Harcèlement sexuel : le parquet confirme la libération anticipée de Moshe Ivgy
Le groupe de défense des droits des femmes Naamat affirme que cette décision envoie un mauvais message aux délinquants et aux victimes et réduit la dissuasion de la menace de prison

Le procureur de l’État a déclaré lundi qu’il ne s’opposerait pas à la libération anticipée de l’acteur Moshe Ivgy, qui purge une peine de prison pour agression indécente et harcèlement sexuel de quatre femmes.
En conséquence, Ivgy sera libéré la semaine prochaine, selon les médias israéliens.
Ivgy, une célèbre vedette de télévision et de cinéma en Israël, purgeait une peine de 11 mois de prison à la prison Hermon dans le nord d’Israël.
Il a été reconnu coupable de cinq chefs d’accusation d’attentat à la pudeur et de harcèlement sexuel l’année dernière et condamné par le tribunal de Haifa, après que le tribunal a annulé un verdict précédent qui le condamnait à seulement six mois de travaux d’intérêt général.

Les accusations découlaient de plaintes de six femmes, qui accusaient Ivgy de les harceler alors qu’elles travaillaient ensemble sur divers films, émissions de télévision et pièces de théâtre des années auparavant.
La présidente du groupe de défense des droits des femmes Naamat, Hagit Peer, a critiqué le parquet pour ne pas avoir rejeté la demande de libération conditionnelle.
« A la veille de la Journée [internationale des droits] de la femme, le parquet a encore une fois échoué au test des valeurs et recourt à une politique de pardon léger envers les délinquants sexuels », a déclaré Peer dans un communiqué.
Elle a souligné que l’attitude du procureur envoie le mauvais message aux délinquants sexuels et à leurs victimes, et réduit la dissuasion du temps d’emprisonnement.
Une des victimes d’Ivgy avait envoyé une lettre s’opposant à sa libération anticipée, mais la commission de libération conditionnelle a néanmoins approuvé la libération, selon la Douzième chaîne.
La commission des libérations conditionnelles de l’époque a déclaré que, même si les crimes d’Ivgy étaient « terribles », les chances qu’il pose un danger pour le public ou qu’il récidive avaient diminué depuis qu’il a été emprisonné. Les procureurs avaient dit dans le passé que les multiples agressions d’Ivgy démontraient un comportement répétitif.
La commission a dit qu’il bénéficierait d’une réadaptation dans le cadre de sa libération, en plus du traitement qu’il a reçu pendant son incarcération.
Ivgy a joué dans des dizaines de films, de pièces de théâtre et d’émissions de télévision, y compris « Hunting Elephants » (2013) et « Munich » de Steven Spielberg (2005) et a remporté le prix Ophir, le prix du meilleur film d’Israël, pour son rôle de figurant dans « Metallic Blues » en 2004, et cette même année, il a été nominé pour le prix du meilleur acteur pour son rôle dans « Feu de camp », qui a été primé.