Le fossé se creuse-t-il entre la Start-Up et la nation ?
Plusieurs analystes pointent les dangers de la scission entre les Israéliens de la Start Up Nation et ceux de la simple nation
Le succès du high-tech israélien pourrait-il devenir une source de tensions entre les 10 % de citoyens israéliens qui y participent, et les 90 % qui travaillent dans des secteurs plus traditionnels ?
« Cette situation est particulièrement malsaine pour la société israélienne, » explique Emmanuel Navron, analyste politique du think tank Kohelet Policy Forum, cité par Challenges.
« Il ne faudrait pas que les salariés favorisés des hautes technologies deviennent les boucs émissaires des Israéliens les moins bien lotis. Depuis quelque temps déjà, les riches start-uppers se voient accusés de contribuer à la flambée des prix de l’immobilier à Tel Aviv. »
Pour Eugène Kandel, directeur de Start-Up Nation Central, « ce fossé s’est creusé dans d’autres pays, mais ici il est plus profond. Ces deux univers évoluent de manière autonome ou presque. Disons même qu’ils ne se parlent pas, ce qui est encore plus préoccupant ».
Un discours défendu par de nombreux acteurs de la vie politique israélienne, tel le député Elie Alalouf, du parti Koulanou qui dénonçait au Times of Israël les problème de pauvreté, souvent éclipsés par les questions sécuritaires, et le succès de l’innovation israélienne : « La classe moyenne israélienne s’appauvrit, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, l’accès au premier logement est souvent impossible pour les jeunes couples… ».