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Les pro-Israël des campus US empruntent des voies différentes dans un même objectif

Des étudiants juifs américains, qui se trouvent à Jérusalem pour s'informer de la réalité sur le terrain et acquérir des outils, s'expriment sur leur façon de réussir leurs études tout en essayant de défendre Israël

Des leaders étudiants américains pro-Israël visitant une maison détruite par des terroristes dirigés par le Hamas lors de leur attaque du 7 octobre 2023 dans le kibboutz Beeri, le 25 décembre 2024. (Crédit : Autorisation)
Des leaders étudiants américains pro-Israël visitant une maison détruite par des terroristes dirigés par le Hamas lors de leur attaque du 7 octobre 2023 dans le kibboutz Beeri, le 25 décembre 2024. (Crédit : Autorisation)

Face à la recrudescence des actes antisémites et anti-israéliens sur les campus universitaires, 40 étudiants pro-israéliens, issus de trente universités nord-américaines, ont passé leurs vacances d’hiver en Israël, espérant pouvoir apprendre, par ce voyage, à s’opposer plus efficacement à la haine antijuive et à mieux défendre Israël.

La Pro Israel Student Leadership Mission a été conçue pour rassembler les jeunes leaders étudiants avec pour objectif qu’ils puissent eux-mêmes constater la réalité d’Israël sur le terrain et acquérir les outils nécessaires pour combattre les organisations anti-Israël – telles que Students for Justice in Palestine (SJP) et Jewish Voice for Peace (JVP).

Le programme est parrainé par Hasbara Fellowships en partenariat avec IsraelAmbassadors.com. Le premier est un organisme de défense d’Israël créé il y a plus de deux dizaines d’années par le groupe juif orthodoxe Aish HaTorah en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères israélien.

« Il s’agit de leaders pro-Israéliens qui, sur les campus universitaires, sont les meilleurs parmi les meilleurs », déclare Michael Eglash, le fondateur d’IsraelAmbassadors.com.

« Ce sont les fondateurs ou les dirigeants d’organisations étudiantes que nous avons sélectionnés sur la base de leurs positionnements et de leurs activités. Nous voulons leur donner de meilleurs outils pour comprendre la réalité et pour mieux raconter l’Histoire d’Israël. »

Au premier soir de leur visite de sept jours, The Times of Israel s’est entretenu avec cinq étudiants pour mieux comprendre ce qu’ils vivent sur les campus depuis que le groupe terroriste palestinien du Hamas avait attaqué Israël, le 7 octobre 2023. Les hommes armés avaient commis un pogrom qui avait été à l’origine de la guerre à Gaza, une guerre qui a alimenté le ressentiment à l’égard de l’État juif sur les campus nord-américains.

Un contre-manifestant portant un drapeau d’Israël et un drapeau américain près d’un campement anti-Israël sur le campus de l’Université de Californie de Los Angeles (UCLA), à Los Angeles, en Californie, le 30 avril 2024. (Crédit : Mario Tama/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)

Voici les propos qu’ils ont tenus – qui ont été révisés à des fins de clarté – lors d’une table ronde organisée à Jérusalem.

Angelina Palumbo – étudiante à l’Université de Binghamton

Fondatrice de Students Supporting Israel (Étudiants soutenant Israël) à l’Université de New Paltz (SUNY)

« Pour moi, cet engagement activiste sur le campus s’est fait en quelque sorte par accident. Je n’ai pas demandé à prendre la place que j’occupe actuellement mais j’ai constaté qu’il y avait un vide, sur le campus, qui n’était pas comblé – et j’ai attendu que quelqu’un vienne le remplir. Et lorsque j’ai réalisé que personne ne viendrait, j’y suis allée moi-même. »

Angelina Palumbo. (Crédit : Autorisation)

« Je me souviens que lorsque j’ai commencé mes études à l’université, à la SUNY New Paltz, en 2022, je portais un pendentif israélien autour du cou et que quelques garçons m’ont coincée dans l’ascenseur et qu’ils ont commencé à me crier ‘Free Palestine’ au visage. Je n’ai pas grandi dans un foyer sioniste – et je n’avais donc pas été réellement confrontée à ce qui se passait auparavant. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’allais devoir mener un combat bien plus important que ce que j’avais pu imaginer au départ. »

