L’OMS parle de 11 enfants cancéreux évacués de Gaza via Israël pour être soignés en Jordanie
Les enfants sont sortis de Gaza par le passage de Kerem Shalom : ils se dirigent vers la Jordanie, accompagnés d'une escorte féminine
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, jeudi, que 11 enfants atteints de cancer avaient été évacués de la bande de Gaza pour se faire soigner ailleurs.
Ce territoire est presque entièrement bouclé par Israël depuis le lancement d’une opération à Rafah, à la frontière avec l’Égypte, en mai dernier.
Israël contrôle actuellement tous les points de passage à l’entrée ou en sortie de Gaza, dans le cadre de la guerre qu’elle mène contre l’organisation terroriste du Hamas au pouvoir. Les autorités israéliennes n’ont, à ce jour, autorisé qu’un très petit nombre de patients à partir se faire soigner ailleurs.
Selon Nermine Abu Shaaban, coordinatrice de l’évacuation des patients pour l’OMS, les enfants sont entrés en Israël par le passage de Kerem Shalom avec pour destination la Jordanie voisine, qui leur prodiguera les traitements requis. Sept de ces enfants ont été transférés en ambulance, les autres par autobus. L’évacuation a été coordonnée par l’OMS et deux organisations caritatives américaines.
L’un des enfants transférés, Mecca Zorab, âgé de 2 ans, a déjà subi trois interventions chirurgicales à Gaza, ravagée par la guerre, depuis qu’une tumeur lui a été découverte à la tête, il y a de cela trois mois. On a vu sa mère, Fatima, tenir et embrasser sa petite main alors qu’elle était allongée sur une civière, dans l’ambulance, avec une aide respiratoire.
Maman d’un autre enfant en bas âge, Fatima n’a pas pu accompagner sa fille. Elle a expliqué que la grand-mère de l’enfant s’en chargeait.
Israël permet à chacun des patients d’être accompagné d’une escorte féminine contrôlée par les services de sécurité. L’escorte est autorisée à voyager avec un petit sac de vêtements, un téléphone portable et un chargeur.
La guerre entre Israël et le Hamas, qui en est à son 11e mois, a mis à bas le système de santé gazaoui.
La plupart des hôpitaux ont fermé, faute de carburant ou de fournitures, sinon à la suite de raids des forces israéliennes à la recherche des terroristes qui les utilisent comme couvertures.
Israël a apporté la preuve que le Hamas et d’autres terroristes se réfugiaient dans les hôpitaux.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 28 000 patients nécessitent un traitement médical en dehors de Gaza.
Careeman al-Farra, âgée de cinq ans, a elle aussi été évacuée jeudi. Lorsqu’elle était bébé, on lui a diagnostiqué un cancer du sang et elle a déjà bénéficié d’un traitement en dehors de Gaza. Sa mère explique que le cancer a repris un peu avant la guerre.
« Je ne voyais aucun endroit propre où l’installer, ni même comment faire pour qu’elle soit bien nourrie pour lutter contre la maladie », confie Zaher al-Farra. « Nous avons essayé de lui apporter ce qui lui fallait, mais c’était difficile parce que nous étions déplacés d’un endroit à l’autre. »
La guerre à Gaza fait rage depuis le pogrom perpétré par le Hamas, le 7 octobre dernier, en Israël, au cours duquel des terroristes ont tué 1 200 personnes et fait 251 otages.
Israël a riposté par une offensive terrestre à Gaza avec pour objectifs proclamés de démanteler le Hamas et récupérer les otages.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans la bande de Gaza en raison des combats, bilan invérifiable et qui ne fait pas le distinguo entre civils et hommes armés.
En juillet, Israël a établi à 16 000 le nombre d’hommes armés tués par ses forces au combat, sans oublier le millier de terroristes abattus en territoire israélien le 7 octobre.
Côté israélien, le bilan humain l’offensive terrestre contre le Hamas à Gaza ou dans les opérations militaires le long de la frontière avec la bande de Gaza s’élève à 332.