Les séries ont plus que jamais le vent en poupe, sur tous les écrans
La production locale de séries est en forte hausse notamment en Israël où elle a représenté 81 % des séries diffusées en 2016

Les séries ont plus que jamais le vent en poupe : partout dans le monde, toutes les populations en consomment sur tous les écrans, selon une étude d’Eurodata TV Worldwide présentée mercredi au festival Série Series à Fontainebleau, au sud-est de Paris.
La fiction est le genre favori dans l’audiovisuel mondial : on la retrouve sur 43 % des écrans (2 points de plus que l’an dernier), devant le divertissement (36 %) et le documentaire (21 %), selon Abed Laraqui, directeur des études internationales chez Eurodata TV worldwide.
Au sein des fictions, 83 % sont des séries, 12 % des films, 3 % des téléfilms et 2 % des dessins animés, toujours selon l’étude.
Par genres, les drames se taillent la part du lion dans les séries (69 %, dont 47 % d’enquêtes policières, 22 % de drames généralistes et 19 % de drames d’époque, 7 % de fantaisie, 4 % d’action et 1 % seulement de science-fiction), loin devant les comédies (16 %) et les soaps (15 %), selon des résultats collectés entre septembre 2015 et juin 2016 au Danemark, en France, Allemagne, Israël, Italie, aux Pays-Bas, en Espagne, Suède, Russie, Turquie, au Royaume-Uni, Venezuela et aux États-Unis.
La production locale de séries est en forte hausse notamment en Espagne où elle a représenté 78 % des séries diffusées en 2016 (+41 points depuis 2013), mais aussi en Israël (+27 points à 81 %), au Royaume-Uni (+12 points à 73%) en Allemagne (+12 points à 40%), et dans une moindre mesure en France (+7 points à 50%).
Sur un total de 78 pays étudiés, l’étude relève que 70% des séries les plus populaires sont des productions locales. Parmi les 30 % de séries importées, contre toute attente, 25 % des séries plébiscitées viennent de Turquie, 15 % de Russie, 11 % d’Inde et 11 % des Émirats arabes unis tandis que seulement 7 % proviennent des États-Unis, 6 % du Brésil et du Mexique, et 19 % du reste du monde.
Dans ces succès en provenance de pays émergents, figurent « Paramparça », série turque produite par Endemol Shine, qui se classe au premier rang en terme d’audiences en Bulgarie, n°2 en Croatie et n°5 en Macédoine; « Uttaran », série indienne produite par Film Farm India est numéro 1 en Arménie.
La diversité culturelle est une des grandes tendances dans les séries à venir comme le montrent la franco-allemande « Eden » (6 épisodes) prochainement diffusée sur la chaîne franco-allemande Arte, l’américaine « Seven seconds » (10 épisodes) à venir sur Netflix ou encore la britannique « Black earth rising » (Netflix et BBC).
L’émancipation des femmes est aussi une tendance constatée en Espagne et sur le continent américain, par exemple au Mexique et aux États-Unis avec les séries très attendues « Brown Girls » sur HBO et « American Woman » sur Spike TV.
Autres thèmes d’inspiration : la liberté individuelle et les droits civils, comme dans la mini-série « Fiertés » sur Arte en 2018; la solidarité, avec « Bracelets rouges » à venir sur la chaîne française TF1.
Les téléviseurs continuent de céder du terrain au profit des écrans d’ordinateurs, de tablettes et de téléphones mobiles. En 2016, l’audience moyenne mondiale devant le téléviseur a reculé de 3 minutes à 03h00 par jour, et de 4 minutes chez les jeunes, à 02h04.
L’Europe suit cette tendance, avec 03h53 passées devant la télé par jour en 2016, soit deux minutes en moins qu’en 2015, tous publics confondus. Les jeunes européens sont restés 02h20 devant le téléviseur, soit 4 minutes de moins qu’en 2015.