Israël en guerre - Jour 54

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Le procureur accuse Azaria d’incohérence dans son témoignage

Elor Azaria dit à la cour que s’il avait voulu tuer le terroriste par revanche, il aurait tiré à bout portant

Elor Azaria, au centre, un soldat israélien qui a tué un terroriste palestinien à Hébron, pendant une audience à la Cour militaire de Jaffa, le 26 juillet 2016. (Crédit : Flash90)
Elor Azaria, au centre, un soldat israélien qui a tué un terroriste palestinien à Hébron, pendant une audience à la Cour militaire de Jaffa, le 26 juillet 2016. (Crédit : Flash90)

Pendant son troisième jour à la barre mardi, le soldat israélien jugé pour avoir tiré sur un attaquant palestinien neutralisé a été vivement critiqué par les procureurs militaires pour les incohérences apparentes de son témoignage sur les faits du 24 mars.

Le sergent Elor Azaria répondait aux questions de l’accusation sur l’incident, pendant lequel il a été filmé en train de tirer sur un assaillant palestinien, Abdel Fattah al-Sharif, presque 15 minutes après avoir qu’il a été blessé par des soldats qu’il tentait de poignarder à Hébron.

Le procureur en chef, le lieutenant colonel Nadav Weissman, a sans cesse interrogé Azaria, qui a été inculpé d’homicide, pour savoir quand exactement il avait pris la décision d’ouvrir le feu.

Dans son précédent témoignage, Azaria avait déclaré qu’il avait entendu des cris suggérant que l’attaquant neutralisé aurait pu porter des explosifs sous son manteau et posait toujours un danger, ce qui, associé aux légers mouvements d’al-Sharif, l’a poussé à prendre une décision rapide et à tirer. Cependant, les preuves récoltées sur la vidéo de l’incident montrent que les cris ont eu lieu environ deux minutes avant que le coup fatal ne soit tiré.

Un soldat israélien chargeant son arme avant de sembler tirer à la tête sur un assaillant palestinien au sol, apparemment désarmé, à la suite d'une attaque au couteau à Hébron, le 24 mars 2016. (Crédit : capture d'écran B'TSelem)
Un soldat israélien chargeant son arme avant de sembler tirer à la tête sur un assaillant palestinien au sol, apparemment désarmé, à la suite d’une attaque au couteau à Hébron, le 24 mars 2016. (Crédit : capture d’écran B’TSelem)

« Vous avez décidé de tirer sur lui deux minutes avant d’effectivement tirer », a déclaré Weissman à Azaria avant que le film du tir ne soit présenté à la cour.

« Ce n’est pas vrai, a rétorqué le soldat. Je n’y étais pas avec un chronomètre. Vous essayez de m’avoir en jouant sur les mots. »

Weissman a ensuite demandé à Azaria d’identifier le moment, dans la vidéo, où il a décidé que Sharif posait un danger immédiat.

Après qu’il a échoué à le faire, Weissman a dit à Azaria que « le fait que vous ne puissiez pas identifier ce moment prouve que vous n’avez pas tiré par peur, mais pour d’autres raisons. »

« C’est votre opinion, mais j’ai tiré pour sauver des vies, a répliqué Azaria. Si j’avais tiré par revanche, j’aurai marché vers lui et aurait tiré dans sa tête à bout portant. »

Weissman a interrogé Azaria sur une conversation qu’il aurait eu avec un camarade qui a déjà témoigné dans le procès que, quelques moments avant qu’Azaria n’ouvre le feu, il lui avait dit que les démineurs étaient en train d’arriver pour sécuriser les lieux.

« Je ne me souviens pas avoir eu une discussion avec lui à ce moment, a déclaré Azaria. Je me souviens de discussions à propos des démineurs, mais je ne me souviens pas précisément qui a dit quoi. »

Weissman a également contesté l’affirmation d’Azaria, qu’il était inhabituel que Sarif porte un manteau parce qu’il faisait chaud. Même si Azaria a témoigné qu’il avait l’impression qu’il faisait 30°C ce jour-là à Hébron, les enregistrements météorologiques montrent que la température était en fait de 19°C.

Tom Naaman, officier commandant d'Elor Azaria, arrive à la cour militaire de Jaffa, le 16 juin 2016. (Crédit : Flash90)
Tom Naaman, officier commandant d’Elor Azaria, arrive à la cour militaire de Jaffa, le 16 juin 2016. (Crédit : Flash90)

Azaria a également démenti avoir dit que le terroriste « méritait de mourir », alors que son commandant de compagnie, Tom Naaman, et un autre soldat ont tous deux témoigné devant la cour et déclaré qu’il l’avait fait.

« Je suis quasiment certain de ne pas avoir dit cette phrase, a-t-il déclaré. Et si je l’ai dit, cela faisait partie d’une phrase qui a été mal interprétée. »

Lundi, pendant le premier jour de son contre-interrogatoire, Azaria a déclaré à la cour que Naaman, qu’il accuse de l’avoir giflé de colère après le tir, n’avait pas parlé dans son témoignage de certains points cruciaux et avait « menti sur quelques points ».

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