Israël en guerre - Jour 370

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Le Hamas accuse Israël de l’échec des négociations ; le cabinet se réunit

Haniyeh a déploré le refus de Jérusalem d'un cessez-le-feu permanent ou d'un retrait des troupes - des demandes "délirantes", selon Israël - ajoutant que le groupe terroriste est encore ouvert aux négociations

Le leader du Hamas au Qatar Ismail Haniyeh lors d'un discours filmé, le 10 mars 2024. (Capture d'écran : X; Used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)
Le leader du Hamas au Qatar Ismail Haniyeh lors d'un discours filmé, le 10 mars 2024. (Capture d'écran : X; Used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Le chef du Hamas Ismail Haniyeh a indiqué, dimanche, que les négociations qui ont eu lieu avant le ramadan ont échoué parce qu’Israël refusait de promettre un cessez-le-feu permanent, alors même que le cabinet de guerre israélien se réunissait pour discuter des tentatives de pourparlers en cours – qui sont apparemment tombés dans l’impasse – visant à finaliser un accord qui permettrait une pause dans les combats et la remise en liberté des otages détenus dans la bande de Gaza.

Dans un discours qui a été filmé et diffusé, le dirigeant du groupe terroriste, qui vit au Qatar, a expliqué qu’Israël « n’a pas donné de garanties claires concernant le cessez-le-feu, le retrait de ses forces et n’a pas donné de garanties pour le retour des Gazaouis déplacés ».

Des propos qui ont été tenus après que les services de renseignement israéliens du Mossad ont émis un communiqué rare où ils attribuaient au Hamas la responsabilité des discussions dans l’impasse, affirmant que le groupe terroriste durcissait ses demandes et qu’il ne semblait guère intéressé par la conclusion d’un accord, préférant attiser les tensions pendant le mois musulman du ramadan.

Haniyeh a affirmé que le Hamas avait fait preuve « de positivité et de responsabilité tout au cours des pourparlers ». Mais il a dit que le groupe n’accepterait pas un accord « qui ne mettrait pas un terme à la guerre ou qui n’expulserait pas l’ennemi hors des frontières de Gaza ».

Israël, de son côté, a refusé les conditions posées par le Hamas, avec notamment l’arrêt de la guerre, en évoquant des requêtes « délirantes » et l’État juif s’est engagé à poursuivre sa campagne militaire dès la fin de l’accord qui offrirait une trêve contre la remise en liberté de certains otages.

En Israël, le cabinet de guerre du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est composé du ministre de la Défense Yoav Gallant, du ministre Benny Gantz et d’observateurs, s’est réuni dans la soirée de dimanche pour évoquer les négociations moribondes sur la trêve, a confié un responsable israélien au Times of Israel.

Parmi les autres questions figurant à l’ordre du jour, les préparations pour le ramadan et l’aide humanitaire à Gaza.

Haniyeh a expliqué que le Hamas était favorable à la poursuite des discussions. « Je dis clairement que la partie qui est responsable de l’échec des pourparlers sur la conclusion d’un accord est Israël », a-t-il déclaré. « Toutefois, je le dis : nous sommes ouverts à la poursuite des négociations ».

Haniyeh a remercié « les fronts de la résistance » – le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, ainsi que les autres forces soutenues par l’Iran – pour leur appui apporté dans la lutte du groupe terroriste contre Israël. Le Hamas n’a jamais caché son intention de détruire l’État juif.

Des sources proches des services de sécurité égyptiens ont indiqué à la chaîne saoudienne al-Arabiya, dimanche, que le pays était en contact avec de hauts responsables israéliens et du Hamas dans le cadre d’une initiative visant à relancer les négociations sur un cessez-le-feu temporaire pendant la première semaine du mois de jeûne du ramadan, qui commence lundi dans certaines parties du monde musulman.

Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar servent de médiateurs dans cette tentative de conclure un accord qui prévoirait une pause de six semaines dans les combats à Gaza – la guerre dure depuis cinq mois – un accord basé sur un cadre qui avait été établi lors d’un sommet organisé à Paris, le mois dernier.

Selon ce cadre – qui est rejeté par le Hamas – 40 enfants, femmes, personnes âgées et malades prises en otage à Gaza seraient relâchés pendant une première phase d’environ six semaines de trêve, en échange de la remise en liberté de prisonniers palestiniens incarcérés au sein de l’État juif pour atteinte à la sécurité nationale. D’autres libérations pourraient être négociées.