« Après le 7 octobre, j’ai publié sur Instagram une photo de moi et d’un ami avec un drapeau d’Israël qui se trouvait au-dessus de nous. Dans l’heure qui a suivi, toutes les personnes que je connaissais ont partagé cette photo en me désignant comme un ‘oppresseur’. Sans le savoir, je me suis retrouvée au cœur de ce conflit parce que j’étais la seule à publier des informations à ce sujet. »

« L’Union des étudiants juifs ne voulait pas s’exprimer en faveur d’Israël parce qu’elle ne voulait pas éloigner les étudiants qui pensaient différemment. Un jour, quelques amis et moi, nous avons collé une centaine de tracts sur le campus, mais ils ont tous été arrachés en moins d’une heure. »

« J’ai fait l’objet d’un reportage après cette affaire, et j’ai continué à en parler sur le campus. Mais très vite, Mais très vite, j’ai été menacée et publiquement doxxée, et des personnes, sur un groupe de discussion local, ont commencé à évoquer, de façon menaçante, la nécessité de retrouver la ‘Little Miss Zionist’. Je ne pouvais plus me promener seule sur le campus et je devais me rendre à des réunions hebdomadaires avec le département de la police du campus, où l’on me conseillait sur les endroits où je ne devais pas aller. Je portais sur moi du gaz lacrymogène et un couteau de poche, sans jamais savoir ce qui allait se passer. »

Une personne préparant une pancarte portant l’inscription « Intifada Revolution » lors d’un campement anti-Israël, sur le campus de l’Université de Washington, à Seattle, le 29 avril 2024. (Crédit : Lindsey Wasson/AP)

« À un moment donné, j’ai décidé d’assumer mon rôle de ‘petite sioniste’ et j’ai créé une section de Students Supporting Israel, parce qu’il n’y avait personne sur le campus qui faisait ce qu’il fallait pourtant faire. Nous avons organisé des événements géants consacrés à Israël et nous avons invité des soldats de l’armée israélienne à prendre la parole sur le campus. »

« L’un des aspects les plus difficiles pour moi est que j’ai grandi dans un foyer libéral où nous manifestions pour différents groupes marginalisés. À New Paltz, j’étais barmaid et tout le monde me connaissait en ville. Mais lorsque la situation a basculé, je me suis retrouvée seule, et les personnes que nous avions soutenues se sont retournées contre nous. »

« Mon nom ne sonne pas très Juif et j’aurais pu prendre le maquis, cacher mon identité. Mais ma décision d’assumer est née d’un sentiment d’impuissance et d’une prise de conscience que la seule chose que les gens ne peuvent pas nous enlever, c’est notre voix. »

« Malheureusement, en raison des menaces constantes pesant sur ma sécurité, j’ai dû changer d’établissement après ce semestre pour assurer ma sécurité. Je poursuis désormais mes études à l’Université de Binghamton, où je continue à défendre Israël. »

David Lederer – étudiant à l’Université de Columbia

Co-président du groupe pro-Israël Aryeh

« Je savais avant de commencer mon études à Columbia que je serais confronté à l’antisémitisme et j’ai suivi un programme pour me préparer et pour apprendre les faits sur Israël pour anticiper. Mais je pensais que je discuterais des faits avec des personnes rationnelles. L’une des choses les plus choquantes pour moi, c’est la radicalité de la population étudiante ici. »

« Deux jours après l’assaut du 7 octobre, le SJP a publié une déclaration pour lui rendre hommage et le 12 octobre, 400 étudiants sont venus sur la pelouse du campus pour fêter l’événement. Les groupes juifs du campus ne savaient pas comment organiser une contre-manifestation et ils ont jugé préférable d’organiser une manifestation silencieuse. »

David Lederer. (Crédit : Autorisation)

« L’organisation Hillel nous dirait de ne pas leur faire face parce que ce faisant, nous leur donnons une légitimité – mais cette mentalité date de la dernière décennie. Nous sommes donc restés là en silence pendant 20 minutes alors qu’ils criaient ‘La Palestine sera libre’ cinq jours après le massacre de 1 200 Juifs, et cela m’a exaspéré. J’ai décidé à ce moment-là que je ne laisserais plus jamais SJP organiser un rassemblement sur notre campus sans rencontrer d’opposition. »

