L’Iran annonce que sa production de missiles a triplé
Le chef des forces aériennes a critiqué "l'hypocrisie" de l'Occident qui tente de contenir les aspirations militaires de Téhéran

Un haut-responsable iranien a indiqué que son pays avait triplé sa production de missiles dans un contexte d’efforts livrés par la communauté internationale pour obtenir sa réduction.
S’exprimant depuis son quartier-général militaire, Amir Ali Hajizadeh, commandant des forces aériennes du corps des gardiens de la révolution islamique, a également critiqué les grandes puissances, notamment Israël, pour leur « hypocrisie » lorsqu’elles tentent de contenir les aspirations militaires de l’Iran et de limiter sa production de missiles, a rapporté mercredi l’agence de presse officielle de la république islamique, Fars.
« Dans le passé, nous devions expliquer nos actions à des organismes variés mais plus maintenant », a-t-il dit. « Les lois de ce monde se trouvent entre les mains des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et du régime sioniste et ils ont écrit ces lois avec arrogance. Mais s’ils le veulent, ils les changent ».
Ces propos ont été tenus deux jours après la visite effectuée par le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian à Téhéran, qui a appelé le régime à réduire son programme de missiles.

Le Drian a déclaré qu’il y avait « encore beaucoup de travail à faire » concernant le programme de missiles iranien après avoir rencontré de hauts-responsables, notamment le président Hassan Rouhani et le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
L’Iran a rejeté son appel.
Rouhani a émis un communiqué après avoir rencontré Le Drian, disant que « la préservation de l’accord sur le nucléaire prouvera au monde que les négociations et la diplomatie sont les meilleures options pour résoudre les problèmes, tandis que son effondrement signifiera que les négociations politiques sont une perte de temps ».
Cette visite est survenue au milieu d’une lutte menée par les Etats européens de sauver l’accord sur le nucléaire passé en 2015 après la menace du président Donald Trump de l’abandonner si de nouvelles restrictions dures n’étaient pas imposées à l’Iran avant le 12 mai.
Mardi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a juré de s’en tenir à l’ultimatum de Trump, qui a demandé que le congrès et les pays alliés européens modifient l’accord sur le nucléaire – en mettant un terme à ses clauses de révision, en intégrant une interdiction sur les essais de missiles balistiques et en renforçant les accès des inspecteurs sur les sites militaires iraniens – sous peine de voir disparaître cet accord historique.
« Le président a également clairement établi que si les failles fatales de l’accord sur le nucléaire ne sont pas comblées, il s’éloignera de cette convention et réinstaurera des restrictions », a ajouté le Premier ministre.
« Et Israël se tiendra à ses côtés et, je veux vous le dire, ce sera également le cas d’autres pays de la région ».