Israël en guerre - Jour 593

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Interview

Le père d’un otage américano-israélien exhorte Adam Boehler à reprendre les négociations

Selon Adi Alexander, c'est lors des pourparlers menés par l'envoyé de Trump avec le Hamas que la libération d'Edan a été la plus proche, abandonnés suite au tollé suscité par Israël et le parti républicain

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Yaël et Adi Alexander, les parents de l'otage israélo-américain Edan Alexander, détenu à Gaza par des terroristes palestiniens, rentrant dans l'aile ouest de la Maison Blanche après avoir parlé aux journalistes, à Washington, le 13 décembre 2023. (Crédit : Chip Somodevilla/Getty Images/AFP)
Yaël et Adi Alexander, les parents de l'otage israélo-américain Edan Alexander, détenu à Gaza par des terroristes palestiniens, rentrant dans l'aile ouest de la Maison Blanche après avoir parlé aux journalistes, à Washington, le 13 décembre 2023. (Crédit : Chip Somodevilla/Getty Images/AFP)

Le père de l’otage israélo-américain Edan Alexander a exhorté mardi l’administration Trump à envoyer à nouveau son envoyé spécial Adam Boehler pour mener les négociations, affirmant que les pourparlers directs de ce dernier avec le groupe terroriste palestinien du Hamas le mois dernier avaient été le moment où son fils avait été le plus proche d’être libéré de sa captivité à Gaza.

« Pourquoi ne pas replacer Adam Boehler au cœur du dossier ? C’est grâce aux efforts d’Adam qu’Edan a été le plus près d’être relâché. J’en suis certain », a déclaré Adi Alexander lors d’une interview accordée au Times of Israel.

Boehler a tenu trois réunions sans précédent avec des responsables du Hamas au Qatar début mars, dans le but principal de négocier un accord moins ambitieux pour obtenir la libération d’Edan et la restitution des corps de quatre autres otages américano-israéliens.

Le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, qui dirige l’équipe de négociation israélienne, n’a été informé de ces pourparlers qu’après coup et les a divulgués à la presse afin de saboter les efforts, ont déclaré un responsable américain et un responsable israélien au Times of Israel.

« Les pourparlers ont été sabotés. Adam a essuyé de vives critiques politiques simplement pour avoir fait son travail », selon Adi.

Dermer s’était emporté contre Boehler pour avoir proposé au Hamas la libération de 100 des 300 prisonniers palestiniens purgeant une peine à perpétuité dans des prisons israéliennes sans l’aval de Jérusalem. Outre la colère d’Israël, Boehler a également été critiqué par certains hauts responsables républicains du Congrès, tandis que d’autres responsables de l’administration Trump se sont gardés d’apporter leur soutien.

L’envoyé américain pour les otages, Adam Boehler, s’exprimant lors d’une cérémonie au Département d’État américain, à Washington, le 6 mars 2025. (Crédit : Jim Watson/AFP)

Une fois que les réunions confidentielles ont été divulguées à la presse le 5 mars, le Hamas a tardé à répondre à l’offre, avant de finalement l’accepter le 14 mars, avait confirmé Boehler la semaine dernière.

Mais entre-temps, l’administration Trump avait abandonné la voie directe menée par Boehler pour revenir à la voie initiale dirigée par l’envoyé spécial américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui avait négocié avec le groupe terroriste palestinien par l’intermédiaire des médiateurs égyptiens et qataris.

Boehler a déclaré la semaine dernière qu’il pourrait reprendre ses pourparlers directs avec le Hamas, mais il a été largement écarté du dossier israélien depuis que ces négociations ont été divulguées.

Dans l’intervalle, Witkoff a cherché à négocier un accord de cessez-le-feu provisoire qui permettrait la libération d’une partie des vingt-quatre otages encore en vie.

Des montagnes de déchets jonchant l’ancien site du marché Firas à Gaza, transformé en décharge pendant la guerre, le 21 avril 2025. (Crédit : Omar Al-Qatta/AFP)

Le Hamas a globalement rejeté toutes ces offres, préférant négocier la libération immédiate de tous les otages en échange de la fin de la guerre ou d’un accord provisoire assorti de garanties, éventuellement sous la forme d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU menaçant Israël de sanctions, et stipulant que ce dernier s’engagerait à négocier une fin définitive au conflit.

Ces pourparlers devaient avoir lieu dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu progressif signé par les deux parties en janvier, mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait tenté de renégocier les termes de l’accord après coup afin d’éviter de passer à la deuxième phase, qui prévoyait le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza et la fin définitive de la guerre en échange de la libération des vingt-quatre otages encore en vie.

« Personne du côté israélien n’a jamais négocié la deuxième phase. Ils ont simplement battu en retraite et repris les combats », a déclaré Adi, faisant référence à la décision israélienne de reprendre les opérations militaires intensives dans toute la bande de Gaza le 18 mars.

« Je ne comprends pas comment, après des semaines sans se parler, ils pourraient revenir en arrière. Je ne comprends pas la logique derrière cela. »

De nombreuses familles d’otages ont appelé à un accord global qui permettrait de libérer les 59 otages restants. Des sondages répétés ont également montré qu’une majorité de la population israélienne soutient la fin de la guerre dans le but de parvenir à cette issue.

Netanyahu et une grande partie de son gouvernement ont rejeté un tel accord, arguant que mettre fin à la guerre et retirer les troupes israéliennes de Gaza laisserait le groupe terroriste palestinien du Hamas au pouvoir.

En conséquence, Adi a soutenu qu’un accord provisoire était la seule possibilité réaliste. « C’est ce qui va se passer, si cela se passe. Je ne pense pas qu’un accord plus important soit envisageable. Le paysage politique israélien ne permet pas une telle chose. »

Alors qu’Adi avait initialement affirmé que la pression militaire exercée par Israël au cours du mois dernier avait « fait bouger les lignes », il a ensuite soutenu que le Hamas n’avait pas renoncé à sa principale revendication, à savoir la fin de la guerre.

« Les deux parties doivent subir la même pression. Le Hamas n’est pas favorable à un accord mineur et [Netanyahu] n’est pas favorable à un accord majeur », a-t-il déclaré.

Le président américain Donald Trump accueillant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche, à Washington, le 7 avril 2025. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Le président américain Donald Trump a discuté de la guerre à Gaza lors d’un appel téléphonique mardi matin avec Netanyahu, selon un responsable américain.

Mais Trump n’a pas abordé cette question dans son bref message publié sur Truth Social, qui résume globalement cet entretien téléphonique.

« Tout est au point mort, et les otages sont dans l’incertitude », a déploré Adi.

Le père de cet otage âgé de 21 ans semble préférer l’approche adoptée par l’administration Trump dans le conflit à Gaza, estimant que l’accent mis par l’ancien président américain Joe Biden sur l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza et sur une solution à deux États pour résoudre le conflit a conduit le Hamas à durcir sa position.

Le soldat Edan Alexander dans une vidéo de propagande diffusée par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 12 avril 2025. (Crédit : Autorisation)

Il a toutefois ajouté : « Je ne sais pas si [l’approche de Trump] est plus efficace, car je ne sais pas si le Hamas assouplit sa position. La demande initiale du Hamas reste la même : mettre fin à la guerre. »

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