Israël n’a pas envoyé de délégation lors de la dernière série de discussions qui a eu lieu au Caire après le refus du Hamas de remettre une liste des noms des otages qui sont encore en vie et une délégation du Hamas a quitté la capitale égyptienne, jeudi, en exprimant sa frustration face au positionnement adopté par Israël. L’équipe ayant pris part aux pourparlers pour le le compte du Hamas s’est ensuite envolée pour Qatar pour y consulter les dirigeants du groupe terroriste.

Une source israélienne de premier plan, proche des négociations, aurait déclaré sous couvert d’anonymat à la Douzième chaîne, samedi, que le responsable du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, « croit que plus le public gazaoui souffrira, plus les pressions exercées sur Israël seront fortes et plus les dispositions qui seront définies dans le cadre des négociations sur un accord sur les otages seront bonnes pour lui. Un accord nécessite deux parties et actuellement, l’autre partie ne veut pas d’accord ».

Le mois dernier, le Wall Street Journal avait indiqué que Haniyeh et Sinwar étaient en désaccord sur les conditions que le Hamas pourrait considérer comme acceptables dans le cadre d’une entente avec Israël.

Selon le journal, la dynamique qui prévalait au sein du Hamas s’est renversée alors que le chef du groupe terroriste à Gaza, Sinwar, soutient une trêve temporaire alors que ses dirigeants, à l’étranger, demandent plus de concessions de la part d’Israël, notamment un cessez-le-feu permanent et un plan de reconstruction de Gaza.

Les responsables proches des négociations ont confié au New York Times , jeudi, que le Hamas avait refusé le cadre de l’accord tel qu’il avait été défini à Paris et qu’en plus d’un cessez-le-feu permanent, le groupe réclame le retrait des troupes israéliennes dans la bande de Gaza, le retour des déplacés dans leurs habitations du nord de l’enclave et des « dispositions » en faveur des Gazaouis.

De son côté, l’État juif avait accepté les principes de l’accord établis dans la capitale française, avec une pause temporaire de six semaines dans les combats, le « redéploiement » des troupes israéliennes dans Gaza – sans retrait total de ces dernières – et le retour des femmes et des enfants palestiniens dans le nord de la bande. Des centaines de milliers de personnes avaient été évacuées de ce secteur à cause des combats et Israël a isolé la zone du reste de l’enclave.

Pour sa part, le Qatar aurait menacé d’expulser les chefs du Hamas qui se sont réfugiés dans le pays s’ils n’acceptent pas un accord sur les otages, selon le Wall Street Journal qui s’est appuyé sur les témoignages d’un officiel du Hamas et de responsables égyptiens. Le Qatar, médiateur déterminant entre Israël et le groupe terroriste, accueille sur son sol le chef du Bureau politique du groupe terroriste, Haniyeh.

Husam Badran, une personnalité de premier plan du Hamas, exilé à Doha, a nié cette affirmation. Il a indiqué au WSJ qu’en l’absence d’un accord, les violences allaient se multiplier pendant le ramadan qui doit commencer dans une grande partie du monde musulman dans la journée de lundi.

« Nous n’avons pas dit que les négociations étaient terminées. Nous sommes, entre les deux parties, les plus enclins à mettre un terme à cette guerre », a-t-il ajouté.

La guerre avait éclaté le 7 octobre lorsque des terroristes du Hamas avaient franchi la frontière et semé la désolation dans les communautés du sud d’Israël, tuant 1200 personnes, des civils en majorité, et kidnappant 250 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza. L’offensive aérienne et terrestre lancée par Tsahal, depuis, a dévasté une grande partie de Gaza et déplacé environ 80% d’une population composée de 2,3 millions de personnes.

Le ministère de la Santé du Hamas, à Gaza, a fait savoir que 31 045 Palestiniens ont perdu la vie dans le conflit jusqu’à présent. Des chiffres invérifiables et qui comprendraient à la fois les victimes civiles et les membres du Hamas qui ont été tués à Gaza. Dans ce bilan figurent également les personnes qui ont été tuées par les tirs de roquette errants des factions terroristes qui, manquant leur trajectoire, sont retombées dans la bande. De son côté, l’armée israélienne déclare avoir tué plus de 13 000 terroristes du Hamas en plus d’un millier d’hommes armés qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre.

Plus de cent otages avaient été libérés, à la fin du mois de novembre, dans le cadre d’un accord de trêve temporaire d’une semaine. 130 captifs seraient encore retenus en captivité par les factions terroristes palestiniennes et tous ne seraient plus en vie.

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