Le Haut-Karabakh accuse Israël de participer au « génocide » de son peuple
Son dirigeant, Arayik Harutyunyan, affirme que l'État hébreu est "responsable" des affrontements meurtriers dans le Haut-Karabah parce qu'il vend des armes à l'Azerbaïdjan

JTA — Le dirigeant de facto d’une région contestée revendiquée à la fois par l’Arménie et l’Azerbaïdjan a accusé Israël de participer au génocide contre son peuple.
Dans un discours prononcé la semaine dernière, Arayik Harutyunyan, le dirigeant arménien de la région contestée du Haut-Karabakh, a déclaré qu’Israël était « responsable du génocide au Karabakh ».
Arayik Harutyunyan faisait ici allusion, de façon plutôt hyperbolique, à la mort de plusieurs centaines de personnes au cours des dernières semaines lors d’affrontements armés entre les séparatistes arméniens et les troupes azerbaïdjanaises. La région est le théâtre d’affrontements meurtriers depuis des décennies.
L’Azerbaïdjan est un important acheteur d’armes israéliennes, y compris certains de ses drones de frappe les plus perfectionnés. Certaines de ces armes auraient été utilisées contre des troupes ou des groupes arméniens.
Les responsables israéliens ont assuré n’avoir aucune connaissance ni aucune implication dans la manière dont l’Azerbaïdjan utilise les armes qu’il achète. Mais Arayik Harutyunyan a rejeté ces allégations lors d’une conférence de presse le 11 octobre.

« Ces déclarations sont une plaisanterie. Il est évident qu’ils savent et continuent à fournir des armes malgré tout. Et les autorités d’Israël, qui a lui-même survécu à un génocide, sont également responsables de ce génocide », a dénoncé le dirigeant, selon RIA Novosti.
Les liens économiques d’Israël avec l’Azerbaïdjan, qui fournit environ un tiers du pétrole consommé en Israël, ont longtemps compliqué les relations avec Erevan, qui a rappelé son ambassadeur le 2 octobre, en raison des ventes d’armes, sans toutefois faire aucune référence au génocide.
Cette décision a été prise quelques mois seulement après que le président arménien, Armen Sarkissian, a effectué une visite historique en Israël au cours de laquelle il a parlé des liens entre les nations nées de leur expérience commune du génocide. Les deux pays « partagent une histoire commune à travers des moments douloureux et tristes avec l’extinction de millions de personnes lors de la Shoah et le génocide arménien », a déclaré Sarkissian dans un discours prononcé le 24 janvier à Holon, en faisant référence au massacre de centaines de milliers d’Arméniens par les soldats turcs pendant la Première Guerre mondiale.
Pendant des décennies, Israël a refusé de reconnaître ce génocide de peur de froisser la Turquie, un partenaire commercial majeur. En 2015, à l’occasion du 100e anniversaire de l’événement, le président Reuven Rivlin l’a simplement qualifié « d’exécutions de masse ».