Les blessés de guerre israéliens glanent 14 médailles aux Invictus Games
L'équipe israélienne s'est distinguée lors de cette compétition ouverte aux soldats en situation de handicap du monde entier, à laquelle elle participait pour la première fois
La première équipe israélienne à concourir aux Invictus Games est revenue lundi de Dusseldorf (Allemagne), en ramenant quatorze médailles – dont trois médailles d’or en tennis de table.
Les membres de l’équipe disent avoir vécu une expérience inoubliable après avoir rencontré des vétérans en situation de handicap et des blessés de guerre du monde entier. Ils se sont aussi entretenus avec le prince Harry, le duc de Sussex, qui avait fondé les Invictus Games après avoir servi lui-même dans l’armée royale. Il avait alors été déployé en Afghanistan.
Cette compétition internationale multidisciplinaire, qui se déroule tous les deux ans environ depuis 2014, est ouverte aux blessés de guerre du monde entier. Son objectif est de présenter le sport comme un moyen déterminant de réintégration physique et mentale dans la société. Des vétérans touchés par des blessures « invisibles » – comme le syndrome de stress post-traumatique (TSPT) – prennent également part aux jeux. Les athlètes s’affrontent en fonction de leur niveau de handicap.
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Les jeux de cette année ont eu lieu entre le 9 et le 16 septembre. Avec le parrainage du ministère de la Défense et de la ZDVO (Zahal Disabled Veterans Organization), Israël a envoyé 20 athlètes qui étaient accompagnés de quatre entraîneurs et d’employés de la ZDVO. Les membres de l’équipe – qui comprenait trois femmes – ont pris part aux épreuves de natation, de vélo, de tir à l’arc, de tennis de table et d’aviron indoor. Certains se sont alignés dans plusieurs disciplines.
« Cela a été une expérience incroyable », a dit Ora Seidner, co-manager de l’équipe. « On y est allés en nous concentrant sur l’idée de prendre du plaisir et de faire de notre mieux et au final, on a rapporté toutes ces médailles ! »
« On a été particulièrement étonnés de notre performance au tennis de table. Le tennis de table était une nouvelle discipline dans ces jeux, la ville qui les accueille introduisant à chaque fois un nouveau sport. Le ping-pong, c’est important en Allemagne et tout spécialement à Dusseldorf [qui a une équipe de premier plan, le Borussia Dusseldorf] », a noté Seidner.
Ce sont Yigal Lagziel et Menashe Zorik qui ont arraché les médailles d’or dans l’épreuve masculine de tennis de table en single. Boaz Tabib et Boaz Arad ont remporté l’argent en single également et Yagur Caesari a pris la médaille de bronze. Chez les femmes, Mor Mizrahi s’est elle aussi emparée de la médaille de bronze.
Deux équipes israéliennes se sont rencontrées lors de la finale de l’épreuve de ping-pong en double, se départageant. Caesari et Zorik ont remporté la médaille d’or et Lagziel et Arad la médaille d’argent.
L’équipe israélienne est montée sur la troisième marche du podium en natation, repartant avec la médaille de bronze : Yaacov Gershoni (dans l’épreuve du 100 mètres nage libre); Shalom Zanzuri (dans l’épreuve du 100 mètres nage libre également et dans le 50 mètres en brasse) et Amitaï Arnon (dans le cinquante mètres dos).
Au vélo horizontal, Ariel Mariasch a ramené la médaille de bronze pour Israël.
Déception : les archers ne sont pas parvenus à grimper sur le podium malgré un travail acharné.
« Ils ont même payé pour s’entraîner dans un club privé de Dusseldorf de manière à pouvoir s’exercer encore pendant les jeux », a déploré Seidner.
Un échec qui n’a pas découragé Assa Ender qui, au tir à l’arc, est finalement arrivé cinquième après avoir occupé la deuxième place à un moment de la compétition, alors qu’il prenait part à l’épreuve de tir à l’arc extérieur, dans un champ de 18 mètres. Il a aussi entraîné les athlètes qui se présentaient aux épreuves classiques de tir à l’arc.
« J’ai travaillé très dur et j’ai été à un moment sur le point de gagner une médaille, mais ça n’a pas été suffisant. J’ai le sentiment d’avoir tout donné et la prochaine fois, les choses se passeront mieux », a-t-il dit.
Liran Coriat, en natation, est elle aussi revenue les mains vides, mais elle dit être heureuse de s’être dépassée lors des épreuves.
« C’est ce qui importe pour moi. On a affronté des nageuses réellement très fortes des autres pays. Les Australiennes nous ont fait mordre la poussière, » a-t-elle expliqué.
Ender a confié au Times of Israel être très fier d’avoir représenté Israël et qu’il a été enthousiasmé par le nombre de médailles remportées par la délégation, « qui a gagné le respect ».
