Les propos d’Abbas sur les juifs « faux et inopportuns » pour Paris
"La France appelle chacun à agir dans un esprit de paix et de dialogue, afin de créer les conditions nécessaires à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens"
La France a qualifié de « faux et inopportuns » jeudi les propos sur les juifs du dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et rappelé sa « condamnation la plus ferme de l’antisémitisme ».
« Nous les déplorons et considérons qu’ils sont à la fois faux, malheureux et inopportuns », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, en relevant « l’émotion » qu’ils ont suscitée.
M. Abbas, déjà accusé d’antisémitisme par Israël dans le passé, a suggéré lundi soir que les massacres perpétrés contre les juifs d’Europe au cours de l’Histoire étaient moins dus à l’antisémitisme qu’à leur rôle dans la société, notamment dans le secteur bancaire.
« La France appelle chacun à agir dans un esprit de paix et de dialogue, afin de créer les conditions nécessaires à une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Ceci nécessite la plus grande responsabilité dans l’expression publique de chacune des parties », a ajouté la porte-parole du Quai d’Orsay.
Le président de l’AP s’est attiré un rare consensus de condamnations de la part des Israéliens, des Américains, des Européens et de l’ONU pour ses déclarations largement considérées comme antisémites, alors qu’il paraît déjà isolé.
Il a aussi à nouveau contesté le lien millénaire revendiqué par les juifs avec « la terre d’Israël », et présenté la création d’Israël, il y a 70 ans, comme un projet « colonial » encouragé par les Européens pour faire partir les juifs.
L’Union européenne et l’envoyé de l’ONU pour le Moyen-Orient Nickolay Mladenov ont fustigé des propos « inacceptables » sur les origines de l’Holocauste, la légitimité d’Israël et le lien historique et religieux entre les juifs et la Terre sainte.