Israël en guerre - Jour 372

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Les députés Likud s’en prennent à Gallant lors d’une réunion de faction animée

Les députés ont condamné les critiques de la gestion de la guerre à Gaza et les efforts livrés par la CPI pour poursuivre en justice les leaders israéliens

Le ministre de la Défense Yoav Gallant arrive à la Knesset pour une réunion de faction du Likud, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant arrive à la Knesset pour une réunion de faction du Likud, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les députés du Likud ont proféré des insultes à l’encontre du ministre de la Défense Yoav Gallant, lundi, au cours de la toute première réunion de faction de leur parti, à la Knesset, depuis les congés du printemps. Le ministre avait dénoncé, la semaine dernière, la vision de l’après-guerre dans la bande de Gaza qui est privilégiée par le gouvernement au cours d’un discours télévisé.

Pendant cette rencontre houleuse, à laquelle les médias n’ont pas assisté, Gallant s’est efforcé d’expliquer ses critiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu et son opposition à une éventuelle gouvernance israélienne au sein d’une enclave côtière qui serait vidée du Hamas, suscitant les réactions furieuses de ces collègues du Likud.

Selon le site d’information Ynet, les députés Tally Gotliv et Moshe Saada ont invectivé Gallant tandis qu’Amit Halevi, un autre législateur, l’a accusé d’avoir mal géré le conflit à Gaza.

« Cette guerre est un échec colossal. C’est vous qui étiez responsable de la sécurité », aurait ainsi déclaré Halevi.

Cet esclandre a eu lieu quelques jours seulement après que Gallant est apparu sur les écrans de télévision, mettant ouvertement en doute la prise en charge, par Netanyahu, de la guerre à Gaza – ce qui avait donné le coup d’envoi à des frictions publiques avec le Premier ministre et ce qui avait fait planer la plus grande menace pesant sur la stabilité du gouvernement depuis le commencement du conflit.

Appelant Netanyahu à prendre « des décisions difficiles » pour mettre en place un plan de gouvernance à Gaza pour l’après-guerre, Gallant avait établi que lui-même ne consentirait pas à une prise de contrôle civil ou militaire, par Israël, de l’enclave et qu’il n’apporterait pas son soutien à l’initiative prise par le Premier ministre de faire adopter un projet de loi portant sur le recrutement des membres de la communauté ultra-orthodoxe au sein de l’armée.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrive à la Knesset pour une réunion de faction du Likud, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

En réponse aux propos tenus par Gallant, plusieurs alliés d’extrême-droite de Netanyahu avaient appelé à son limogeage – cela avait été également le cas de plusieurs personnalités du Likud, notamment du contrôleur de la formation, Shai Galili, qui avait écrit au directeur-général de la faction, Zuri Siso, pour lui demander de prendre des initiatives en faveur de son exclusion, a fait savoir Maariv.

Avant la réunion, le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a accusé Gallant de représenter les intérêts du leader du parti HaMahane HaMamlahti Benny Gantz, confiant au micro de la Radio militaire que « politiquement, il comprend bien que sa carrière est terminée ».

Se défendant contre les attaques de ses collègues, Gallant a affirmé qu’Israël « ne compte pas suffisamment de soldats » pour envisager une occupation prolongée de Gaza, ce qui nécessiterait de rallonger la période de service militaire obligatoire pour les jeunes Israéliens. Il a insisté sur le fait que s’il était « défavorable à l’établissement d’un état palestinien », il estimait que « ni le Hamas, ni Israël » ne doivent prendre le pouvoir à Gaza à l’avenir.

« Je suis chez moi au Likud et je vais y rester », a-t-il continué, déclarant que « nous sommes les successeurs de Begin, pas ceux de Ben Gvir ».

La députée du Likud Tally Gotliv s’exprimant lors d’une discussion et d’un vote à la Knesset, à Jérusalem, le 30 juillet 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Une source qui se trouvait dans la salle a confirmé au Times of Israel la véracité des informations transmises par Ynet, faisant remarquer : « Il est clair que Gallant était en minorité, ici, et que Saada a le soutien de la majorité des membres du Likud ».

Une autre source a indiqué penser que Gallant entrevoyait la fin de sa carrière se profiler à l’horizon et qu’il a décidé « de faire les choses à sa façon », indépendamment des conséquences politiques.

S’exprimant auprès du Times of Israel, dimanche, un membre de premier plan de la coalition a dit ne pas croire que les initiatives prises en faveur du limogeage de Gallant aboutiront, ajoutant que Netanyahu se retrouvait bloqué dans ce choix de ministre de la Défense à cause de la guerre.

Un renvoi de Gallant entraînerait des manifestations massives, similaires à celles qui étaient survenues lorsque Netanyahu avait, une première fois, délogé son ministre de la Défense de son poste suite à des propos tenus par ce dernier sur les conséquences néfastes du plan de refonte radicale du système judiciaire israélien pour la sécurité du pays, l’année dernière. « Netanyahu sait qu’il n’a aucune alternative pour le moment », a dit cette personnalité de la coalition.

« Mais il trouvera probablement, dans le futur, le bon moment pour lui rendre la monnaie de sa pièce », a-t-elle noté.