« Le sentiment qui a dominé, c’était qu’on avait l’impression de participer aux Jeux Olympiques et qu’on était des invités VIP à Dusseldorf. Il y avait une atmosphère de célébration du sport et de célébration de la vie, même si c’est une vie qui, dans le réel, pose des difficultés physiques et psychiques », a-t-il déclaré.
« Pour moi, l’expérience la plus importante a été d’affronter des gens venus du monde entier. On parle le même langage du sport, même si on arrive à peine à se comprendre au niveau de la langue parlée. J’ai aussi adoré me promener dans le village des Invictus Games, dans la ville et j’ai aimé constater que les gens voulaient échanger avec moi quand ils me voyaient en train de porter l’uniforme de l’équipe », a-t-il ajouté.
Coriat raconte avoir pris le mauvais bus pour se rendre à son épreuve et avoir finalement fait le voyage avec les athlètes français au cours d’un déplacement qui a duré 50 minutes.
« Je me suis beaucoup amusée. Ils étaient tous en train de chanter et ils étaient heureux de m’avoir à leurs côtés. De manière générale, lors des jeux, on avait l’impression que tout le monde partageait le même état d’esprit. Les gens étaient là pour concourir, bien sûr, mais c’était une compétition amicale, tout le monde était heureux et partageait, échangeait », a-t-elle noté.
Selon Sneider, l’équipe israélienne a été accueillie à bras ouverts par les organisateurs des jeux et par les autres équipes. Ils ont ovationné les membres de l’équipe qui défilaient aux cérémonies d’ouverture et de clôture de l’événement et ils ont félicité chaleureusement les vainqueurs des différentes épreuves.
« C’était la première fois qu’on venait et on a fait sensation une fois qu’on a commencé à gagner des médailles », indique Seidner.
Un moment fort pour les membres de l’équipe a été la rencontre avec le prince Harry lors d’un cocktail organisé par la branche du KKL allemand, auquel ont aussi assisté le ministre allemand de la Défense et le commandant des forces aériennes du pays. Ce dernier, qui avait toujours voulu tenter l’aventure du vélo couché, a passé une matinée à s’essayer à la discipline avec le membre de l’équipe d’Israël, Yossi Polack.
« On nous avait bien dit de respecter le protocole avec le prince Harry, mais il s’est avéré qu’il était très aimable, très amical avec tout le monde. Il parle directement aux gens, sans pompe et sans apparat », a précisé Seidner.
Lors de l’événement organisé par le KKL allemand, l’équipe israélienne a été divisée en cinq groupes qui étaient installés à des tables différentes et le prince a pris le temps de se déplacer pour parler à chacun d’entre eux. Il a aussi posé pour une photo avec le groupe tout entier.
« Il a été vraiment spontané avec tout le monde, il a demandé comment nous avions été blessés. Quand l’un des membres de l’équipe lui a parlé de son TSPT, de son syndrome de stress post-traumatique, Harry a répondu qu’il préférait là parler d’une réelle blessure – une blessure biologique susceptible d’être traitée et guérie plutôt que d’un syndrome », s’est souvenue Seidner.
« Il a aussi fait appel à l’une de ses assistantes alors qu’il parlait au même membre, qui lui a parlé d’un nouveau traitement qu’elle suivait pour prendre en charge son TSPT. Elle lui a demandé son adresse courriel et elle lui a dit de la tenir au courant », a-t-elle ajouté.
Le Prince Harry s’est aussi entretenu avec le président de la ZDVO, Edan Kleiman, son épouse Shiri Kleiman et Yaël Inbar, membre de l’équipe israélienne, au bureau du maire de Dusseldorf alors qu’ils signaient le livre d’or.
Les prochains Invictus Games auront lieu en février 2025 à Vancouver, au Canada. Whistler, une ville située à proximité, accueillera le premier programme hivernal de ces jeux – donnant la chance à la communauté des Invictus de s’aligner notamment dans des épreuves de ski alpin, de ski nordique ou de luge.
En plus des sports d’hiver, les disciplines habituelles des Invictus Games seront aussi à l’honneur, avec des épreuves d’aviron indoor, du volley-ball assis, de la natation, du basket en fauteuil roulant et du rugby en fauteuil roulant.
« Nous ne sommes pas aussi forts en ce qui concerne les sports d’hiver mais nous pourrions bien avoir quelques compétiteurs dans ces épreuves. Nous sommes forts en basket en fauteuil roulant et il est certain que nous enverrons une équipe pour ça », a dit Seidner.
« Le principal, c’est que nous avons d’ores et déjà signé pour 2025 et que nous sommes impatients d’y être », a-t-elle ajouté.
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