Un haut responsable de l’ONU critique le nouveau mécanisme d’aide à Gaza, qui, selon lui, ne répond pas aux attentes « humanitaires »
Nurit Yohanan est la correspondante du Times of Israel pour le monde arabe et palestinien.

Jonathan Whittall, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) en Cisjordanie et à Gaza, a critiqué le nouveau mécanisme de distribution de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, un système qui a été mis en place par Israël et les États-Unis.
« La nouvelle distribution alimentaire ne répond pas aux besoins », a-t-il déclaré.
« Il y a quatre centres, la plupart dans le sud, et il y en a un qui est censé fonctionner dans le centre de Gaza. Nous ne considérons pas cela comme humanitaire. L’humanitaire, c’est fournir de l’aide là où se trouvent les gens. »
Lors d’une conversation avec des journalistes, Whittall a également répondu aux allégations qui ont laissé entendre que l’assistance coordonnée par l’ONU parvenait au groupe terroriste palestinien du Hamas.
Affirmant que l’OCHA n’avait « aucune preuve » que ce soit le cas, il a ensuite affirmé que les pillages avaient eu lieu alors que les aides étaient placées sous la garde d’Israël.
« Nous évoquons ici l’aide qui est entre nos mains, après qu’elle a échappé aux gangs et après son arrivée dans nos entrepôts dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
« Le véritable pillage de l’assistance, depuis le début de la guerre, a été perpétré par des gangs qui opèrent près du passage de Kerem Shalom, sous la surveillance des troupes israéliennes présentes sur place. »
Par ailleurs, un responsable humanitaire a déclaré au Times of Israel, sous couvert d’anonymat, qu’une grande partie de la nourriture entrant à Gaza via le nouveau mécanisme nécessitait au moins une cuisson minimale, avec du combustible et de l’eau chaude.
« Actuellement, les habitants de Gaza ramassent du bois pour cuisiner, mais il est difficile de préparer toute la nourriture qui arrive », a expliqué le responsable.
Interrogé sur l’aide qui a été détournée vers le secteur privé de Gaza – c’est-à-dire qui a atteint les marchés locaux pour être vendue à des fins lucratives – il a expliqué : « Au début de la guerre, certaines fournitures sont entrées en-dehors du système des Nations unies. Certaines ont fini dans le secteur privé, d’autres ont été distribuées par des canaux que nous ne connaissons pas. »
« Aujourd’hui, une grande partie de l’aide qui entre est pillée par des personnes désespérées, des foules, et non par des groupes organisés comme nous l’avons vu auparavant. »