Le suspect de la fusillade de Nashville a loué Hitler et partagé des contenus néo-nazis
La police enquête sur un manifeste antisémite et hostile aux Noirs attribué à l'auteur de la fusillade, 17 ans et Noir lui-même, qui a abattu un élève de sa classe

JTA – La police du Tennessee a ouvert une enquête pour déterminer si un manifeste raciste et antisémite publié en ligne a été rédigé par un adolescent accusé d’avoir perpétré une fusillade meurtrière dans une école de Nashville mercredi.
Le suspect, identifié comme Solomon Henderson, 17 ans, aurait diffusé en direct une vidéo de l’attaque et publié des contenus sur ses réseaux sociaux avant la fusillade. Ces contenus ont été retirés après la découverte de leur lien avec la fusillade.
La fusillade, survenue au lycée Antioch, a coûté la vie à un élève. Selon les autorités, Henderson se serait suicidé après avoir abattu l’autre étudiant.
Selon The Tennessean, les documents attribués à Henderson comprenaient des éloges à Adolf Hitler, des opinions opposées au « mélange des races », ainsi que des références à d’autres fusillades dans des écoles, notamment celle d’une école chrétienne de Nashville en 2023.
« Nos analystes ont localisé un manifeste tentaculaire rempli de contenu anti-Noirs, de références à l’accélérationnisme et à l’antisémitisme », a déclaré Carla Hill, du Centre sur l’extrémisme de l’Anti-Defamation League (ADL). « Il a également plagié divers manifestes et publications d’extrême droite, notamment le collectif Terrorgram et un manifeste de Matthew Harris. »
Harris, ancien professeur de philosophie, avait été arrêté en 2022 après avoir menacé l’université de Californie à Los Angeles, où il travaillait, de commettre une fusillade de masse. Harris, qui est Noir, avait publié un manifeste de 800 pages comprenant des appels explicites à la violence contre les Juifs et les blancs. Le collectif Terrorgram est un groupe suprématiste blanc dont plusieurs dirigeants ont été arrêtés en septembre.

Le responsable présumé de la fusillade au lycée d’Antioch, également Noir, aurait exprimé dans les documents supposément publiés par lui « une honte d’être Noir ».
Le contenu comprenait également une affiche de la Goyim Defense League, un groupe connu pour diffuser de la propagande antisémite.
Le manifeste semble par ailleurs inclure une citation (non attribuée) tirée du manifeste de l’assaillant de l’attaque contre une mosquée en Nouvelle-Zélande en 2019. Ce dernier avait déclaré avoir été influencé par la commentatrice conservatrice Candace Owens. Bien que les experts en sécurité ne s’accordent pas sur la sincérité de cette affirmation, Owens avait publiquement condamné l’attaque ainsi que son auteur.

Selon les autorités, Henderson aurait été radicalisé en ligne. « Ces espaces en ligne glorifient non seulement les fantasmes violents, les idéologies extrémistes et les tueurs de masse, mais ils alimentent également la violence hors ligne — des actes souvent aussi incompréhensibles que les idéologies qui les motivent », a déclaré Oren Segal, vice-président de l’ADL Center on Extremism, dans un communiqué.
La fusillade dans le Tennessee vient s’ajouter à une longue liste d’attaques perpétrées par des individus radicalisés en ligne par des mouvements d’extrême droite. Parmi ces incidents figurent la fusillade de la synagogue de Pittsburgh en 2018, où 11 Juifs ont été assassinés pendant la prière, une attaque livestreamée dans une synagogue en Allemagne en 2019, ainsi que des tueries de masse à Buffalo (État de New York), au Texas et en Nouvelle-Zélande. Les terroristes, auteurs de ces attaques, partageaient des croyances fondées sur la théorie du complot antisémite du « grand remplacement ».
La plateforme de streaming Kick a indiqué avoir supprimé les images de l’attaque de Nashville, qui auraient été « partiellement retransmises en direct » sur sa plateforme. « Kick a rapidement banni le compte et retiré la vidéo. La violence n’a pas sa place sur Kick », a tweeté la société. « Nous travaillons activement avec les forces de l’ordre et prenons toutes les mesures nécessaires pour soutenir leur enquête. »
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.