Liberman : la vague de tirs de roquettes depuis Gaza est terminée
Le ministre de la Défense a assuré que les tirs quasi-quotidiens étaient le "prix à payer" pour la reconnaissance de Jérusalem par Trump, et que le Hamas sévit actuellement contre les salafistes
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

BASE MILITAIRE RE’IM – Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a déclaré mardi s’attendre à ce que les tirs de roquettes lancés par des groupes terroristes depuis Gaza prennent fin, après deux semaines d’attaques quasi-quotidienne. Pour le ministre, c’est « le prix » qu’Israël avait à payer pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par le président américain Donald Trump.
Près d’une vingtaine de roquettes ont été tirées vers Israël par les groupes terroristes salafistes depuis que Trump a prononcé son discours de reconnaissance le 6 décembre. Israël a réagi en ciblant des sites appartenant au groupe terroriste du Hamas, qui contrôle l’enclave palestinienne, dans l’espoir que le Hamas fera ce qu’il faut pour arrêter les groupes les plus radicaux.
« ‘L’averse’ », terme employé pour parler des tirs de roquettes sporadiques, « ne se poursuivra pas. Nous avons déjà eu une journée de calme complet », a affirmé Liberman après une rencontre avec les maires et chefs des conseils régionaux des conseils municipaux des communautés situées autour de la bande de Gaza.
Jusqu’à maintenant, on ne savait pas précisément si le Hamas soutenait tacitement ces tirs de roquettes, ou si le groupe ne les empêchait pas, pour des raisons stratégiques ou politiques.
Liberman a salué le « niveau de préparation sans précédent » de l’armée israélienne, qui explique pourquoi le Hamas a fini par décider d’agir contre les groupes terroristes qui sont à l’origine des tirs de roquettes.
« C’est pour cela que nous avons vu que le Hamas a arrêté des milliers de salafistes. Et à mon avis, après les interrogatoires qu’ils subiront durant leurs gardes à vue avec le Hamas, personne ne reviendra attaquer, si jamais ils reviennent », a déclaré le ministre de la Défense, faisant allusion aux méthodes de torture brutales employées par le groupe terroriste.
Lors de cette rencontre, étaient également présents le chef de la division de Gaza, le général de brigade Yehuda Fuchs, le chef du Commandement de la Défense passive, le major-général Tamir Yadai, et d’autres représentants de services de secours.
Après la réunion, le ministre de la Défense a décrit ces attaques contre le sud d’Israël comme le prix à payer pour la déclaration de Trump sur le statut de Jérusalem.
« Nous savions que la reconnaissance par le président américain aurait un prix », a expliqué Liberman, ajoutant que le prix à payer valait la légitimité que gagnait la ville à devenir officiellement capitale d’Israël.

« Désormais, ce qui est important c’est de renforcer la question de Jérusalem. Jérusalem n’est pas sujette à négociation ni à division. »
Il a également minimisé la situation à Gaza, affirmant que la « panique » émanait des politiques de l’opposition, tandis que les dirigeants des localités mitoyennes de Gaza étaient calmes.
Liberman, qui a plaisanté tout au long de la conférence de presse, a déclaré que cette rencontre avec les politiciens du sud du pays, qui aurai duré près d’une heure, s’est plus largement focalisée sur des questions fiscales et agricoles que sécuritaires.
La semaine dernière, le ministre de la Défense, qui a habituellement un penchant belliqueux, à également tenté d’apaiser le pays après les tirs de roquettes, affirmant qu’ils résultaient de dissensions palestiniennes internes, et qu’ils n’indiquaient pas que le Hamas ne craignait plus l’armée israélienne.

Il a également parlé aux journalistes de l’arrestation de la jeune adolescente palestinienne qui a été filmée alors qu’elle frappait et harcelait une soldat israélien vendredi. Il semblerait qu’elle ait voulu le provoquer pour que leur altercation soit médiatisée.
« Si vous participez aux émeutes en journée, vous êtes arrêtés la nuit », a expliqué Liberman sur cette affaire.
Au cours de cette altercation, l’officier en question et un autre soldat n’ont pas mordu à l’hameçon, et ont à peine réagi. Ce comportement a également déclenché une vague de critiques, qui soutiennent qu’ils étaient timides et n’osaient pas se défendre.
Liberman n’a pas partagé sa propre opinion sur la question, mais a affirmé que s’il « y avait des problèmes, ils seraient pris en compte ».
Il a ajouté que l’armée israélienne peut se targuer d’être « l’armée la plus humaine, mais que l’humanité ne peut pas être au détriment de la force de dissuasion et du pouvoir ».
Le ministère de la Défense s’est également exprimé sur une récente décision de la Cour suprême de justice concernant la restitution des corps des terroristes palestiniens sur l’absence de loi pour réguler ce sujet. La Cour a donné 6 mois au gouvernement pour adopter une loi sur la question ou pour restituer les corps, qu’Israël comptait utiliser comme monnaie d’échange contre le retour des dépouilles des deux soldats israéliens retenues par le Hamas à Gaza.
Liberman a d’abord appelé le gouvernement à rédiger un projet de loi et à l’adopter rapidement. Cependant, après une réunion du cabinet de sécurité lundi, le ministre de la Défense a expliqué qu’au lieu de légiférer sur ce sujet, le gouvernement devrait intenter une action en justice.
Il a indiqué mardi que la Cour semble avoir dépassé les bornes en exigeant que le gouvernement instaure une loi sur la restitution des corps des terroristes, signalant que le juge principal sur cette affaire, Yoram Danziger, est sur le point de prendre sa retraite.
« On dirait qu’il cherche à lâcher du lest avant de quitter la Cour suprême », a affirmé Liberman.