Les Israéliens dépensent plus qu’ils ne gagnent
La famille moyenne israélienne ne peut pas "joindre les deux bouts" à cause de la hausse drastique des prix
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Le foyer moyen israélien dépense des centaines de shekels en plus de son salaire moyen, tout particulièrement à cause des coûts du logement, a démontré un rapport d’un centre politique israélien.
Les conclusions du rapport sur la situation de la nation réalisé par le Centre Taub pour les Etudes en Politique Sociale ont mis en avant des problèmes financiers croissants.
L’on note par ailleurs une montée en flèche des prix de l’immobilier, qui ont augmenté de 53 % entre avril 2007 et juillet 2003, entraînant de fait une hausse du coût de la vie, qui s’avère très importante.
Suite à la publication de ce rapport, le chef de l’opposition Isaac Herzog a fermement fustigé le gouvernement Netanyahu. Il a déclaré que cela démontrait qu’il était temps de se débarasser de Benjamin Netanyahu, qui a selon lui, « mis le pays entier à découvert ».
« La famille moyenne israélienne ne parvient pas à joindre les deux bouts. Dans tous les groupes de la population, les dépenses dépassent les revenus », a déclaré le Centre Taub.
« Les prix élevés du logement sont la première cause pour justifier ce phénomène. Pour les Juifs [non-ultra-orthodoxes], l’achat d’un appartement est un facteur qui les fait basculer d’un bilan mensuel financier positif à un négatif ».
« Le foyer moyen ne peut pas acheter un appartement sans aide issue généralement de leurs parents qui puisent progressivement dans leurs économies », ajoutait-on.
Parmi toutes les populations à l’exception des ultra-orthodoxes et des Arabes, le foyer moyen dépense 864 shekels (environ 180 euros) de plus que son revenu mensuel. Parmi les foyers arabes, l’écart atteint 1 919 shekels (environ 400 euros) et les ultra-orthodoxes dépassent leur revenu de 3 209 shekels (environ 700 euros).
En ce qui concerne la crise du logement, les chercheurs du Centre Taub ont trouvé que dans l’ensemble plus de personnes possédaient des maisons en 2012 (73,5 %) qu’en 2006 (72,3 %).
Les prix plus élevés ont affecté les jeunes acheteurs puisque parmi les jeunes foyers entre 25 et 34 ans, le nombre des non propriétaires a augmenté de 43 % en 2003 à 54 % en 2012.
Selon les standards internationaux, Israël se classe haut en terme de surpopulation résidentielle, « comme cela se reflète par un nombre bas de chambres par personne » à l’intérieur des maisons, et le processus de construction est sensiblement plus long.
« Israël a une densité résidentielle très élevée… même par rapport à des pays avec des densités de population plus fortes », lisait-on dans le rapport. Sur les 36 pays étudiés, seulement 5 pays ont une moyenne du nombre de chambres par personne plus basse qu’Israël ».
En termes de construction résidentielle, le rapport maintient qu’en Israël, il y a eu un processus d’une durée de 13 ans « dont seulement deux ans ont été pour la construction tandis que les 11 années restantes ont été consacrées aux processus administratif, pour s’assurer que les plans de construction soient parfaitement approuvés ».
« A titre de comparaison, dans la plupart des pays de l’Union Européenne, le temps maximum nécessaire pour obtenir un permis de construire est de 8 à 12 semaines », précisait le rapport.
Le coût des produits ailmentaires a également vu une augmentation significative depuis 2005, selon le rapport.
« En 2005, la plupart des produits alimentaires en Israël étaient moins chers en comparaison avec ceux de l’OCDE, mis dans l’espace de six ans seulement, toutes les catégories de la nourriture (à part les légumes et les fruits) ont dépassé l’OCDE en termes de prix, lisait-on dans le rapport.
« Les produits du quotidien en Israël étaient seulement 6 % plus chers que la moyenne de l’OCDE en 2005, mais étaient de 51 % plus chers en 2011. Les produits de la mer étaient 30 % moins chers en 2005, mais étaient 25 % plus chers que la moyenne de l’OCDE en 2011 ».
Un autre rapport publié mardi par l’Institut National d’Assurance montrait qu’1,6 million d’Israéliens, dont 756 900 enfants, continuent à vivre sous le seuil de pauvreté.
L’intégration éducative arabo-israélienne monte en flèche.
Le nombre d’institution éducatives qui prennent en charge une population mixte juive et arabe a augmenté de 59 % entre 2003 et 2013.
Un nombre important de ces institutions sont des programmes spéciaux d’éducation : une majorité des institutions juives mixtes, où entre 6 et 50 % des étudiants sont des Arabes israéliens, sont des programmes spéciaux. Un quart des écoles arabo-israéliennes qui acceptent des étudiants juifs sont des institutions éducatives spécialisées.
La plupart des écoles sont fréquentées par des étudiants de classes moyennes et supérieures socialement et économiquement. Parmi les populations les plus pauvres, dont la plupart sont des Arabes israéliens ou des ultra-orthodoxes, il n’y a pas d’écoles mixtes.