Le ministère de la Santé israélien défend la sévérité des mesures de restriction
Moshe Bar Siman Tov a démenti l'idée selon laquelle Israël autorise les voyageurs en provenance des États-Unis sans restriction, pour des raisons politiques

Le directeur général du ministère de la Santé a défendu mercredi soir les mesures radicales prises par Israël pour ralentir la propagation du coronavirus – considéré comme le plus sévère au monde – contre les critiques selon lesquelles elles pourraient nuire à l’économie.
« Ils avaient dit que nous avions exagéré », explique Moshe Bar Siman Tov.
« Ils avaient dit que nous avions été hystériques. Si nous n’avions pas fermé [Israël aux arrivées d’Italie] il y a quelques jours, nous serions en proie à une infection de masse aujourd’hui. »
« Nous suivons ce qui se passe aux Etats-Unis », a indiqué mercredi Moshe Bar Siman Tov, directeur du ministère de la Santé, soulignant que l’étendue de l’épidémie n’était pas encore connue dans ce pays, grand allié de l’Etat hébreu. Il a démenti l’idée selon laquelle Israël autorise les voyageurs en provenance des États-Unis sans restriction, tout en appliquant plus de restrictions à une grande partie de l’Europe, pour des raisons politiques.
Des annulations de concerts, d’événements sportifs et de défilés de Pourim ont été annoncées ce mercredi, le ministère de la Santé interdisant désormais les rassemblements de plus de 5 000 personnes dans le but d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus.
L’annonce du ministère survient quelques jours avant la fête de Pourim, qui tombe cette année le 10 mars, alors que de nombreuses villes devaient organiser des défilés. En fin d’hiver, le calendrier en Israël est également habituellement marqué par l’organisation de courses sportives, qui ont lieu avant que les températures ne deviennent trop élevées.
Les autorités ont également ajouté l’Espagne, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la France – mais pas les États-Unis – à la liste des pays desquels les Israéliens doivent se mettre en quarantaine après leur retour.
« On va demander [à compter de ce mercredi 4 mars] à toutes les personnes qui arrivent de France, d’Allemagne, de Suisse, d’Espagne et d’Autriche, et aux Israéliens qui viennent de là-bas d’entrer en isolement », a déclaré M. Netanyahu lors d’une conférence de presse au ministère de la Santé à Jérusalem.
Les Français et les ressortissants de ces autres pays européens ne pourront ainsi plus entrer sur le territoire israélien à compter du 6 mars, à 8h du matin heure israélienne, à moins qu’ils y disposent d’un lieu permanent de résidence – dans lequel ils pourront se placer en quarantaine afin d’éviter la propagation du coronavirus.
« Les personnes n’ayant pas la nationalité israélienne, ayant séjourné en France [et dans les autres pays européens listés], ne seront pas autorisées à pénétrer sur le territoire israélien sauf à pouvoir attester et prouver d’une capacité de respecter les conditions d’isolement requis de 14 jours. À défaut, ils seront dans l’obligation de retourner à leur point de départ », a précisé dans un communiqué émis ce mercredi soir l’ambassade d’Israël en France, qui a ajouté « comprendre et regretter sincèrement la gêne importante occasionnée par ces mesures » et « compter sur la compréhension de tous ».
« Nous sommes dans une meilleure situation que d’autres pays car depuis le début j’ai donné des instructions pour agir au maximum et pas au minimum. Nous avons pris des mesures strictes, très strictes, pour ralentir la propagation de la maladie en Israël », a déclaré M. Netanyahu. « Contrairement à d’autres pays, nous avons aussi opté pour une politique d’isolement et de tests approfondis », a ajouté le Premier ministre.
Ces mesures de restriction interviennent un mois avant Pessah, la Pâque juive, qui démarrera cette année le 8 avril. Tous les ans, des dizaines de milliers de Juifs du monde entier, notamment de France, viennent en Israël à l’occasion de ces fêtes.
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