Le Liban somme l’envoyé d’Iran de ne pas s’immiscer dans les affaires internes du pays
Cette demande du ministère des Affaires étrangères a été adressée à Mojtaba Amani après que celui-ci eut critiqué les efforts déployés par le Liban pour désarmer le Hezbollah

Le ministère libanais des Affaires étrangères a demandé à l’ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, de ne pas s’immiscer dans les affaires internes du pays, après que ce dernier eut critiqué les efforts déployés par le Liban pour désarmer le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, allié de l’Iran, a rapporté jeudi le média saoudien Al Arabiya.
L’ambassadeur a ainsi été convoqué à Beyrouth pour une réunion avec le secrétaire général du ministère libanais des Affaires étrangères, Hani Chemaitelly, a ajouté le média, citant un communiqué du ministère.
Mercredi, lors d’une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire, Youssef Raggi, ministre libanais des Affaires étrangères, a déclaré que le Liban « rejetait toute ingérence étrangère dans ses affaires internes. Nous soutenons la neutralité positive, le respect mutuel de la souveraineté et les intérêts communs des pays arabes ».
From my statement at the meeting of Arab Foreign Ministers:
We in #Lebanon reject any foreign interference in our internal affairs. We support positive neutrality, mutual respect for sovereignty, and shared Arab interests. pic.twitter.com/LUA1C3ipow
— Youssef Raggi (@YoussefRaggi) April 23, 2025
Sur le réseau social X la semaine dernière, l’ambassadeur iranien avait qualifié le plan de désarmement de « complot contre certains Etats » sans préciser lesquels ni nommer le Hezbollah.
إن مشروع #نزع_السلاح هو مؤامرة واضحة ضد الدول. ففي الوقت الذي تواصل فيه الولايات المتحدة الأمريكية تزويد الكيان الصهيوني بأحدث الأسلحة والصواريخ، تمنع دولا من تسليح وتقوية جيوشها، وتضغط على دول أخرى لتقليص ترسانتها أو تدميرها تحت ذرائع مختلفة. وبمجرد أن تستسلم تلك الدول لمطالب…
— مجتبی امانی (@mojtaba_amaani) April 18, 2025
« À l’heure où les États-Unis d’Amérique continuent de fournir à l’entité sioniste [Israël] les armes et les missiles les plus récents, ils empêchent d’autres pays d’armer et de renforcer leurs armées », a-t-il écrit, ajoutant que l’Iran est « pleinement conscient du danger que représente cette conspiration et de la menace qu’elle fait peser sur la sécurité des peuples de la région. Nous mettons en garde les autres contre le risque de tomber dans le piège tendu par les ennemis ».
Amani, blessé lors de l’explosion déclenchée par Israël l’an dernier, de milliers de bipeurs et de talkie-walkies appartenant à des membres du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, a déclaré mercredi qu’il ne portait pas l’appareil lui-même. Il a précisé que le bipeur se trouvait dans son bureau.
Dans une interview accordée mercredi à la chaîne de télévision libanaise Al-Jadeed, Amani a déclaré que l’appareil était destiné à servir de mesure de protection. Il décrit un état d’alerte accru pendant la guerre, en particulier après l’attaque israélienne d’avril 2024 contre l’ambassade d’Iran à Damas.
Il explique que la présence du bipeur visait à garantir le maintien de la communication en cas de coupure de courant ou de défaillance du réseau.
Il y dénonce aussi ce qu’il qualifie de « crime de l’ennemi sioniste consistant à faire exploser des bipeurs au Liban, qui ne distinguait pas entre les jeunes et les vieux ».
Or, l’opération israélienne ciblait exclusivement les appareils faisant partie d’un envoi commandé par le Hezbollah et destiné à ses membres.

Il n’a pas fait mention des deux attaques directes que son pays a menées contre Israël « qui ne distinguait pas entre les jeunes et les vieux ».
L’enfant grièvement blessée par des missiles iraniens en avril dernier est sortie mardi de l’hôpital – Amina Hassouna avait été grièvement blessée à la tête le 14 avril 2024 par des éclats de missiles balistiques iraniens.
Le président libanais Joseph Aoun a déclaré dimanche que le désarmement du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, était une question « délicate » dont la mise en œuvre nécessitait des circonstances propices, avertissant que l’imposer par la force pourrait conduire le pays à la « ruine ».
Vendredi, le chef du groupe terroriste, Naïm Qassem, avait, quant à lui, affirmé que le Hezbollah « ne laisserait personne le désarmer », alors que Washington fait pression sur Beyrouth pour contraindre le groupe terroriste chiite à déposer les armes.