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Le procureur général s’inquiète des attaques au sujet des enquêtes sur Netanyahu

Mandelblit promet de "respecter la loi" dans les affaires de corruption concernant le Premier ministre, alors que ses partisans et ses opposants tentent d'influencer les enquêtes

Le procureur général Avichai Mandelblit lors d'une conférence à Jérusalem le 3 septembre 2018. (Yonatan Sindel/Flash90)
Le procureur général Avichai Mandelblit lors d'une conférence à Jérusalem le 3 septembre 2018. (Yonatan Sindel/Flash90)

Le procureur général Avichai Mandelblit a averti mercredi que les tentatives destinées à le discréditer et à discréditer les procureurs de haut rang vont s’intensifier à mesure que la décision d’inculper le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans une série d’enquêtes sur de la corruption serait confirmée.

Tout en indiquant qu’une telle décision était proche, M. Mandelblit n’a pas voulu dire quand celle-ci serait prise ni quand les enquêteurs achèveraient leur travail.

« Mais je sais que les efforts qui visent à délégitimer le travail du bureau du procureur de l’État et le mien en tant que chef du ministère public ne feront que s’intensifier » à mesure que la décision approche, a-t-il déclaré.

S’exprimant lors d’une manifestation organisée à Jérusalem à l’occasion du 70e anniversaire du bureau du procureur général, M. Mandelblit a également rejeté les allégations de partialité parmi les procureurs, formulées par des alliés politiques de Netanyahu.

« La semaine dernière, on a entendu dire qu’ ‘à certains égards’, le ministère de la Justice est comme ‘Sodome’ et, à une autre occasion, on a prétendu que le bureau du procureur [de l’État] avait un parti pris politique et qu’il persécutait même le Premier ministre », a-t-il ajouté, faisant référence dans la première affaire aux remarques du président de la coalition David Amsalem, membre du Likud.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) et le procureur général Avichai Mandelblit lors d’une réunion du cabinet en juillet 2015, alors que Mandelblit était secrétaire du cabinet. (Emil Salman/POOL)

Mandelblit a déclaré que de tels commentaires sont « inacceptables » et visent à faire pression sur les procureurs pour qu’ils ne prononcent pas un acte d’accusation. Il les a comparés à « des efforts parallèles qui demandent une décision de poursuites à tout prix, avant même que les enquêtes soient terminées et quels que soient leurs résultats ».

Devant de telles pressions, Mandelblit a juré : « nous marcherons toujours droit sur le chemin de la loi. »

La façon dont Mandelblit mène les enquêtes concernant Netanyahu a fait l’objet de vives critiques de la part de l’ensemble de l’échiquier politique israélien. Les partisans du Premier ministre à droite prétendent qu’il s’agit d’un effort anti-démocratique pour le renverser, tandis que les critiques à gauche accusent Mandelblit de faire traîner les enquêtes, en rappelant que c’est Netanyahu qui l’a nommé à son poste, et qu’auparavant il était son secrétaire de cabinet.

Mandelblit a rejeté ces critiques et a également dénoncé les attaques contre les médias et les forces de l’ordre car ces institutions ont été dénigrées par le Premier ministre et ses alliés.

Le président Reuven Rivlin a également pris la parole lors de l’événement de mercredi, exhortant les procureurs à « ne pas avoir peur, ne pas être intimidés, ne craindre personne ».

« Votre devoir au nom du public et de l’intérêt public est de ne pas laisser les bruits de fond interférer avec votre jugement et de protéger jalousement vos normes éthiques et professionnelles », a déclaré le président, qui, comme Mandelblit, a dénoncé les attaques contre la presse et les autorités judiciaires.

Le président Reuven Rivlin serre la main de l’ancien procureur général Yehuda Weinstein (2e à gauche) sous le regard du procureur général actuel Avichai Mandelblit (G) lors d’une conférence à Jérusalem marquant le 70e anniversaire du ministère public de l’État, le 17 octobre 2018. (Mark Neiman/GPO)

Netanyahu fait actuellement l’objet d’une enquête pour corruption dans trois affaires distinctes, et des parlementaires proches de lui ont lancé des attaques contre la presse et la police, proposant une loi visant à limiter leur capacité à enquêter ou à dénoncer des personnalités publiques.

Dans deux affaires, 1000 et 2000, la police a déjà recommandé des inculpations pour corruption contre le Premier ministre.

Dans l’affaire 1000, Netanyahu est soupçonné d’avoir reçu des avantages d’une valeur d’environ un million de shekels (250 000 euros) de la part de bienfaiteurs milliardaires en échange de faveurs. L’affaire 2000 porte sur une entente présumée entre Netanyahu et Arnon Mozes, l’éditeur du journal Yedioth Ahronoth, dans laquelle le Premier ministre devait affaiblir un quotidien rival, le Israel Hayom de Sheldon Adelson, en échange de couvertures plus favorables par le journal Yedioth.

M. Netanyahu est également soupçonné d’avoir fait avancer des décisions réglementaires en tant que ministre de la Communication et Premier ministre au profit de Shaul Elovitch, actionnaire majoritaire de Bezeq, la plus grande entreprise de télécommunications du pays, dans une enquête appelée affaire 4000. La police soupçonne qu’en échange, il ait reçu une couverture positive de la part du site d’information Walla d’Elovitch, ce qui, selon elle, pourrait constituer un acte de corruption.

Le Premier ministre a subi 12 interrogatoires de la part des enquêteurs dans ces affaires, dans lesquelles il a nié avoir commis le moindre acte répréhensible.

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