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Le négociateur de l’AP appelle « tous les pays » à snober le sommet au Bahreïn

Pour Saeb Erekat, sans les Palestiniens, la conférence de juin, où Washington devrait dévoiler les aspects économiques du plan de Trump pour le Moyen-Orient, est vouée à l'échec

Saeb Erekat, le secrétaire général de l'OLP, s'adresse aux médias après une réunion avec des diplomates à Ramallah en Cisjordanie, le 30 janvier 2019. (Crédit : ABBAS MOMANI / AFP)
Saeb Erekat, le secrétaire général de l'OLP, s'adresse aux médias après une réunion avec des diplomates à Ramallah en Cisjordanie, le 30 janvier 2019. (Crédit : ABBAS MOMANI / AFP)

Le négociateur en chef de l’Autorité palestinienne, Saeb Erekat, a appelé samedi « tous les pays » à ne pas participer à la conférence de paix économique chapeautée par les États-Unis qui doit se tenir au Bahreïn le mois prochain.

La Maison Blanche a annoncé dimanche qu’elle co-organiserait le sommet prévu du 25 au 26 juin dans la capitale Manama. Elle devrait y dévoiler les aspects économiques de son plan de paix tant attendu pour le Moyen-Orient, dont le but déclaré est la prospérité des Palestiniens.

« Sans la participation des Palestiniens, la conférence échouera sûrement », a ainsi prévenu Saeb Erekat.

Insinuant que les nations arabes y participant ne s’y rendaient que parce qu’elles étaient inféodées aux États-Unis, il a indiqué que les pays ne devaient pas payer leur dette à Washington « aux dépens des Palestiniens », et les a appelés à revoir leur position.

Erekat a qualifié l’administration Trump « de pierre angulaire de l’idéologie d’extrême droite israélienne », accusant les États-Unis de « semer la peur dans la région ».

Le président américain Donald Trump prend la parole lors d’un événement organisé dans la salle Roosevelt à la Maison Blanche, le 9 mai 2019. (Alex Wong/Getty Images via JTA)

Mercredi, l’Autorité palestinienne a formellement rejeté l’invitation à la conférence de juin. Elle avait déjà indiqué qu’elle ne participerait pas à l’événement, mais ne l’avait pas officiellement décliné.

« Il s’agit d’une annonce officielle que la Palestine ne participera pas à la réunion de Manama », a déclaré Erekat dans un communiqué. « Il s’agit d’une position palestinienne collective, du président Mahmoud Abbas et du comité exécutif de l’OLP à tous les mouvements et factions politiques palestiniens, en passant par des personnalités nationales, le secteur privé et la société civile ».

Il a ajouté que l’Autorité palestinienne n’enverrait aucun représentant d’aucune sorte pour négocier en son nom.

« Ceux qui se sentent préoccupés et ceux qui veulent servir les intérêts du peuple palestinien doivent respecter cette position collective », a-t-il précisé.

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn, Khalid bin Ahmed Al-Khalifa, a indiqué que la conférence n’avait « pas d’autre but » que d’aider les Palestiniens « par le développement de leurs capacité et le développement de leurs ressources ».

Le royaume « se tient aux côtés de ses frères palestiniens dans la restauration de leurs droits légitimes sur leur terre et l’établissement d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale », a déclaré un diplomate bahreïni de haut rang mercredi dans un communiqué.

Jason Greenblatt participe au Gala du Prix international de Soutien des valeurs juives au Carnegie Hall à New York, el 28 mars 2019. (Charles Sykes/Invision/AP)

La Maison Blanche avait auparavant annoncé qu’elle dévoilerait la première phase de son plan de paix lors d’un sommet consacré à ses aspects économiques, « en mesure de créer un avenir prospère pour les Palestiniens, » d’après l’envoyé américain pour le Moyen-Orient Jason Greenblatt.

Dans sa déclaration, Erekat a rejeté cette affirmation, estimant que « le potentiel économique de la Palestine ne pourra être pleinement atteint qu’avec la fin de l’occupation israélienne, le respect du droit international et des résolutions de l’ONU ».

L’Autorité palestinienne a également critiqué les organisateurs pour avoir exclu les questions politiques essentielles du programme de la conférence.

S’exprimant auprès du Conseil de sécurité de l’ONU mercredi, Greenblatt a déclaré que « les Palestiniens feraient erreur s’ils ne se joignaient pas à nous ».

« Ils n’ont rien à perdre et beaucoup à gagner en se joignant à nous. Mais le choix leur revient, bien sûr », a ajouté celui qui a conçu le plan de paix avec le gendre du président Donald Trump, Jared Kushner.

Ashraf Jabari, à gauche, participe à une conférence à Jérusalem sur la souveraineté israélienne en Cisjordanie le 12 février 2017. (Gershon Elinson/Flash90)

Pour l’instant, le seul homme d’affaires palestinien ayant annoncé sa présence au sommet est Ashraf Jabari, un industriel de Hébron qui entretient des liens étroits avec l’administration Trump et des habitants des implantations. Il est considéré par certains comme étant très à l’écart de la pensée majoritaire des Palestiniens.

Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont également fait savoir qu’ils enverraient des délégations au Bahreïn. Le ministre des Finances Moshe Kahlon a également l’intention de s’y rendre.

Abbas a gelé les relations diplomatiques avec les États-Unis depuis que le président Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.

L’administration Trump a répondu par une série de mesures punitives, notamment une coupe budgétaire dans l’aide allouée à l’Autorité palestinienne et la fin du financement de l’UNRWA.

L’UNRWA, bien que problématique, assure des missions d’éducation et des services de santé et d’alimentation aux quelque 5,3 millions de réfugiés palestiniens présents en Jordanie, au Liban, en Syrie, dans la bande de Gaza en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

L’envoyé des Nations unies au Moyen-Orient s’est également exprimé devant le Conseil de sécurité de l’ONU mercredi, exhortant les Etats membres à continuer d’aider les réfugiés palestiniens.

Nikolay Mladenov, coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, à Yad Vashem, le 28 août 2017. ( Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Bien qu’il n’ait pas mentionné le plan de paix de Trump, Mladenov a prévenu que les efforts visant à mettre un terme à la crise humanitaire croissante à Gaza étaient voués à l’échec sans les contours d’une solution politique.

« Les aides économiques et humanitaires sont très importants pour la population et sont également essentielles pour créer un environnement favorable à des négociations viables », a-t-il ainsi assuré d’après un communiqué de son bureau. « Cependant, la solution au conflit reste profondément politique ».

« Il n’y a pas de raccourcis pour une paix durable », a-t-il ajouté.

L’AFP a contribué à cet article.

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