Le rabbinat de Haifa empêcherait le mariage de couples liés à une organisation rivale
Tzohar exige une enquête policière pour discrimination contre l'organisation après une deuxième série de plaintes
L’organisation rabbinique Tzohar a demandé une enquête policière suite à un reportage ayant montré que le rabbinat de Haïfa avait refusé à certains couples un certificat pour se marier en raison de leur demande qu’un rabbin de Tzohar officie lors de leur mariage.
La demande de Tzohar – une organisation de rabbins sionistes religieux qui cherchent à combler le fossé entre les Juifs religieux et laïcs d’Israël – survient après que la Deuxième chaîne de télévision ait dit que le rabbinat de Haifa avait informé plus de 100 couples locaux qui s’étaient inscrits par l’intermédiaire de Tzohar que leurs demandes étaient rejetées. Les diverses raisons invoquées pour les refus, selon la chaîne, se sont révélées plus tard être totalement infondées.
Les raisons invoquées comprenaient des allégations selon lesquelles l’un des membres du couple n’était juif, qu’il avait été marié auparavant, ou qu’il était l’enfant de parents non mariés.
Des responsables du rabbinat de Haifa avaient reconnu que les motifs de rejet étaient dénués de fondement, selon le reportage.
En Israël, la seule voie légale pour les Juifs de se marier est de faire appel au rabbinat – le mariage civil n’existe pas. Alors que les rabbins de Tzohar effectuent la cérémonie proprement dite, et prodiguent des conseils avant le mariage, les couples doivent cependant terminer l’enregistrement officiel par leur rabbinat local. Des milliers de couples israéliens – en particulier laïcs – choisissent de se marier avec Tzohar, en raison d’une approche plus souple par rapport au processus plus bureaucratique associé aux services rabbiniques centraux.
Le rabbin David Stav, fondateur et président de Tzohar, a demandé au chef de la police Roni Alsheich, au procureur général Avichai Mandelblitt et au procureur Shai Nitzan d’ouvrir une enquête criminelle contre le rabbinat de Haifa.
Dans une lettre publiée par Tzohar, le rabbin Stav a écrit : « Les mesures prises par les fonctionnaires du rabbinat constituent des infractions graves de falsification de documents, d’utilisation abusive d’une position d’influence, de fraude et abus de confiance. »
Le ministère des Affaires religieuses a dit à la Deuxième chaîne qu’il allait enquêter sur les allégations, et prendre des mesures disciplinaires si nécessaire.
Le reportage a été diffusé quelques jours après que des Israéliens d’origine éthiopienne dans la ville de Petah Tikva aient allégué qu’ils se voient régulièrement refuser le droit de se marier par le rabbinat de la ville, en raison de questions sur leur judéité.
Sous les auspices du grand rabbin sépharade de la ville Binyamin Atias, des membres de la communauté éthiopienne de la ville forte de 10 000 âmes affirment que le rabbinat local exige régulièrement qu’ils produisent des documents prouvant leur conversion, des garanties d’un rabbin qu’ils sont des juifs orthodoxes pratiquants, et enquête sur le couple avant de les rejeter en fin de compte.