Levée partielle de l’interdiction des Palestiniens dans certaines implantations
Après des attaques au couteau dans deux communautés juives, l’armée israélienne maintient l’interdiction dans la majorité de la Cisjordanie
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Pour le deuxième jour, les travailleurs palestiniens ne seront pas autorisés à entrer dans certaines implantations juives de Cisjordanie mercredi, suite aux deux attaques au couteau dans deux communautés distinctes.
« Les mesures de sécurité continueront dans les communautés israéliennes des régions de Bethléem, Hébron, Naplouse, et dans certaines communautés de la région de Ramallah », a déclaré mardi un porte-parole de l’armée.
Le chef de la division de Cisjordanie de l’armée israélienne, le général Lior Carmeli, a d’abord décidé de maintenir les travailleurs palestiniens en dehors de toutes les implantations de Cisjordanie lundi soir, à la suite des attaques terroristes à Otniel et Tekoa.
Carmeli a choisi de renouveler cette politique « suite à une évaluation quotidienne de la situation et à la lumière des récentes attaques terroristes », a déclaré le porte-parole de l’armée.
« Ces mesures seront évaluées quotidiennement, et des mesures de sécurité supplémentaires dans d’autres parties de la Judée et de la Samarie ont déjà été supprimées », a ajouté le militaire.
Israël a rouvert partiellement mercredi l’accès des implantations de Cisjordanie à des milliers Palestiniens qui y travaillent.
Une porte-parole de l’armée a indiqué que plusieurs milliers de travailleurs palestiniens pourraient à nouveau accéder à des implantations, sans préciser lesquelles.
De plus, le checkpoint de Hawara à l’extérieur de Naplouse sera fermé au trafic en direction du sud pour plusieurs heures mercredi pour rénovation, a déclaré une porte-parole de l’armée au Times of Israel.
La fermeture n’est pas liée à la situation sécuritaire actuelle, a-t-elle ajouté.
A la place, le trafic sera dirigé vers un checkpoint temporaire à quelques mètres, selon la porte-parole.
Bien que l’armée israélienne ne souhaite pas dire quand exactement le checkpoint sera fermé, puisque cela peut changer, Osama Mansour, directeur de la liaison militaire palestinienne à Naplouse, a déclaré à l’agence de presse palestinienne Maan que la fermeture aurait lieu entre 7h00 et 9h00 et 14h30 et 19h00.
Dimanche, un terroriste palestinien a poignardé à mort Dafna Meir, 38 ans, dans l’entrée de sa maison à Otniel, dans les collines de Hébron. Meir, mère de six enfants, a été enterrée lundi.
L’armée israélienne a arrêté mardi un adolescent palestinien soupçonné d’avoir tué dimanche Dafna Meïr.

Lundi matin, un adolescent palestinien a poignardé et modérément blessé Michal Froman, qui est enceinte de 18 semaines, dans l’implantation de Tekoa, dans la région de Bethléem. Son agresseur, un Palestinien qui serait âgé de 15 ans, a été blessé par balles et capturé.
A la suite des attaques au couteau, les travailleurs palestiniens ont été interdits d’entrer dans les implantations.
Froman était hors de danger à l’hôpital après une opération lundi, et le fœtus était stable et pas en danger, selon les médecins. Elle a parlé aux médias depuis son lit d’hôpital mardi.

Les employés palestiniens sont occasionnellement interdits d’entrer dans les implantations en raison d’incidents sécuritaires ou de fêtes juives.
En juin 2014, des milliers de travailleurs palestiniens s’étaient vus interdire les implantations dans le bloc d’implantations d’Etzion, et ailleurs, pendant la recherche de trois adolescents israéliens enlevés, qui ont plus tard été retrouvés assassinés par des terroristes du Hamas.
Cette action, qui est vue comme un moyen de pression sur la population palestinienne, déclenche la colère de certains résidents des implantations, qui disent que cette directive nuit à leurs affaires.
Il y a environ 400.000 Israéliens pour 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie.
Environ 26.000 Palestiniens travailleraient dans les implantations, majoritairement dans la construction, la fabrication et l’agriculture, où ils perçoivent souvent des salaires bien plus élevés qu’avec des employeurs palestiniens, soulevant la question de l’étiquetage des produits qui nuit aussi à ces employés.
L’AFP a contribué à cet article.