteuil roulant électrique a confié à Marans que dès que sa mère allumait les bougies du Shabbat, elle se sentait comme un rocher. Un fauteuil roulant casher adapté par Zomet pour une utilisation le Shabbat lui a permis de gagner de la mobilité le jour du repos juif.
Chaque appareil nécessite un processus légèrement différent pour garantir qu’il puisse être utilisé le Shabbat.
« Au centre de visiteurs, nous laissons les gens entrer dans les coulisses, pour voir comment nous fabriquons chaque objet, » a expliqué Marans. Mais c’est le défi de créer un centre des visiteurs engageant : C’est tellement excitant d’apprendre comment un détecteur de métaux fonctionne le Shabbat.
Ça me branche
Il y a néanmoins un public pour ce type de centre. Plus de 30 000 personnes ont visité le centre depuis l’année dernière, dont 3 000 pendant les fêtes de Pessah et de Souccot. Les visiteurs paient 20 shekels (4,70 euros) par personne (c’est gratuit pour les enfants de moins de 6 ans); les visites de groupe coûtent 500 shekels (118 euros).
Après avoir parcouru dans la salle d’exposition interactive, les rabbins et le personnel de Zomet peuvent donner des conférences personnalisées à chaque groupe (200 shekels / 47 euros supplémentaires) illustrant les différentes façons dont les gadgets de Zomet utilisent les circuits électriques et la technologie dans leurs articles les plus populaires.
Le centre des visiteurs a accueilli des groupes de Taglit, des groupes juifs des différents courants non orthodoxes du monde entier, et même une émission de télévision iranienne.
Lors d’un récent dimanche, des familles orthodoxes ont visité le centre avec plus de 15 enfants d’âges différents. Les enfants ont parcouru l’exposition, actionnant et arrêtant des différentes vidéos et essayant le détecteur de métaux de Shabbat l’un sur l’autre. « J’ai toujours voulu savoir comment ça marchait !, » s’est exclamé un des garçons.
Ce n’est peut-être pas aussi excitant que Disneyland, mais pour des enfants religieux ayant des cerveaux d’ingénieurs, ou pour quelqu’un avec une soif insatiable de comprendre les subtilités des appareils électroniques autorisés le Shabbat, cela peut être une excellente attraction.
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