Le prix Médicis décerné à Nathalie Azoulai et Hakan Günday
"Titus n'aimait pas Bérénice" mélange le roman très contemporain d'un chagrin d'amour d'aujourd'hui et la vie paradoxale de Racine
Le Médicis, l’un des prix littéraires français, a été décerné jeudi à Nathalie Azoulai pour « Titus n’aimait pas Bérénice » et, pour le livre étranger, à l’écrivain turc Hakan Günday pour « Encore », a annoncé le jury.
Nathalie Azoulai, 49 ans, était la seule femme parmi les finalistes du prix Goncourt qui a finalement été attribué mardi à Mathias Enard pour « Boussole ».
« Je suis très heureuse. C’était une semaine difficile, mais qui se termine de la plus belle des manières. J’étais aussi nommée sur quelques autres listes et il y a ce jeu de l’attente (…) qui se conclut admirablement », a réagi l’écrivain.
Nathalie Azoulai a puisé son inspiration dans l’oeuvre de Racine (sa pièce, « Bénénice », est publiée en 1670) et s’est immergée dans le Grand Siècle de Louis XIV, pour écrire « Titus n’aimait pas Bérénice » qui n’en est pas moins un roman très contemporain sur un chagrin d’amour d’aujourd’hui.
En 2002, son roman Mère agitée lui vaut une première reconnaissance suivie d’un intérêt grandissant, notamment à l’occasion de la parution des Manifestations en 2005, roman politique qui traite de la montée de l’antisémitisme en France à la fin du 20e siècle. Elle a écrit six romans et a en outre participé à plusieurs scénarios pour la télévision et le cinéma.
Hakan Günday (39 ans), s’est mis lui dans la peau d’un passeur dans « Encore ». Il s’inspire du trafic de clandestins pour écrire une charge virulente contre ceux qui profitent de la détresse des migrants, avec la complicité d’un pouvoir corrompu.
L’an dernier, c’est Antoine Volodine (« Terminus radieux »), et l’Australienne Lily Brett (« Lola Bensky ») qui avaient été primés.