Les états membres de l’OSCE ne signalent pas assez les crimes de haine
L’ADL et Human Rights First affirment qu’une grande majorité des pays de la coopération sécuritaire régionale ne présentent pas ces données
Selon un rapport, la « majorité écrasante » des pays participants au plus grand groupe de sécurité régionale du monde, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ne font pas suffisamment état des crimes motivés par la haine.
Sur les 57 pays de l’OSCE, dont les états participants sont situés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, 41 ont fourni des informations officielles et 34 ont transmis des données à l’organisation sur les crimes motivés par la haine, selon une étude menée par l’Anti-Defamation League (ADL) et Human Rights First et publiée mercredi.
Les données sur les crimes de haine sont censées être soumises pour la rédaction d’un rapport annuel sur la criminalité au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’Homme (BIDDH) de l’OSCE.
« Le rapport annuel du BIDDH est un outil important pour comprendre la nature et la fréquence des crimes de haine dans l’ensemble de l’OSCE, indique le rapport. Cependant, son utilité est minimisée lorsque les états participants ne recueillent pas ou ne communiquent pas les données, fournissent des données insuffisantes ou ne soumettent pas de données avant la date limite au BIDDH. »
Le rapport ajoute que l’absence de signalement des crimes motivés par la haine pour le rapport du BIDDH de 2015 a montré que les états membres « manquent à leur engagement ou ne réussissent pas à respecter leurs engagements en matière de prévention et de la lutte contre les crimes de haine. »
L’ADL et Human Rights First ont noté une récente hausse des crimes de haine en Europe et aux Etats-Unis, insistant sur le fait que le référendum britannique pour quitter l’Union européenne et l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis, deux états membres de l’OSCE, étaient deux événements ayant mené à une hausse des incidents motivés par la haine.
« Dans le contexte actuel, avec la crise des réfugiés, la montée des partis d’extrême-droite et des mouvements racistes, et la hausse des incidents motivés par des préjugés dans toute la région, il y a un besoin urgent de prévention et de rassemblement des données », indique le rapport.