« J’ai commencé à organiser des contre-manifestations chaque fois qu’ils organisaient un événement. Nous apportons des affiches d’otages à leurs manifestations et nous scandons des slogans avec nos mégaphones. Ces gens forment un groupe rempli de haine, et nous ne laisserons pas la haine s’exprimer sans réagir. Nous organisons ces rassemblements pour que les étudiants juifs du campus sachent qu’ils peuvent être fiers et qu’ils peuvent faire entendre leur voix. »

« Nous avons fait une vingtaine de rassemblements depuis le 7 octobre, et nous avons 40 à 50 personnes qui viennent avec nous dans une bonne journée – il y a des centaines d’étudiants juifs sur le campus. Les étudiants non-juifs nous disent que le fait de nous voir aide à faire évoluer leur point de vue. Si c’était évident, pour eux, que les Palestiniens étaient les gentils, ils se rendent compte maintenant que c’est plus compliqué que ça. »

« Parfois, c’est effrayant. Nous avons rencontré des gens qui ont été agressés, nous avons reçu des coups de poing au visage, nous avons été aspergés d’eau. Mais cela ne va pas m’arrêter. Je prends mon spray de gaz lacrymogène et je sors. Mais je comprends que d’autres personnes préfèrent ne pas avoir à faire face à cela. »

Des partisans anti-Israël manifestant devant l’Université Columbia, à New York, le 3 septembre 2024. (Crédit : Yuki Iwamura/AP)

« Je pense qu’une partie de la raison pour laquelle tant de gens ne comprennent pas l’histoire juive est que, si l’histoire palestinienne parle en termes de dizaines d’années, nous parlons, pour notre part, en termes de millénaires. La fête de Hanoukka que nous célébrons aujourd’hui est une célébration vieille de 2 000 ans, qui fête la souveraineté juive sur la Terre d’Israël, mais la plupart des étudiants ne peuvent pas le comprendre. J’ai vu beaucoup d’étudiants juifs non-affiliés s’éveiller à leur identité juive au cours de l’année écoulée en réponse à toute la haine et à tous les mensonges. »

Rachel Suggs – étudiante en dernière année à l’Université de Chicago

Siège au conseil d’administration de Maroons for Israel

« J’ai vécu l’expérience inverse de celle de David. Je viens d’un quartier très juif du Connecticut où les cours de l’école publique sont annulés lors des fêtes juives, mais où personne n’a d’éducation juive. C’est une communauté réformée qui manque de connaissances juives élémentaires. Je pense que les Juifs ont besoin de comprendre d’où ils viennent, surtout dans le contexte actuel. Les gens pensent que la religion se résume à un sentiment spirituel, mais le judaïsme est un système de croyances basé sur la terre. »

Rachel Suggs. (Crédit : Autorisation)

« Mon université se dit attachée à la liberté d’expression, et je m’en félicite, mais cela signifie qu’elle tolère les discours de haine sur le campus et qu’elle se soustrait à sa responsabilité d’éduquer ses étudiants sur les faits. Les gens se radicalisent sur les réseaux sociaux, et les écoles doivent s’attaquer à ce problème. »

« De nombreux Juifs ont été formés dès la naissance au repérage des clichés antisémites – ils les voient à un kilomètre – mais la population non juive n’a pas cette connaissance. Ainsi, lorsqu’ils voient les mensonges qui sont diffusés en ligne, ils pensent qu’il s’agit d’une histoire de David et Goliath et que les Palestiniens sont ceux qui sont du bon côté de l’Histoire. »

« Au sein de notre groupe israélien sur le campus, Maroons for Israel, notre approche a consisté à nous défendre, mais sans être trop agressifs. Nous organisons des événements et nous avons fait venir plusieurs intervenants. Nous avons réagi lorsque nos banderoles ont été enlevées en en mettant d’autres, mais nous n’avons pas le droit de sortir et de contre-manifester. »

