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Les services funéraires religieux se préparent pour les défunts du Covid-19

Le ministère avait interdit les rites funéraires pour les victimes du Covid-19 avant de faire volte-face ; les bénévoles de la 'hevra kadisha, en tenue de protection, se forment

Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Un homme se tient aux côtés de la dépouille du survivant de la Shoah Aryeh Even, 88 ans, première victime de la pandémie de coronavirus en Israël, au cimetière Har HaMenuchot de Jérusalem, le 22 mars 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Un homme se tient aux côtés de la dépouille du survivant de la Shoah Aryeh Even, 88 ans, première victime de la pandémie de coronavirus en Israël, au cimetière Har HaMenuchot de Jérusalem, le 22 mars 2020 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les autorités religieuses chargées des inhumations en Israël ont mis en place quatre unités spécialisées pour les funérailles des victimes du Covid-19, en coordination avec les règles édictées par le ministère de la Santé.

Les bénévoles pourront procéder à tous les rites funéraires juifs en tenue de protection complète.

Alors que le virus commençait à se propager au sein de l’État juif, le ministère de la Santé avait, il y a dix jours, diffusé une ordonnance interdisant à l’organisation religieuse de pompes funèbres du pays, la ‘hevra kadisha, d’accomplir la tahara, un rite de purification, sur les futures victimes du coronavirus, par crainte d’une éventuelle contagion.

Mais à la suite de rencontres entre des responsables du ministère de la Santé et celui des Affaires religieuses, les autorités sanitaires ont fait volte-face la semaine dernière, autorisant les cérémonies pré-inhumation.

La consigne initiale et cette marche arrière sont survenues avant qu’Israël ne connaisse son premier décès des suites du Covid-19, vendredi. Le défunt, âgé de 88 ans, s’appelait Aryeh Even et était un survivant de la Shoah.

Le ministère de la Santé israélien est dirigé par Yaakov Litzman, un responsable politique ultra-orthodoxe. Les inhumations des citoyens juifs, dans le pays, sont gérées par les autorités religieuses d’État.

« Ce que nous avons d’ores et déjà expliqué au ministre de la Santé et au ministre des Affaires religieuses est qu’en cette période, alors que le moral de la population est au plus bas, nous ne pouvons pas laisser des familles ou des gens ayant eu un ami, un voisin qui est décédé, voir cet être cher inhumé – excusez-moi – d’une manière indigne d’un être humain. Le moral général ne nous y autorise pas », a expliqué Dov Gelbstein, à la tête de l’unité spéciale chargée des victimes du coronavirus à Jérusalem au sein de la ‘hevra kadisha, qui a supervisé, samedi soir, l’enterrement d’Aryeh Even au cimetière de Givat Shaul.

Aryeh Even, première victime israélienne du Coronavirus (Crédit : autorisation)

« Alors même si c’est une question d’ordre financier, une question de temps, une question de formation, nous devons témoigner à ces morts le respect approprié – pas seulement pour des raisons religieuses, mais également pour des raisons de morale et pour le public », a-t-il confié au Times of Israel.

Les règles remises à jour du ministère de la Santé et rendues publiques le 17 mars ont établi les conditions dans lesquelles les rites religieux honorant le défunt – dont le corps est minutieusement nettoyé et arrosé d’eau au cours d’une série de rituels de purification avant d’être revêtu du voile en lin blanc qui lui servira de linceul – pourront être effectuées.

Elles établissent les règles de désinfection strictes auxquelles sont soumises à la fois les pompes funèbres et les équipes médicales amenées à manipuler la dépouille, exigeant de tous ceux qui se trouvent à son contact de porter un équipement complet de protection. Les autopsies ne sont pas obligatoires dans les cas de COVID-19 et, si elles ont lieu, elles nécessitent également la mise en œuvre de mesures de stérilisation rigoureuses de la part des praticiens.

Les funérailles d’Aryeh Even, la toute première victime du coronavirus, le 21 mars 2020 (Capture d’écran :

En plus du linceul traditionnel, ou ta’hrikh, les victimes doivent également être inhumées dans du plastique pour prévenir la propagation de la maladie. Toutefois, il est inutile de les enterrer dans une partie séparée du cimetière, précisent les directives.

Les familles en deuil n’ont pas l’autorisation de toucher les dépouilles, mais elles peuvent se tenir à proximité du défunt au cours des funérailles. L’assistance n’est pas non plus dans l’obligation de revêtir un équipement de protection.

Le ministère de la Santé a également interdit les funérailles à l’intérieur d’un bâtiment, précisant que les éloges funèbres et les prières, au cours de la cérémonie, devaient avoir lieu en plein air. Les proches au premier degré du défunt, qui se trouvent en quarantaine, doivent obtenir une dispense particulière, délivrée par le ministère de la Santé, pour assister à la cérémonie.

Le nombre de personnes présentes est définie conformément aux règles émises plus généralement par le ministère de la Santé sur les rassemblements publics et  serait donc limité à dix (une vingtaine de personnes auraient obtenu l’autorisation d’assister aux funérailles d’Aryeh Even).

A l’heure où ces lignes sont publiées, plus de 1 200 cas de Covid-19 ont été confirmés au sein de l’Etat juif. Le ministère de la Santé a averti que le nombre de morts augmenterait probablement.

Des pompiers israéliens portant des habits de protection désinfectent l’entrée des urgences de l’hôpital Hadassah Ein Karem à Jérusalem, le 22 mars 2020 (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Un porte-parole du ministère des Affaires religieuses a confirmé que quatre unités de ‘hevra kadisha avaient été établies pour procéder aux funérailles des victimes juives de la pandémie, conformément aux règles édictées par le ministère de la Santé.

Contacté pour une réaction sur son rétropédalage, le ministère n’a pas répondu à notre requête de commentaire.

Selon Dov Gelbstein, les traditions rituelles précédant l’inhumation auront lieu dans des structures spéciales et isolées qui ont été établies à Jérusalem, à Tel Aviv et dans le nord et dans le sud du pays. Des bénévoles, femmes et hommes, sont actuellement formés aux réglementations sanitaires. (Pour accomplir le rituel de tahara, les femmes prennent en charge les dépouilles des femmes et les hommes celles des hommes pour des raisons de pudeur.)

« La prudence est essentielle mais, en même temps, nous pouvons les prendre en charge comme le font les hôpitaux, comme le fait le personnel médical, comme le fait le service du Magen David Adom lorsqu’il recueille des échantillons auprès des malades », a souligné Dov Gelbstein.

Et quatre jours après la révision des régulations du ministère de la Santé, la nouvelle unité chargée des victimes du Covid-19, à Jérusalem, a procédé à l’inhumation d’Aryeh Even.

Ce dernier, a assuré le responsable de l’unité, a été traité « avec tout le respect réservé aux défunts, au plus haut niveau possible ».

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