Israël en guerre - Jour 366

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Des banques refusent d’effectuer les versements aux terroristes palestiniens

Un décret militaire qui doit prendre effet tient dorénavant pour responsables les banques pour les paiements versés par l'AP aux attaquants et à leurs familles

Des Palestiniens reçoivent leurs salaires dans une banque de Ramallah, en Cisjordanie, le 17 mai 2011 (Crédit : Issam Rimawi/FLASH90)
Des Palestiniens reçoivent leurs salaires dans une banque de Ramallah, en Cisjordanie, le 17 mai 2011 (Crédit : Issam Rimawi/FLASH90)

Quatre banques se refusent, une fois encore, à verser les allocations réservées par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) aux terroristes condamnés, par crainte des sanctions israéliennes qui seront mises en oeuvre dès la mi-juillet, selon un communiqué de presse émis par l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne, WAFA, dans la journée de lundi.

L’information, qui a été reprise par de nombreux médias palestiniens, n’a pas nommé les quatre banques. Parmi les établissements qui avaient déjà refusé, au mois de mai, de procéder à des paiements similaires, la Cairo Amman Bank, en Jordanie.

Le directeur de la commission des Affaires des prisonniers palestiniens, Qadri Abu Bakr, aurait déclaré avoir demandé que les banques versent les allocations. Il a noté que les établissements bancaires contrevenaient aux instructions qui avaient pourtant été données par le gouvernement de l’Autorité palestinienne.

Le refus de procéder à ces versements survient alors que l’Autorité palestinienne se trouve, depuis deux mois, dans l’impossibilité de payer ses employés en raison d’une crise fiscale considérable.

Cela fait longtemps que le gouvernement israélien dénonce les dizaines de millions de dollars versés chaque année par l’OLP aux Palestiniens condamnés pour terrorisme ainsi qu’aux familles des attaquants morts lors d’un attentat – des sommes qui, selon Israël, encouragent les attaques terroristes en offrant une incitation directe à leurs auteurs.

Après l’adoption d’un décret militaire qui avait criminalisé les financements versés par l’AP aux terroristes condamnés, plusieurs banques avaient fermé – ou gelé – les comptes des prisonniers en Cisjordanie et en Jordanie, au début du mois de mai.

Abu Bakr avait annoncé plus tard que les salaires avaient été distribués aux détenus et aux familles et la chaîne publique Kan avait fait savoir que Benny Gantz, ministre de la Défense, avait suspendu la mise en oeuvre du décret jusqu’à la mi-juillet.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie le 7 mai 2020. (Crédit : Nasser Nasser/Pool/AFP)

Abu Bakr avait également dit à ce moment-là que des initiatives avaient été prises concernant la création d’une institution financière directement contrôlée par l’OLP pour gérer les comptes des prisonniers, qui ne seraient donc plus confiés à des banques privées. Cette mesure, avait indiqué Abu Bakr, permettrait de contourner les sanctions israéliennes.

Ramallah a juré de continuer les paiements, les décrivant comme une forme d’allocation sociale et d’indemnisation pour répondre à ce qui s’apparente, selon l’AP, à un système de justice militaire inéquitable.

L’ordre militaire, qui a été signé au mois de février, applique des parties substantielles de la loi anti-terroriste israélienne en Cisjordanie. La loi établit que toute personne ou toute instance accordant une aide financière avec pour objectif de faciliter, de financer ou de récompenser des délits liés au terrorisme, se rend elle-même coupable d’un crime susceptible d’être puni d’une peine maximale de dix ans de prison et d’une amende.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat. (Crédit : Uri Lenzi/Flash90)

Israël avait, dans le passé, déduit le montant total de ces allocations des revenus fiscaux collectés par l’Etat juif au nom de l’AP, ce qui avait entraîné un long bras de fer avec Ramallah.

Il y a treize banques qui opèrent sur les territoires de Cisjordanie placés sous contrôle palestinien. Sept d’entre elles appartiennent à des Palestiniens, cinq sont jordaniennes et une est égyptienne.

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