Le COGAT refuse de répondre à l’ONU qui estime ne pas pouvoir récupérer et distribuer l’aide humanitaire pour Gaza
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le COGAT, agence israélienne chargée de coordonner l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, refuse de répondre aux affirmations de l’ONU selon lesquelles ses équipes ne peuvent ni récupérer ni distribuer l’aide acheminée hier dans l’enclave via le passage de Kerem Shalom.
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, a déclaré hier qu’une équipe de l’ONU « avait attendu plusieurs heures le feu vert israélien pour accéder à la zone de Kerem Shalom » dans le but de récupérer les cargaisons, en vain.
Le COGAT a déclaré hier soir que 93 camions de l’ONU transportant « de la farine pour les boulangeries, de la nourriture pour bébés, des fournitures médicales et des médicaments » étaient « entrés dans la bande de Gaza en empruntant le passage de Kerem Shalom », sans commenter la question de l’autorisation de la collecte et de la distribution.
Selon les agences de l’ONU et les organisations humanitaires, la « faim aiguë », les déplacements provoqués par la reprise de la campagne militaire d’Israël et les « niveaux extrêmes de privation » à Gaza font que la population civile a désespérément besoin d’une grande quantité d’aide pour éviter une catastrophe humanitaire.
Israël a bloqué l’entrée de toute forme d’aide humanitaire à Gaza le 2 mars dernier. Ce blocus a été levé ce lundi sous le coup de fortes pressions internationales.
Avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 19 janvier dernier, le COGAT et l’ONU s’étaient querellés au sujet de la responsabilité des difficultés de distribution de l’aide. Selon l’ONU, le COGAT et l’armée israélienne refusaient régulièrement les demandes d’autorisation de collecte et de distribution et la situation à l’intérieur de Gaza – dangereuse et complexe – rendait la distribution de l’aide particulièrement difficile.
Le COGAT assure n’avoir que très épisodiquement refusé de telles autorisations et avoir présenté des chiffres allant dans ce sens à la Cour Suprême israélienne. Par ailleurs, il estime que l’ONU est inefficace dans sa gestion de l’acheminement de l’aide et que de grandes quantités d’aide humanitaire se sont accumulées du côté gazaoui du passage de Kerem Shalom.