Pendant la réunion de faction de lundi, Netanyahu a évoqué la décision prise par le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, de demander l’émission de mandats d’arrêt à son encontre et à l’encontre de Gallant – sont également concernés trois chefs du Hamas, Yahya Sinwar, Mohammed Deif et Ismail Haniyeh. Il a qualifié cette initiative de « scandaleuse ».

« Cela ne m’arrêtera pas et cela ne nous arrêtera pas », aurait-il affirmé, des propos rapportés par Ynet.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid dirigeant une réunion de son parti Yesh Atid, à la Knesset, à Jérusalem, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Durant une rencontre de faction de son parti Yesh Atid, lundi, le leader de l’opposition Yair Lapid s’en est aussi pris avec colère à Khan, déclarant qu’Israël « n’acceptera pas de comparaison avec le Hamas ».

« Il n’est pas possible d’émettre des mandats d’arrêt contre Netanyahu, Sinwar et Deif. Il n’y a pas de comparaison possible, nous ne pouvons pas l’accepter et c’est impardonnable », a-t-il expliqué, qualifiant la décision de « terrible échec politique ».

Malgré cela, Lapid a continué ses attaques contre le gouvernement de Netanyahu et il a une fois encore sommé Benny Gantz – une demande de longue date – de quitter la coalition, affirmant qu’il « ne peut pas attendre trois semaines pour démissionner ».

« Nous devons absolument, cette fois-ci, livrer un effort suprême pour renverser le gouvernement », a poursuivi Lapid. « Essayez seulement d’imaginer qu’il soit encore Premier ministre le 7 octobre prochain – c’est une pensée qui donne le frisson ».

Samedi soir, Gantz avait posé un ultimatum à Netanyahu, menaçant de quitter la coalition à moins que le Premier ministre ne s’engage sur une vision consensuelle concernant le conflit à Gaza avant le 8 juin prochain.

La cheffe sortante du parti Avoda, la députée Merav Michaeli dirigeant une réunion de faction à la Knesset, à Jérusalem, le 29 janvier 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La présidente sortante d’Avoda a critiqué, de la même manière, Khan et Netanyahu, estimant, pendant sa propre réunion de faction, que « il est tout simplement scandaleux de mettre les dirigeants israéliens sur le même plan qu’un groupe terroriste ignoble et cruel. C’est quelque chose que nous ne pouvons accepter en aucune circonstance ».

S’en prenant au Premier ministre, Michaeli a ajouté qu’Israël subissait « une série d’échecs politiques sans précédent : des menaces d’embargo sur l’État d’Israël, des menaces et des considérations de sanctions économiques par les pays occidentaux, par l’ONU, allant même jusqu’à des sanctions sur des Israéliens à titre individuel ».

« Chaque jour où Netanyahu reste au pouvoir […] il réduit à néant des décennies de sionisme, de sécurité et de construction de l’État d’Israël », a-t-elle déploré.

Le leader du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, lors d’une réunion de faction à la Knesset de Jérusalem, le 20 mai 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Se faisant l’écho de propos déjà tenus lors de nombreuses réunions de faction précédentes, le chef du parti va-t-en-guerre Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a fustigé la manière dont le gouvernement a géré la guerre actuelle à Gaza et le long de la frontière nord de l’État juif.

La campagne est en train de s’enliser dans la bande et Israël doit éviter « une guerre d’usure » interminable, même « au coût d’une escalade spectaculaire », a-t-il dit.

Alors qu’il lui était demandé si Gallant devait démissionner, Liberman a rétorqué que « c’est le gouvernement tout entier qui devrait rendre les clés et fixer la date d’élections anticipées ».

Le président de Raam, le député Mansour Abbas, dirige une réunion de faction à la Knesset, le 19 février 2024. (Crédit : leads Yonatan Sindel/Flash90)

De son côté, le leader du parti Raam, Mansour Abbas – qui vient de conclure un déplacement aux Émirats arabes unis, où il a eu l’occasion de s’entretenir avec des responsables de premier plan – a déclaré lors de sa réunion de faction que le gouvernement ratait « une chance historique » de faire avancer une initiative diplomatique susceptible de redonner de l’espoir aux Israéliens comme aux Palestiniens, tout en mettant un terme à la guerre et en permettant le retour des otages.

Les EAU ont indiqué qu’ils seraient désireux de rejoindre une initiative régionale autour de la reconstruction et du redressement de Gaza si Israël acceptait d’ouvrir une voie qui mènerait, à terme, à l’établissement d’un état palestinien. Des efforts qui ont été rejetés par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a proposé, à la place, à Abou Dhabi d’apporter son aide dans l’administration de Gaza, Israël y conservant une présence sécuritaire – une idée qui a entraîné une condamnation amère du ministre des Affaires étrangères émirati Abdullah Bin Zayed, qui a rencontré Abbas la semaine dernière.

« Malgré la réalité difficile et complexe qui est la nôtre, il y a actuellement devant nous une opportunité historique que nous ne devons pas rater, nous ne le devons pas », a insisté Abbas.

Jacob Magid et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.

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