Israël en guerre - Jour 535

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Le sort de l’otage népalais Bipin Joshi inquiète sa famille et ses amis

L'étudiant en agriculture de 23 ans a été enlevé par les terroristes du Hamas dans le kibboutz Alumim où il travaillait, trois semaines seulement après son arrivée en Israël

Bipin Joshi, étudiant népalais en agriculture, pris en otages par le Hamas au Kibboutz Alumim le 7 octobre 2023. (Autorisation)
Bipin Joshi, étudiant népalais en agriculture, pris en otages par le Hamas au Kibboutz Alumim le 7 octobre 2023. (Autorisation)

Le mauvais sort s’est abattu sur lui trois semaines après son arrivée en Israël pour travailler dans un kibboutz agricole. Enlevé lors de l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, l’étudiant népalais Bipin Joshi est retenu depuis 500 jours à Gaza.

Il avait 23 ans au moment de son enlèvement au kibboutz Alumim par des commandos du groupe terroriste palestinien, près de la bande de Gaza. Depuis, aucune nouvelle sur le sort du jeune homme arrivé à la mi-septembre 2023, dans le cadre d’un accord entre le Népal et Israël.

« On ne parle pas assez de lui », dit son ami népalais Himanchal Kattel, resté en Israël pour poursuivre des études en agriculture à Rehovot.

Ce dernier a également été témoin des tueries dans le kibboutz et est considéré, avec Joshi, comme l’un des seuls survivants du massacre qui y a été commis le jour de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Encore bouleversé par ce qu’il a vécu ce jour-là, Kattel a raconté à l’AFP avoir entendu la sirène d’alerte et s’être réfugié, avec ses collègues, dans l’abri proche du bâtiment où ils vivaient dans ce kibboutz agricole.

Il raconte qu’une grenade a été lancée dans l’abri, que Bipin l’a prise avant qu’elle n’explose et l’a jetée, lui « sauvant la vie ».

« Comme un frère »

Quelques instants plus tard, les étudiants réfugiés dans un autre abri plus grand sont pris au piège quand des terroristes du Hamas « brisent le loquet, entrent dans l’abri et tirent sur nous, tuant cinq de nos amis et en blessant deux ».

Kattel est lui-même blessé par trois balles et voit Joshi se faire enlever.

« Il est comme un frère pour moi, plus qu’un frère en réalité. J’ai vécu quatre ans avec lui pendant nos études », raconte-t-il.

Des débris et des objets incendiés éparpillés à l’intérieur d’un bâtiment du kibboutz Alumim suite à l’attaque du Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël, le 18 octobre 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen / AFP)

Une photo des dix étudiants népalais tués par le Hamas ce jour-là est accrochée dans sa chambre du dortoir universitaire.

Au Népal, son père Mahananda Joshi a déclaré à l’AFP que la famille était extrêmement inquiète, attendant « la moindre nouvelle – la moindre chose – à son sujet ».

« Tant d’autres ont été libérés, mais notre fils reste captif », a déclaré le père.

Le Népal fait des « efforts diplomatiques constants à tous les niveaux pour obtenir la libération de Bipin Joshi », a assuré à l’AFP un porte-parole du gouvernement, Krishna Prasad Dhakal.

La ministre népalaise des Affaires étrangères, Arzu Rana Deuba, a déclaré à propos de Joshi que « le Premier ministre et la ministre des Affaires étrangères du pays sont en contact avec d’autres dirigeants pour demander sa libération ».

Deuba a rencontré son homologue iranien, Abbas Araghchi, en marge de la conférence sur l’océan Indien qui s’est tenue lundi à Mascate (Oman), et lui a demandé d’aider à obtenir la libération de Joshi, a indiqué le ministère népalais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Araghchi, dont le pays finance le Hamas et s’est engagé à détruire Israël,
« a réitéré son engagement à assurer la liaison avec les parties
concernées » pour obtenir la libération rapide de Joshi, selon le communiqué.

Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, parmi lesquels 34 étrangers, 70 sont encore retenus à Gaza dont au moins 35 sont considérés comme morts par l’armée israélienne. Certains otages libérés depuis le début de la trêve le 19 janvier ont indiqué avoir été retenus captifs pendant des mois dans des tunnels du groupe terroriste.

Le kibboutz Alumim a été le théâtre d’un massacre de 22 travailleurs agricoles, dix Népalais et douze Thaïlandais. L’armée a fini par repousser les assaillants.

Avant son enlèvement, Bipin Joshi a eu le temps de prendre des photos avec son téléphone, où on le voit sourire avec ses amis.

La dernière image de lui est celle d’une caméra de surveillance du kibboutz près de l’étable le montrant debout, tenu par ses ravisseurs l’emmenant en direction de Gaza.

À cet endroit, le kibboutz a mis un drapeau népalais et des bougies sont allumées régulièrement à la mémoire des victimes.

Kattel montre des vidéos du groupe d’ouvriers cachés derrière des sacs de riz dans l’abri, le regard terrifié, peu de temps avant leur mort.

« Il ne savait rien »

La maison des étudiants thaïlandais, elle, a été incendiée et il ne reste qu’un pan de mur, un « mur du souvenir », pour Gad Shparer, habitant du kibboutz et responsable à l’époque du groupe d’ouvriers.

Natif d’Alumim, Shparer, 45 ans, se souvient des heures d’attente, enfermé dans l’abri de sa maison avant d’avoir des nouvelles de ses employés.

Arrivant sur place quelques heures après l’attaque, il découvre les corps et apprend que Bipin Joshi a été enlevé.

« Je pensais qu’ils étaient tous morts, à l’exception de Bipin qui avait été capturé. Mais quand je suis arrivé dans la chambre d’hôpital, j’ai soudainement vu Himanchal Kattel. On s’est embrassés, et j’ai commencé à pleurer. J’étais avec un ami qui m’a dit :  ‘Je ne t’ai jamais vu pleurer comme ça avant’ », dit Shparer.

Des travailleurs étrangers travaillent dans une ferme proche de la frontière avec Gaza, pendant la guerre que se déroule dans l’enclave, dans le sud d’Israël, le 25 décembre 2023. (Moshe Shai/Flash90)

Très attaché tant aux Népalais qu’aux Thaïlandais avec qui il travaillait dans les champs et les vergers, Shparer participe chaque samedi soir aux rassemblements pour la libération des otages encore retenus à Gaza.

« Il faut que tous les otages soient libérés et Bipin avec eux […], il ne savait rien de cette guerre et il est en captivité depuis 16 mois », déplore Kattel.

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