Le Hamas dit qu’il ne mettra pas les otages à l’abri, Israël étant responsable de leur vie
Le chef d'état-major tente de rassurer des familles d'otages ; Jon Polin adresse un message au Premier ministre : "Arrêtez les vidéos paranoïaques de TikTok, ramenez les otages"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a déclaré vendredi dans un communiqué qu’il ne déplacerait pas les otages israéliens vivants des zones de la bande de Gaza dont l’évacuation a été ordonnée par l’armée israélienne ces derniers jours, affirmant que le gouvernement israélien serait responsable en cas de décès des captifs.
Tsahal a émis des ordres d’évacuation pour l’ensemble du secteur de Rafah, le quartier de Shejaiya à Gaza, et d’autres zones au nord de l’enclave, environ deux semaines et demie après la reprise des combats, à la suite de l’échec de l’accord de trêve.
« La moitié des prisonniers [otages] israéliens vivants se trouvent dans des zones dont l’armée d’occupation israélienne a demandé l’évacuation ces derniers jours », a affirmé Hudhaifa Kahlout, également connu sous le nom de guerre d’Abu Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas.
« Nous avons décidé de ne pas transférer ces prisonniers [otages] de ces zones et de les maintenir sous des mesures de sécurité strictes, qui sont extrêmement dangereuses pour leur vie », a déclaré Abu Obeida dans son communiqué, publié en arabe, en hébreu et en anglais.
Il a ajouté que « si l’ennemi se soucie de la vie de ces prisonniers [otages], il doit immédiatement négocier leur évacuation ou leur libération ».
« Le gouvernement [du Premier ministre Benjamin] Netanyahu est entièrement responsable de la vie des prisonniers [otages]. S’il s’était soucié d’eux, il aurait respecté l’accord signé en janvier. La plupart d’entre eux seraient probablement chez eux aujourd’hui », a ajouté Abu Obeida.

Le Hamas avait déjà indiqué qu’il exécuterait les otages si les troupes israéliennes se rapprochaient des zones où ils sont retenus.
En août, le Hamas a exécuté six otages à Rafah alors que les troupes de Tsahal opéraient à proximité.
Cette déclaration du Hamas a été faite quelques heures après que l’armée a annoncé que son chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, avait rencontré vendredi les familles de plusieurs otages détenus par le groupe terroriste palestinien à Gaza.
Depuis qu’il a pris ses fonctions le mois dernier, Zamir rencontre des familles des otages une fois par semaine. Tsahal a indiqué qu’il devrait rencontrer d’autres familles dans les jours à venir.

Au cours de la réunion, Zamir a informé les familles des objectifs de l’opération militaire en cours contre le Hamas à Gaza et de « l’engagement de l’armée israélienne à libérer les otages, [qui est] un objectif suprême ».
La plupart des familles d’otages sont toutefois d’un avis contraire et ont averti que la poursuite de l’opération militaire à Gaza met leurs proches en danger.
Parallèlement, Jon Polin, dont le fils Hersh Goldberg-Polin faisait partie des otages assassinés à bout portant dans le tunnel de Gaza en août dernier, a critiqué vendredi la gestion de la guerre en cours par le Premier ministre Benjamin Netanyahu ainsi que sa conduite en général ces derniers temps dans un message publié sur le réseau social X.
« Tout n’est pas politique. Certaines choses sont simplement humaines. Le peuple exemplaire d’Israël mérite mieux. Faites les choses avec un large consensus. Ramenez nos 59 proches. »
« Assumez vos responsabilités, dites ‘je suis désolé’, [nommez] une commission nationale d’enquête, [faites progresser] un partage équitable du service militaire », a écrit Polin sur X, sans nommer Netanyahu.
Le Premier ministre s’est opposé à la création d’une commission d’enquête d’État sur les défaillances entourant le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas et a promis de faire adopter une loi codifiant une exemption du service militaire obligatoire pour les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva.
« Assez avec la division, arrêtez de blâmer, arrêtez de diviser, arrêtez d’ignorer la volonté du peuple, ça suffit avec les vidéos paranoïaques de TikTok », a ajouté Polin.
Ces derniers jours, Netanyahu a publié des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles il dénonce ce qu’il appelle « l’État profond » et rejette les allégations portées contre ses collaborateurs dans le cadre de l’enquête en cours dans l’affaire du « Qatar-gate » sur les liens entre le gouvernement qui soutient le Hamas et des hauts responsables de son cabinet.
