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L’EAPC accusée de ne pas avoir traité les problèmes de la ligne Eilat-Ashkelon – rapport

Selon le contrôleur de l'État, la compagnie pétrolière nationale a distribué des primes pendant l'année de la fuite ; le gouvernement aurait traîné en ce qui concerne l'importation de pétrole

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

La fuite massive de pétrole dans la réserve naturelle d'Evrona, dans le sud d’Israël, en 2014. (Crédit : Ministère de l'Environnement)
La fuite massive de pétrole dans la réserve naturelle d'Evrona, dans le sud d’Israël, en 2014. (Crédit : Ministère de l'Environnement)

La société publique Europe Asia Pipeline Company (EAPC) n’a pas traité trois vannes le long du tuyau qui achemine le pétrole brut entre Eilat sur la mer Rouge et Ashkelon sur la Méditerranée, malgré les appels à le faire depuis 2015. Le contrôleur de l’État a indiqué dans un rapport publié mercredi qu’une grande partie de la ligne traverse des zones de sensibilité environnementale élevée à très élevée.

En dressant une liste de problèmes à résoudre, Matanyahu Englman brosse un tableau des dysfonctionnements au sein de l’EAPC et du gouvernement. Il décrit comment le premier a accordé des primes de performance à son personnel l’année où une fuite de pétrole très importante s’est produite dans l’une de ses canalisations. Il reproche également aux gouvernements de ne pas avoir préparé l’infrastructure pétrolière à une situation d’urgence telle qu’une guerre et d’avoir mis deux ans et demi à décider de lever ou non les restrictions en matière de protection de l’environnement sur les quantités de pétrole que la compagnie pouvait importer.

Sur les 254 kilomètres d’oléoducs qui relient Eilat à Ashkelon, 119 kilomètres traversent des zones dont la sensibilité environnementale est « élevée à très élevée », indique le rapport, et 101 kilomètres traversent des réserves naturelles et des parcs nationaux.

Trois fuites de pétrole importantes se sont produites ces dernières années : le long du cours d’eau saisonnier de Zin près de la mer Morte en 2011, dans la réserve naturelle d’Evrona près d’Eilat en 2014, et près du moshav Mashan à proximité d’Ashkelon en 2021.

Pourtant, la société n’a pas tenu compte d’une recommandation formulée en 2015 dans une étude des risques environnementaux réalisée pour son compte (et réitérée par le ministère de l’Environnement en 2022), à savoir l’installation de deux vannes supplémentaires le long d’un tronçon de l’oléoduc reliant Eilat à Ashkelon (Ligne 42) qui présentait un risque élevé, et le déplacement d’une vanne supplémentaire (dans une situation de faible risque).

En outre, le contrôleur de l’État souligne que certaines parties de la Ligne 42 passent au-dessus du sol, ce qui est contraire à la réglementation sur l’eau. Elles s’exposent ainsi aux dommages causés par les crues soudaines et les pierres transportées par ces inondations, prévient-il.

Des ouvriers réparant une section de tuyau dans le sud d’Israël, appartenant à la société Europe Asia Pipeline Company, suite à une fuite de pétrole brut, le 30 août 2021. (Crédit : Ministère de l’Environnement)

Englman affirme que le port d’Eilat de l’EAPC – l’un des quatre ports du pays pouvant être utilisés pour décharger du pétrole et des sous-produits pétroliers (distillats) – n’était pas préparé à la veille de la guerre qui a éclaté en octobre 2023, à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été enlevées et emmenées de force dans la bande de Gaza.

Selon lui, cette situation est due aux limites imposées par le ministère de l’Environnement sur la quantité de pétrole que l’EAPC pouvait importer en 2021, à la suite d’un conflit sur une étude des risques environnementaux, et au fait que le ministère de l’Énergie n’a pas transféré 130 millions de shekels pour moderniser le port d’Eilat afin qu’il puisse recevoir et stocker des distillats.

Le gouvernement a supprimé les limites environnementales (imposées pour protéger les coraux d’Eilat, de renommée mondiale) en décembre, après des années de pression de la part de l’EAPC.

L’EAPC a répondu qu’elle se préparait à déplacer l’une des vannes, mais que des consultants internationaux avaient recommandé de ne pas remplacer les deux autres, estimant que les dangers l’emportaient sur les avantages et qu’il était préférable d’assurer une surveillance et un entretien adéquats.

La commission a salué le rapport, affirmant qu’il « a déterminé sans équivoque que les restrictions imposées par le ministère de l’Environnement à l’EAPC ont mis en péril la sécurité énergétique d’Israël à la veille » de la guerre.

Les organisations environnementales ont publié une déclaration commune en réponse : « Il y a tout juste deux semaines, le tribunal a condamné l’EAPC et ses hauts fonctionnaires pour la grave fuite de pétrole à Evrona en 2014, et maintenant ce rapport affirme que pendant neuf ans, l’EAPC n’a pas pris les mesures nécessaires pour réduire le risque d’une autre fuite de l’oléoduc qui s’étend sur 254 kilomètres dans les zones les plus sensibles d’Israël. »

« Le pétrole transporté ces dernières années dans le golfe d’Eilat n’est pas destiné à l’économie israélienne. Cela contraste avec les déclarations infondées de l’EAPC qui associe le transport de pétrole à Eilat à la sécurité énergétique d’Israël », poursuit la déclaration.

Le port pétrolier d’Eilat a été fermé pendant la majeure partie de la guerre en raison des attaques de missiles lancées par les terroristes houthis soutenus par l’Iran au Yémen.

L’EAPC a été créée en 1968, pendant la guerre d’usure, lorsque le président égyptien Gamal Abdel Nasser menaçait le canal de Suez. À l’époque, l’Iran fournissait une grande partie du pétrole israélien en secret pour éviter de créer des tensions avec les pays arabes. Le pétrole était expédié d’Iran via la mer Rouge jusqu’au port israélien d’Eilat. De là, un oléoduc le conduisait au port d’Ashkelon, où il pouvait être expédié vers la Méditerranée, évitant ainsi d’avoir à le faire passer par le canal de Suez. Après la révolution islamique d’Iran de 1979, cet accord a pris fin, mais la société, gérée uniquement par Israël, a continué à fonctionner en toute confidentialité.

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