Littérature : Dans le secret de la mélancolie d’Elsa Weiss
Rescapée de la Shoah hongroise, cette professeure d'anglais dévouée à ses élèves a marqué plusieurs générations de lycéens de Tel Aviv
L’histoire d’Elsa Weiss, femme et professeure d’anglais mélancolique et secrète est une énigme. Enseignante dévouée dans un grand lycée de Tel-Aviv, elle a « régné sur des générations d’adolescents presque à son corps défendant » raconte Actes sud, l’éditeur français de ce livre israélien, « avant de mettre fin à ses jours » au début des années 1980.
L’auteure de cette biographie fictionnelle, Michal Ben-Naftali fut l’une de ses élèves fascinées.
Trente ans plus tard elle tente d’approcher L’énigme Elsa Weiss, cette Hongroise survivante de la Shoah, qui fut passagère du méconnu « train de Kastner », du nom de l’avocat Rudolf Kastner qui négocia avec les SS pour sauver la vie de plus d’un millier de Juifs hongrois.
Journaliste et avocat, Kastner acheta la vie de plus de 1 600 juifs, dont près de 300 enfants, contre de l’or, des diamants et des espèces.
Ce convoi parti le 30 juin 1944 les emmène en Suisse, d’où les rescapés s’envoleront vers Israël dès la fin de la guerre. Entre mai et juillet 1944, 437 000 juifs hongrois, soit les trois-quarts de la population juive fut envoyée aux chambres à gaz.
Née en 1963, Michal Ben-Naftali enseigne aujourd’hui le français à l’université de Tel-Aviv. Elle est l’auteure de plusieurs essais primés, et a notamment traduit en hébreu Jacques Derrida et André Breton.
L’énigme Elsa Weiss a remporté en 2016 le prestigieux prix Sapir.