« Je soutiens ouvertement Israël, et j’ai toujours peur que mes professeurs me pénalisent avec mes notes. Beaucoup d’entre eux ont des opinions défavorables sur Israël. Mais j’ai aussi vécu des expériences très enrichissantes. Pendant quatre ans, j’ai suivi des cours sur Israël avec le même professeur, un étudiant palestinien et un étudiant égyptien. Nous avons passé beaucoup de temps à apprendre ensemble et à discuter de différentes questions, et nous avons appris à nous respecter les uns les autres et à voir les différentes facettes de l’Histoire. Mais nous avons aussi appris qu’il ne faut pas s’excuser d’avoir sa propre opinion. »

Un officier de police criant sur des manifestations anti-Israël alors qu’ils tentent de franchir une barrière érigée lors d’un rassemblement après que les étudiants ont quitté la cérémonie de remise des diplômes de l’université en soutien aux Palestiniens, à l’Université de Chicago, le 1er juin 2024. (Crédit : Vincent Alban/Chicago Tribune via AP)

Romie Avivi Stuhl – étudiante à l’Université de l’Oregon

Présidente de Ducks 4 Israel

« J’ai grandi en Israël, mais ma famille a déménagé aux États-Unis lorsque j’avais 12 ans. J’étais totalement laïque et je ne savais pas que le judaïsme était important pour moi jusqu’à ce que j’arrive à l’université. J’ai été sensibilisée à Israël et au conflit, mais aux États-Unis, il est très difficile d’être Juif si l’on n’y met pas du sien. »

« L’Oregon est un campus très libéral et anti-Israël – nous avons eu un campement anti-israélien pendant plus d’un mois. Après le 7 octobre, il était important pour moi de parler franchement, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’étudiants israéliens sur mon campus et que la plupart des étudiants juifs ne sont pas très informés. »

Romie Avivi Stuhl. (Crédit : Autorisation)

« J’étais très impliquée dans les organisations juives du campus, et le directeur de Hillel m’a contactée pour relancer un club pro-israélien sur le campus. Nous avons commencé à organiser des événements célébrant la culture d’Israël. Nous avons dressé d’immenses tables de Shabbat, distribué des collations israéliennes aux étudiants et organisé une grande veillée à l’occasion de l’anniversaire du 7 octobre. »

« Mais nous nous sommes surtout attachés à créer un espace positif et sûr. Nous n’organisons pas de contre-manifestations lors des rassemblements. C’est en partie parce que nous voulons créer une expérience positive, mais c’est aussi par peur – et s’il devait y avoir 100 personnes qui manifestent contre Israël et que nous ne pouvons, de notre côté, n’en rassembler qu’une poignée ? »

« Je n’ai jamais géré de club auparavant, mais c’est épuisant d’être sur la défensive et d’avoir l’impression de ne rien faire. L’année dernière, nous n’avions pas l’espace nécessaire pour planifier à long terme, mais cette année, nous sommes plus organisés et nous essayons de créer un équilibre entre des événements sérieux et amusants. »

« Nous n’avons pas une grande communauté, donc nous devons aider les étudiants à s’informer et à défendre leurs valeurs. »

Des étudiants de l’Université de l’Oregon lors d’un voyage en Israël, en 2018. (Crédit : Autorisation )

Hollis Coker – étudiante en deuxième année à la faculté de droit de l’Université de Seattle

Présidente de l’association des étudiants juifs en droit

« Je n’ai jamais voulu militer, mais après le 7 octobre, c’est devenu une nécessité. »

« Je fréquente une petite école privée, de sorte que les manifestations anti-Israël sur le campus étaient relativement peu nombreuses. Mais peu après le 7 octobre, l’un de mes professeurs a annoncé qu’elle animerait un forum de discussion sur Israël qui n’aurait aucune perspective juive. »

Hollis Coker. (Crédit : Autorisation)

« Après le cours, je me suis approchée d’elle pour lui poser des questions et elle m’a répondu : ‘Je ne suis pas très au courant de ce qui se passe en Israël, mais je suis contre le colonialisme blanc. Ce sont mes valeurs fondamentales.’ Je lui ai dit : Vous devriez peut-être vous informer. »

« Après cela, j’ai décidé de m’impliquer dans l’association des étudiants juifs en droit , et je m’efforce de parler à mes camarades étudiants pour qu’ils comprennent les réalités. Les étudiants en droit sont très occupés, et je ne sais pas encore ce que je peux faire d’autre, mais j’envisage d’en faire plus à l’avenir. »

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