Le mouvement des kibboutzim annule la venue de Gallant à un service de commémoration
Le groupe retire aussi son invitation lancée à un député de HaMahane HaMamlahti ; les familles des défunts demandent que l'événement reste apolitique dans une période troublée
Le mouvement des kibboutzim a indiqué qu’il avait annulé les apparitions prévues du ministre de la Défense Yoav Gallant et d’un député de HaMahane HaMamlahti, Alon Schuster, lors d’un événement de commémoration en hommage à ses soldats tombés sur le front, cette semaine, suite aux pressions exercées par les familles des défunts.
Ces annulations sont donc venues répondre à la demande insistante de Yad Labanim, la plus importante organisation de familles endeuillées d’Israël, et le mouvement des kibboutzim a reconnu que la présence de représentants du gouvernement pendant cette période troublée « pourrait porter atteinte aux sentiments » des proches de soldats morts au combat.
Les trois mois qui se sont déroulés depuis l’investiture du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec un mouvement de protestation massif qui s’est insurgé contre le projet de réforme du système judiciaire israélien avancé par le gouvernement, ont été marqués par de fortes tensions.
La cérémonie qui doit avoir lieu jeudi au mémorial des membres de Kibboutz tombés sur le front, situé dans le nord d’Israël, rendra hommage aux 3 120 membres du mouvement qui sont morts au combat depuis 1909. Cet événement est prévu moins d’une semaine avant Yom HaZikaron, la journée de commémoration officielle de tous ceux qui sont morts pour Israël au sein de l’État hébreu.
Un appel général avait été émis, le mois dernier, par des milliers de familles de militaires tombés au combat, demandant aux ministres de se tenir à l’écart de Yom HaZikaron parce qu’elles s’inquiétaient d’une potentielle exploitation des cérémonies à des fins politiques.
Le week-end dernier, des familles avaient demandé à la municipalité de Beer Sheva d’interdire Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, d’un événement de commémoration organisé dans la ville, avait fait savoir le site d’information Walla.
Toutefois, le maire Ruvik Danilovich avait répondu aux parents que la ville n’avait aucun contrôle sur les participants aux événements qui sont organisés par le ministre de la Défense.
Eli Ben-Shem, président de Yad Labanim, a indiqué au groupe Walla que son groupe a reçu plus de 8200 courriers demandant que les politiciens se tiennent à l’écart des cérémonies, disant que les familles s’inquiétaient des discours et des manifestations potentielles en faveur ou en défaveur du plan de refonte du système judiciaire.
Yom HaZikaron, qui commence, cette année, dans la soirée du 24 avril, est l’occasion pour de nombreux Israéliens de se rendre sur les tombes de leurs proches tués au combat ou dans des attentats terroristes.
Un grand nombre des cérémonies qui sont organisées dans les cimetières de tout le pays sont émaillées de discours prononcés par des ministres. Si l’appel des familles devait être entendu, ce serait la première fois que les politiques n’auraient pas l’autorisation de s’exprimer lors de ces événements.
Une pétition lancée par le député de l’opposition Chili Tropper (HaMahane HaMamlahti), qui aurait été signée par 90 députés du gouvernement et de l’opposition, a appelé à ce que Yom HaZikaron soit laissé à l’écart de la politique.
Des dizaines de membres de familles en deuil ont rejoint le mouvement de protestation national s’opposant au projet controversé de refonte du système de la justice dans le pays.