Le Hezbollah renouvelle ses menaces concernant le champ offshore israélien
Le groupe terroriste libanais a publié des images du champ de Karish et d'une arme apparemment préparée ; la vidéo se termine en précisant que les sites sont "à portée de tir"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le groupe terroriste libanais du Hezbollah a publié dimanche matin une vidéo menaçant l’infrastructure d’extraction de gaz d’un champ offshore israélien, près d’une frontière maritime contestée entre les pays.
Le Hezbollah a récemment intensifié sa rhétorique et ses actions concernant le conflit frontalier après qu’Israël a déplacé un navire de forage de gaz naturel dans son champ de Karish, que le Liban considère comme une zone contestée. Dans une démarche des plus audacieuses, le Hezbollah a envoyé quatre drones vers la plate-forme de Karish à la fin du mois dernier, qui ont tous été interceptés par l’armée israélienne.
La vidéo de dimanche s’ouvre sur un texte qui dit « Jouer avec le temps est inutile », en hébreu et en arabe.
Des images et les coordonnées de la plateforme Arendal Spirit, du système de production flottant d’Energean et de la foreuse Icemax de Stena sont présentées entre des séquences montrant la préparation d’un système de missiles navals.
Certains clips des sites d’extraction de gaz sont datés du 30 juillet.
On peut lire à la fin de la vidéo : « A portée de tir ».
Israël et le Liban, qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques, ont engagé des pourparlers indirects sous la médiation des États-Unis concernant les droits sur le gisement de gaz de Karish et la délimitation d’une frontière maritime contestée entre les deux pays.
Au début du mois, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti que les drones envoyés sur le champ de Karish n’étaient « que le début » et que son groupe entrerait en guerre pour ce champ.
Certains dirigeants libanais ont critiqué le groupe terroriste pour avoir lancé les drones, affirmant qu’il s’agissait d’une action inutilement risquée.

La crise économique et financière, au Liban, qui sévit depuis la fin de l’année 2019, a été qualifiée par la Banque mondiale de l’une des pires crises économiques au monde depuis les années 1850. Pendant ce temps, le pays fait face à un chaos politique majeur, exacerbé par l’explosion meurtrière du port de Beyrouth en 2020.
Les dirigeants israéliens ont rétorqué que l’armée du pays agirait contre toute menace et ont appelé le Liban à conclure un accord afin de pouvoir commencer à extraire du gaz et à sortir de son marasme économique actuel. Israël a également adressé des avertissements sévères au Hezbollah par les voies diplomatiques et militaires.
Israël maintient sa souveraineté sur le champ gazier de Karish et cherche à le développer afin de se positionner comme fournisseur de gaz naturel pour l’Europe.
Vendredi, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, s’est dit plus optimiste que jamais quant aux négociations.